Soldats disparus : Autopsie autour des corps retrouvés ce dimanche

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Bamako, le 4 décembre 2013. Un charnier de 21 cadavres de bérets rouges a été découvert à Diago

Dans sa détermination de faire toute la lumière sur l’affaire des soldats disparus, le juge d’instruction chargé de l’affaire a fait le dimanche 23 févier 2014 la découverte de deux nouveaux charniers. Des petits charniers en fait où on a retrouvé en tout cinq corps qui sont présentement à l’autopsie.

Le premier charnier a été découvert à Kati-Farada où se trouve le poste de péage, c’est-à-dire à la sortie de la ville sur la route de Kayes. Deux corps ont été retrouvés dans une tombe dans ce nouveau quartier de la ville.

Un peu plus loin de là, soit à quelque 2 km de la ville de Kati, dans la Commune rurale de Kambila, 3 corps ont été découverts dans une fosse. Deux petits charniers dans lesquels on a retrouvé en tout 5 corps ce dimanche tous habillés en tenue militaire. Les corps retrouvés sont présentement déposés à la médecine légale pour les besoins de l’autopsie.

Les découvertes ont été faites par le juge Yaya Karambé, accompagné d’une équipe ad hoc. Ça fait maintenant en tout 4 charniers découverts depuis le début des enquêtes dans l’affaire des bérets rouges disparus. Le premier charnier avait été découvert dans la nuit du 3 au 4 décembre 2013 à Diago, un village situé à 15 km de Kati, alors que le second l’avait été le jeudi 12 du même mois au cimetière d’Hamdallaye, un quartier de la capitale Bamako.
Des charniers qui contribuent à alourdir les charges contre les ex-putschistes dont la plupart sont aujourd’hui en prison à commencer par le général Amadou Haya Sanogo, auteur du coup d’Etat du 22 mars 2012.

L’affaire des bérets rouges remonte au premier semestre de 2012. Du 30 avril au 1er mai 2012 alors qu’une partie de l’armée appelée bérets verts avait renversé le pouvoir du président démocratiquement élu, Amadou Toumani Touré (ATT) et gérait les affaires à travers un pouvoir de transition, les bérets rouges (une unité de l’armée malienne), qui étaient restés fidèles à l’ancien président de la République, tentent un contre-coup d’Etat qui, malheureusement, échoue.

S’en est suivi une grande tuerie au sein de l’unité. Plusieurs d’entre eux sont faits prisonniers. Vingt-un bérets rouges seront par la suite présentés à la télévision nationale par la junte comme étant des mercenaires et depuis lors on n’avait plus de leurs nouvelles. Ils ont été exécutés et mis dans un charnier à Diago, village situé à une dizaine de kilomètres de Kati, fief de la junte à l’époque.

Il a fallu l’avènement d’autorités légitimes en 2013 pour que la justice décide de faire la lumière sur cette douloureuse affaire.

Le 27 novembre 2013, le chef de l’ex-junte, le capitaine devenu général, Amadou Haya Sanogo, est auditionné, inculpé et mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction, Yaya Karambé. Plusieurs arrestations sont opérées dans les rangs des ex-putschistes. Au mois de décembre 2013, une grosse équipe, composée du juge Karambé, du ministre de la Justice Mohamed Aly Bathily, de gendarmes, de médecins légistes et de médias, se rendait à Diago pour la découverte du charnier. Vingt-un corps sont exhumés et soumis à l’autopsie. Une autopsie dont les résultats commencent à tomber.

Abdoulaye Diakité

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