Sortie musclée des militaires de Kati dans la journée d’hier : Une mutinerie aux allures de coup d’Etat

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Parti pour dégoupiller la grenade du mécontentement des militaires qui projetaient de marcher ce jeudi 22 mars 2012, le ministre de la Défense, le général Sadio Gassama, a été hué par les militaires de la caserne de Kati qui l’ont ensuite séquestré. Il a fallu que les membres de sa sécurité se démènent comme de beaux diables, recourant même à des tirs de sommation pour le libérer. Mais ce n’était pas pour apaiser la situation, car venant de partout, les hommes de troupe et sous-officiers de la première base militaire du pays ont pillé les magasins d’armes et de munitions pour descendre manifester sur Bamako.

 Après cette insurrection, les militaires affirmaient contrôler depuis hier, vers 16 heures, la télévision nationale, l’ORTM, le centre émetteur de Kati  et l’Aéroport International de Bamako Senou. Cette insurrection prend progressivement des allures de cpoup d’etat au vu des cibles prises par les militaires car cela rappelle bien aux Maliens de vieux souvenirs des années du règne du treillis. C’est pour dire que les évènements qui se sont déroulés hier à Kati et qui se sont étendus sur Bamako dans l’après midi ont pris une allure de coup d’Etat.

Rappel des faits. C’est aux environs de 11 heures qu’un vent de panique s’est abattu sur les habitants de Kati. C’était devenu le sauve-qui-peut. Motif: les militaires qui ont reçu la mission conduite par le ministre de la Défense, le général Sadio Gassama, était tout simplement en colère contre le commandement militaire  face à la situation très critique du nord Mali. Le discours qu’ils ont entendu du Ministre Gassama et du Chef d’état-major général des armées, Poudiougou, était, selon eux, indigne de leur rang, nous a confié un sous officier. «Ce sont des traitres qui ont sacrifié le Mali. Nous les avons rejetés par des jets de pierres et les éléments qui les accompagnaient ont répliqué par des tirs de sommation dans l’air. Nous avons, à notre tour, défoncé les portes des magasins d’armes et de munitions pour nous défendre. Nous allons combattre  jusqu’au bout», a expliqué le sous-officier qui a requis l’anonymat.

Selon des sources militaires, le Ministre aurait été séquestré par les militaires de Kati avant d’être relâché suite à l’intervention du commandant de zone de Kati.

Au moment où nous mettions sous presse, l’on nous signalait des perturbations au niveau de l’aéroport de Bamako-Sénou suite à la descente des insurgés qui, visiblement, sont décidés à se faire entendre. Mais jusqu’où, entendent-ils aller, reste la grande question.

Nouhoum Dicko

 

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1 commentaire

  1. Bonjour Nouhoum,
    Merci pour cet article qui révèle beaucoup de détails sur le début de la mutinerie.
    Si j’ai bien compris, avant l’arrivée du ministre les militaires du camp de Kati prévoyaient simplement de faire une manifestation à Bamako le 22 mars ?
    Dans quel sens doit-on comprendre “marcher” dans la phrase “projetaient de marcher ce jeudi” ?
    Merci beaucoup !
    Nicolas

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