Fin de suspens. Ce n’est finalement pas un accord de défense, mais plutôt un traité de coopération de défense. Il a été signé le mercredi 16 juillet dernier, par le ministre français de la défense Jean Yves Le Drian et son homologue malien, Bah N’Daw, dans la salle de conférence du ministère de la défense et des anciens combattants. Le traité a été ainsi conclu pour une durée de cinq ans, reconductible. Mais avant, le texte doit être soumis à l’appréciation des honorables députés pour permettre sa ratification.
Commenté et critiqué sous toutes ses coutures, le traité de coopération de défense dont la signature a été reportée à plusieurs reprises, a finalement pu être signé, le mercredi 16 juillet, par le ministre de la défense, Bah N’Daw et son homologue Français, Jean Yves Le Drian. La salle de conférence du ministère de la défense et des anciens combattants a été choisie pour servir de cadre à l’événement. A en croire les deux parties signataires ce traité vise à asseoir un rapport de partenariat solide et transparent entre la France et le Mali, tout en donnant un cadre juridique à la coopération militaire entre le deux pays. En clair, la première partie du traité est relatif aux objectifs et grands principes de la coopération, ainsi que les domaines et les formes qu’elle prendra.
Quant au second chapitre, il est relatif, au partage des compétences entre les juridictions des deux parties, les conditions d’entrée et de séjour, les dispositions fiscales et douanières, les règlements des dommages, ou encore le soutien logistique et les moyens de communication. Mais aussi, le traité couvre les personnels militaires français et personnes à charge au Mali et les personnels militaires maliens et les personnes à charge en France. Outre, ces grandes lignes, on n’en sait encore très peu sur le contenu du document. Mais, sur le sujet, au ministère de la défense, tout comme du côté français, on se veut précis et chaque mot est bien pesé. Notamment, par rapport à la différence entre un accord de défense et un traité de défense.
On a bien taché expliquer à la presse que l’accord de défense est un acte conclu entre deux Etats pour la protection du pays, de sa population, de son territoire, par des moyens militaires. Tandis que, le traité de coopération de défense, nous explique-t-on, est un acte par lequel deux ou plusieurs Etats décident de collaborer en vue d’améliorer les résultats de leurs activités en utilisant des moyens communs d’organisation, de recherche, de production, de formation, de fourniture d’équipements, du renseignement, entre autres.
« Nous avons signé un traité de coopération de défense qui remplace un accord de coopération de sécurité qui date de 1985, lequel était d’ailleurs en vigueur. Il était nécessaire donc dans le contexte actuel que les relations entre nos deux pays soient garanties juridiquement et couvrent d’autres aspects. Chose que nous avons fait d’ailleurs, avec le Sénégal, la Côte d’Ivoire, dans le cadre de la coopération en matière de renseignement, de communication, d’équipements de formation etc.. Le président Ibrahim Boubacar Keïta l’a souhaité et le président Hollande a donné son accord et cela est une bonne chose», renseigne le ministre français de la défense, Jean Yves Le Drian, le visage serré, vêtu d’un costume, couleur bleu marin. Ainsi, dit-il, le traité de coopération de défense, permettra d’assurer la sécurité juridique du personnel militaire français présent au Mali et le personnel militaire Malien présent en France. Malgré que l’événement soit d’une importance capitale, la cérémonie de signature qui a été marquée par la présence de plusieurs hauts gradés maliens et français n’a pas duré plus de 10 minutes.
Après un bref entretien, une revue de troupe et le salut du drapeau, Jean Yves Le Drian, et son homologue malien Bah N’Daw se sont rendus à Koulouba, d’où ils ont été reçus par le président de la République, Ibrahim Boubacar Keïta, qui a mis à profit l’occasion pour décorer trois officiers supérieurs français. Il s’agit du général, Marc Foucaud, commandant de l’opération serval, le général Antoine Nauguier, chef de cabinet du ministre français de la défense et le colonel Thierry Marchand. Les deux premiers ont été élevés à la dignité de grand officier. Quant au colonel Thierry Marchand, il a été élevé à la dignité de commandeur de l’ordre national à titre étranger.
Désormais, la balle est dans le camp, des honorables députés qui doivent voter le texte afin de permettre sa ratification.
Cela permettra peut être au grand public de connaître plus en détails le contenu du dit traité, encore tenu secret.
Lassina NIANGALY