Sortie de crise institutionnelle : ATT démissionne, Sanogo se retire et Dioncounda arrive

2

Depuis le 22 mars 2012, le Mali vit la crise la plus grave de son existence. Le président démocratiquement élu Amadou Toumani sTouré est renversé par un coup d’Etat militaire ; plus de la moitié du pays est occupée par des rebelles ;  le MNLA proclame  l’indépendance de l’Azawad. Entre temps, la CEDEAO décrète un embargo total sur le Mali. Tous les partenaires suspendent leur coopération. Ce qui a contraint Sanogo à céder et ATT à démissionner, laissant ainsi libre cours à Dioncounda.

Le capitaine de la junte malienne, le capitaine Amadou Sanogo (D), avec le ministre burkinabè des Affaires étrangères, Djibrill Bassolè, le 6 avril 2012 à Kati, près de Bamako © AFP

La CEDEAO et la Communauté internationale exigent le retour à l’ordre constitutionnel d’abord, pour ensuite se pencher sur la situation au nord du Mali. Après plusieurs tractations entre la CEDEAO et le Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE), les deux parties sont tombées d’accord sur le retour à l’ordre constitutionnel.

Ainsi, le 1er avril 2012 le président du CNRDRE, le Capitaine Amadou Haya Sanogo, s’est engagé solennellement à rétablir la Constitution du Mali qu’il avait suspendue le 22 mars 2012 et les Institutions de la République  qu’il avait dissoutes. Malgré l’engagement du CNRDRE à rétablir l’ordre constitutionnel, la CEDEAO qui avait menacé le Mali, actionne son embargo total le 2 avril 2012 à Dakar. Toute chose qui a surpris la junte. Et depuis ce jour, les putschistes ont compris clairement le message de la CEDEAO appuyée par la Communauté internationale et le Front Uni pour la sauvegarde de la Démocratie.

Les négociations ont continué entre la junte et le médiateur de la CEDEAO, le Ministre des Affaires Etrangères burkinabé Djibril Bassolé. Cette fois-ci élargies aux Ministres ivoirien et nigérian. Cinq jours plus tard après l’engagement du capitaine Sanogo, les deux parties signent l’Accord cadre le 6 avril. Cet accord permet l’application de l’article 36 de la Constitution qui traite des cas de vacances de pouvoir de la présidence de la République. Mais au préalable, le président de la république doit démissionner et cela doit être constaté par la Cour constitutionnelle.

Avec l’intervention notamment de la CEDEAO, le président ATT a démissionné le dimanche 8 avril 2012 de la présidence de la République du Mali. Il dit l’avoir fait pour l’amour qu’il a pour le Mali. Après la constatation de la démission par la Cour Constitutionnelle, elle investira le Professeur Dioncounda Traoré, président de l’Assemblée Nationale pour diriger le pays, conformément à l’article 36 de la Constitution. Une fois que Dioncounda Traoré prêtera serment, le Capitaine Amadou Haya Sanogo se retirera.

En contraignant ATT à laisser le pouvoir, sa démission provoque le départ prématuré du Capitaine Sanogo du pouvoir et l’arrivée forcée de Dioncounda Traoré. Ce scénario était-il dans l’agenda du CNRDRE le 22 mars 2012 ? En tout cas, le plus heureux dans toute cette histoire, c’est Dioncounda Traoré qui doit savoir qu’il est face au destin du Grand Mali, Un et Indivisible.

Ahmadou MAÏGA 

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. SANOGO n’a rien cede du tout
    Est ce que ce journaliste n’a pas vu l’intervention de SANOGO a la TV?
    Cet accord cadre est une bombe a retardement parceque SANOGO n’a rien laisse aux civiles. Il compte meme etre partit et arbitre de la transition, et menace la classe politique s’il devait en etre autrement.
    La CEDEAO n’a rien resolu, et notre pays est toujours en danger

Comments are closed.