Sommet des chefs d’état et de gouvernement de la CEDEAO à Yamoussokro: Des décisions énergiques

12

1. La quarante et unième Session Ordinaire de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenu les 28 et 29 Juin 2012 à Yamoussoukro, République de Côte d’Ivoire, sous la Présidence de S. E. M. Alassane Ouattara, Président de la République de Côte d’Ivoire, Président en exercice de la Conférence des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CEDEAO.

Les participants au sommet de la Cédéao débarquent sur le tarmac de l'aéroport de Yamoussoukro, le 28 juin 2012. AFP

2. Etaient présents à cette Session, les Chefs d’Etat et de Gouvernement suivants ou leurs représentants dument mandatés:

S.E.M. Thomas Boni YAYI, Président de la République du Bénin
S.E.M. Blaise COMPAORE, Président du Burkina Faso
S.E.M. Alassane OUATTARA, Président de la République de Côte d’Ivoire
S.E. Mme Ellen JOHNSON-SIRLEAF, Présidente de la République du Liberia
S.E.M. Mahamadou ISSOUFOU, Président de la République du Niger
S.E.M. Macky SALL, Président de la République du Sénégal
S.E.M. Ernest Bai KOROMA, Président de la République de Sierra Léone
S.E.M. Faure Essozimna GNASSINGBE, Président de la République Togolaise
S.E.M. Manuel Serifo NHAMAJO, Président par Intérim de la République de Guinée Bissau
S.E.M. Cheick Modibo DIARRA, Premier Ministre du Gouvernement de Transition de la République du Mali
S.E.M. Jorge BORGES, Ministre des Affaires Etrangères de la République du Cap Vert
S.E.M. Ousman SONKO, Ministre de l’Intérieur et des Affaires des Organisations Non
Gouvernementales de la République de Gambie
S.E.M. Chris KPODO, Ministre Délégué aux Affaires Etrangères de la République du Ghana
S.E.M. Edouard NIANKOYE LAMAH, Ministre des Affaires Etrangères et des Guinéens de l’Etranger, de la République de Guinée
S.E.M. Nurudeen MOHAMMAD, Ministre Délégué aux Affaires Etrangères de la République Fédérale du Nigeria
3. Le Président de la Commission de l’Union Africaine, le Représentant Spécial du Secrétaire Général de l’Organisation des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Représentant du Président de la Commission de l’UEMOA ont également pris part à cette Session en qualité d’observateurs.

4. La Conférence a reçu le serment de S. E. M. Kadré Désiré Ouédraogo, Président de la Commission de la CEDEAO, en a pris acte puis l’a renvoyé à l’exercice de ses fonctions.

5. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont pris acte du rapport intérimaire 2012 du Président de la Commission sur l’état d’avancement de la mise en oeuvre de l’agenda de l’intégration régionale ainsi que du rapport de la 11 e session extraordinaire du Conseil de Médiation et de Sécurité de la CEDEAO et de la 68ême session ordinaire du Conseil des Ministres présentés par le Président du Conseil. La Conférence a également pris note des memoranda du Président de la Commission sur l’état actuel de la situation politique et sécuritaire au Mali et en Guinée Bissau suivi du compte rendu de S. E. M. Blaise Compaoré, Président du Faso, Médiateur de la CEDEAO au Mali, et de celui de S. E. M. GoodluckEbele Jonathan Président de la République Fédérale du Nigeria, Président du Groupe Régional de Contact sur la Guinée Bissau.

6. Tout en entérinant les principales recommandations faites dans les différents rapports, la Conférence a réaffirmé les normes et principes qui sous-tendent le programme d’intégration de la Communauté, tels qu’énoncés dans le Traité Révisé de la CEDEAO de 1993 et dans tous les Protocoles qui en découlent, en particulier le Protocole sur la libre circulation des personnes, des biens, le droit d’établissement et de résidence, le Protocole relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité; ainsi que les principes de la convergence constitutionnelle du Protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance.
7. Les Chefs d’Etat et de Gouvernement ont ainsi pris les décisions spécifiques suivantes:
Sur la Situation au Mali

18. Le Sommet condamne fermement les tentatives de certaines forces sociopolitiques marginales au Mali visant à entraver le bon déroulement de la transition politique en cours en particulier, l’attaque violente perpétrée, le 21 mai 2012, contre la personne du Président par intérim, la campagne visant à freiner le déploiement des troupes de la CEDEAO et à imposer des leaders, ainsi que l’incitation à la désobéissance et à la violence par certaines factions de l’armée, de la classe politique et des médias partisans. Il exhorte les autorités de la transition à conclure rapidement l’enquête sur l’attaque perpétrée contre le Président par intérim et à transmettre les résultats à la CEDEAO en vue de faciliter la prise de mesures appropriées.
19. La Conférence instruit la Commission de faciliter le retour rapide au Mali du Président par intérim afin qu’il reprenne ses fonctions.

20. La Conférence exprime sa non-reconnaissance du CNRDRE ainsi que le statut d’ancien Chef d’Etat conféré au Capitaine Amadou Sanogo. La Conférence exige le retour des Militaires dans les casernes pour se consacrer à leur mission régalienne de défense de l’intégrité territoriale du pays.
21. La Conférence décide de déclencher automatiquement l’imposition de sanctions ciblées et générales déjà définies, à l’encontre de toute personne ou groupe qui ferait obstacle à la mise en œuvre des décisions de la CEDEAO. A cette fin, la Conférence charge la Commission de poursuivre l’établissement de la liste des contrevenants en collaboration avec l’UA et l’ONU.
22. La Conférence exprime sa profonde préoccupation face à la dégradation continue de la situation humanitaire et des droits de l’homme résultant de l’agression armée au Mali. Elle condamne la terreur et l’insécurité aigue dans lesquels sont maintenues les populations caractérisées par des exécutions sommaires, une répression violente des manifestations, des vols à mains armées, des viols, la profanation de lieux saints et de sites culturels.
23. Le Sommet note avec une profonde inquiétude l’objectif des groupes terroristes de créer, dans le Nord Mali, un sanctuaire et un centre de coordination pour les réseaux terroristes du continent comme Aqmi, MUJAO, BokoHaram et al-Shabab, et fait observer que la persistance de cette situation précaire constituera un danger pour la paix et la sécurité régionales et internationales.
24. La Conférence réaffirme toutes ses décisions initialement prises sur le Mali et charge la Commission de faciliter leur mise en œuvre. En conséquence, tout en renouvelant son engagement pour un règlement pacifique du conflit au nord, la Conférence réitère sa détermination à ne pas transiger sur l’intégrité territoriale du Mali et à ne pas négocier avec des organisations terroristes. En conséquence, elle réaffirme sa résolution à aider le Mali dans le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur l’ensemble du territoire national.
25. La Conférence décide d’accélérer le déploiement de la MICEMA sous le mandat déjà approuvé et ce conformément aux dispositions de l’article 25 du Protocole relatif au Mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité.

26. A cette fin, la Conférence décide de l’envoie immédiat d’une mission technique d’évaluation au Mali à l’effet de préparer le terrain en vue de l’arrivée imminente de la MICEMA. Elle instruit la Commission de prendre toutes les mesures nécessaires pour mettre en œuvre ces directives.

27. Le Sommet salue le soutien politique sans faille du Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA et du Conseil de Sécurité des Nations Unies aux efforts de la CEDEAO visant à résoudre cette crise en étroite collaboration avec l’Union Africaine. Le Sommet se félicite de l’attention particulière accordée par le Conseil de Sécurité des Nations Unies à la requête de la CEDEAO pour une résolution autorisant le déploiement des troupes au Mali sous le Chapitre 7 de la Charte des Nations Unies et exhorte le Conseil à accélérer le processus.
28. La Conférence réaffirme son soutien à la transition politique en cours au Mali et exprime sa détermination pour la consolidation du Gouvernement de transition avec l’appui de toutes les parties prenantes en vue d’assurer une transition dans de bonnes conditions.
Elle en appelle à l’élargissement de la base du Gouvernement en vue de garantir son exclusivité.

29. La Conférence exprime sa ferme détermination à assister le Mali pour “organisation d’une élection présidentielle juste, transparente et crédible au cours de la période de transition de douze mois. Elle exhorte tous les membres des organes de transition au strict respect des modalités de mise en œuvre des actions urgentes convenues dans le cadre de la transition. A cet égard, la Conférence demande l’adoption urgente de la feuille de route conduisant aux élections avec des actions concrètes et un calendrier précis de leur exécution.
30. Afin de faciliter la mise en œuvre de ces objectifs, la Conférence mandate le Médiateur, avec le soutien du Groupe de Contact à mettre urgemment en place un cadre de consultation avec la participation de toutes les parties prenantes notamment les forces vives et la société civile.
31. Le Sommet charge la Commission de renforcer le rôle de coordination de la CEDEAO dans la mobilisation de l’appui international pour la résolution de la double crise au Mali, en étroite collaboration avec l’UA, les NU, les pays limitrophes du Mali et les autres partenaires.
32. Le Sommet exprime sa profonde reconnaissance au Médiateur dans cette crise, SEM Blaise Compaoré Président du Faso et au Médiateur Associé, SEM Goodluck Ebélé Jonathan Président de la République Fédérale du Nigeria, pour les inlassables efforts qu’ils ont déployés au Mali et les encourage à poursuivre la médiation. La Conférence exprime également sa gratitude à SEM Boni Yayi Président de la République du Bénin, Président en exercice de l’Union Africaine pour son rôle dans la mobilisation de l’Union Africaine et la communauté internationale autour des initiatives de la CEDEAO au Mali.

Fait à Yamoussoukro, le 29 Juin 2012

La Conférence

 

Commentaires via Facebook :

12 COMMENTAIRES

  1. Qu’ils justifient leur salaires nos militaires ; nous ne pouvons pas accepter que des militaires qui fuient le combat puissent venir prendre notre argents cadeau et pavaner dans les rues de Bamako laissant nos parents du Nord dans la souffrance. Quelle est la sanction prévue dans les textes militaires contre un délit de fuite ou d’abandon de poste en période de guerre d’un militaire ? Es ce que dans les textes militaires, il ya les termes replis tactique ou replis stratégique ? Pourquoi on n’applique pas la loi militaire à ces feuillards ? Nous voulons être remboursés, nous exigeons des justificatifs de salaire.

  2. elle doit dissoudr cett cedeao ou le mali doit sen demembré.a savoir pourqoi la mauritanie s’est retiré de la cedeao.c parce quel sait que ce son des incapable.merci.

  3. En néo-colonie, tout se décide ailleurs : à Paris, Bruxelles ou Washington qui dans cette affaire ne sont en première ligne qu’en tant que puissances manipulatrices au service de leurs intérêts exclusifs. Quant aux premiers concernés, ils peuvent attendre que des « fous de Dieu, ces criminels au nom de Dieu et pour qui un être humain n’est reconnu que musulman», les wahhabites intégristes et les ethno-sécessionnistes touaregs financés par l’Arabie Saoudite et le Qatar, viennent les égorger. C’est le cas ici pour le Mali et tout le Sahel désormais aux prises avec cette nouvelle réalité géopolitique que tous les régimes néocoloniaux pourris dans la sous-région ont laissé s’épanouir; et n’est qu’à son début.
    Mais pour l’heure et pour Washington qui interdit toute intervention, rien n’est urgent et la situation doit encore et davantage pourrir. On laisse faire, on regarde et on commente dans le sens des postures d’alignement servile aux calculs des Occidentaux. Alors les fantoches de la CEDEAO gesticulent et font du surplace. En attendant les ordres, ils affichent pour la galerie, des brochettes d’officiers d’états-majors affairistes et ventripotents. En claire, ils font de la communication pour gogos lors de ces réunions sans fin à Abidjan, à Yamoussokro, Abuja… où la CEDEAO-UA contrecarre toute initiative de souveraineté malienne, tient en joug et en ordre les délégations de Bamako et, à l’exception des secteurs critiques, fait rêver le Mali, après lui avoir imposé un ordre constitutionnel foireux et une médiation de tous les compromis.
    Oui, c’est pathétique de voir des fantoches réussir une telle prouesse sur des bases mensongères et hypocrites: faire croire aux Maliens, après tant de coups tordus, que la paix et la sécurité du Mali dépendront de l’intervention des troupes mercenaires étrangères de la CDEAO-UA-ONU.
    En somme, un déni de souveraineté que la classe politique malienne, déchue pour corruption mais maintenue aux affaires malgré tout, s’apprête à accepter sans sourciller ; et qu’ applaudit en plus la grande masse du peuple, hélas débilitée par les mêmes fantoches locaux, démissionnaires face à leurs responsabilités historiques ; à savoir, la reconquête de la souveraineté et de l’unité nationale, l’annihilation définitivement des forces obscurantistes et ethno-sécessionnistes du wahhabisme exporté et mortel aux fondements laïcs de la république et enfin la réalisation progressiste de l’unité et de l’indépendance par ses propres forces, au lieu de compter naïvement sur les fantoches de la CEDEAO bien prêts plutôt à imposer à nos peuples le joug criminel d’interventions extérieurs de mercenaires et de barbouzes.

  4. bande de salop ce groupe d’individu au solde de aqmi et de la communauté internationale.
    Je demande au peuple Malien de ne compter que sur nous même et Dieu le tout puissant. Seul l’aide de Dieu et notre propre force nous sortira dans cet imbroglio. Continuons à prier, que les volontaires se lèvent, que le gouvernement nous donne des armes afin que nous pussions libérer le nord.

    • 😆 😉 💡 LETS MY PEUPLE GO… ❗ ❗

      le mali est un trop grand pays que la france a voulu diviser, depuis le partage accepte du SOUDAN en Nord-Sud, j’ etais persuade que les francais mettraient leur plan a eux a execution…
      Mais comme toujours il faut trouver ceux de l’ interieur pour executer…

      Libye,Syrie, …

      que la CEDEAO ne tente pas d’ envoyer ses zolodats au MALI, ils seront mal acceuillis et qui sait….tres mal meme!!!

      😉 LES MALIENS NE SONT PAS DES GENS A CRACHER ET RAVALER LE MEME CRACHAT, NOUS IRONT EN AVANT, RIEN NE SERA PLUS JAMAIS LA MEME CHOSE DANS CE PAYS ❗ ❗

  5. Les maux mots du 21 siecle: Ambargo=Austerité=charia.
    Il vous suffis d’etre en Afrique ou en europe pour comprendre, ce dont vous etes entrain de souffrir.

    QUE DIEU BENISSE LE MALI, AMEN

  6. De sommet en sommet jusqu’à y gagner de sommeil. De contradiction en contradiction jursqu’à ne plus y trouver de direction. Tel semble être le sport favori de notre chère et “surpuissante” Club des Etat pour la démoncratie et l’Etourdissement en Afrique de l’Ouest (CEDEAO), pendant que le peuple souffre. Dans ce même communiqué on apprend que le SOMMET ne reconnait pas le CNRDRE, et ne reconnait pas statut d’acien chef d’Etat (comme si ce statut est une fonction et non un privilège) alors qu’un sommet avait instruit le médiateur de discuter avec le CNRDRE dans le but de trouver une solution. Dans ce communiqué on apprend que le sommet exprime sa profonde reconnaissance au médiateur, alors que les chefs d’Etats n’ont cessé de montrer que ce que le médiateur signe au nom d’eux (après obtention de mandat) n’est que poudre aux yeux car ils feront aussitôt un autre sommet pour dire qu’ils ne reconnaissent pas l’accord signé.
    Pendant qu’on pense qu’il faudra se tourner vers l’essentiel et laisser ce gouvernement travailler malgré ce qu’on peut lui reprocher (car après tout, ce n’est qu’un gvt de transition), et voici le Club qui nous dit implicitement qu’il faudra elargir le gvt aux politiques (ceux là même qui sont responsable de nos problèmes) en claire un autre gouvernement.
    Ce qui est choquant ce n’est nullement un privilège retiré à quelqu’un dont le seul mérite serait d’avoir fait un coup d’Etat, mais plutôt le manque de cohérence, de logique et de fil conducteur de la part de ceux qui sont censés nous représenter lors des sommet de haut niveau. Avec ce qui nous est donné de constater, on comprend que des chefs d’Etats ne soient pas capables de définir clairement leur point de vue devant le conseil de sécurité et surtout de ne pas être capables de le defendre. A quand l’Afrique??????!!!!!!!!

  7. IL FAUT QUE LA CNRDRE EXIGE AU GOUVERNEMENT DE MONTRER SA POSITION FACHE A LA DECISION DE LA CEDEAO. la CEDEAO est un groupe de MAFIA qui ne se soucie pas à leurs nation meme pas leur famille mais eux seules.
    EXEMPLES : ADO à sacrifié plus de 6 0000 ames pour sa fauteuille et puis il a appellé des bandits pour cette cause

  8. Nous n’avons que faire des recommandations du syndicat des Présidents. Ils n’ont jamais reconnu le chef de la junte comme le chef d’Etat. De ce fait, le ridicule de dire retirer à celui ci le statut d’ancien d’Etat. Alassane a dépêché des mercenaires sur notre sol. Ils ont échoué avec des preuves irréfutable. Le mali historiquement différent de la Côte d’Ivoire et des autrers pays de la sous région. Nous pouvons trébucher mais nous ne tomberons. Wait and see.

  9. Malien je ne sais plus si nous aimons ou respectons encore quelque chose.Je suis entrain de constater que nous pouvons même contester la prophétie de Mouhamad(PSL), tellement nous aimons actuellement contredire et polémiquer,mais je vous dis une et une seule chose,trouvons ce qui peut nous unir,sinon nous nous réveillerons un jour sans rien et personne ne sera prêt à accueillir un peuple qui est méchant.

Comments are closed.