S’il y a un service qui s’est beaucoup distingué ces derniers temps dans notre pays à travers ses actes de soutien et de bienfaisance aux nécessiteux, c’est bien le Service social des armées. En effet, du début de la crise en 2012 à nos jours, il ne cesse de s’illustrer par des actions en faveur des veuves et orphelins de guerre. Sa directrice estime que la mise en œuvre de ce service a été un grand soulagement pour les familles des militaires qui ont perdu la vie en défendant la cause nationale. Dans l’interview exclusive qui suit, elle répond à quelques-unes des préoccupations.
Le Clairon : Pouvez-vous nous parler un peu de votre service ?
Colonel Mariétou : Tout d’abord avant de commencer cette interview, je voudrais, au nom du ministère de la Défense et des Anciens combattants, du chef d’état-major général et de tout le personnel des Forces armées et de sécurité, présenter nos condoléances à tous ceux qui ont perdu la vie dans cette crise et nous prions Dieu pour le repos éternel de leurs âmes. La direction du service social des armées a été créée par le décret n°00-534/PRM du 26 octobre 2000, abrogé par le décret n°02-477/PRM du 30 octobre 2002. Le 19 septembre 2006, l’ordonnance n°06-024 P-RM portant création de la direction du service social des armées (DSSA) fut adoptée. Ainsi, les missions assignées à la DSSA sont multiples et diversifiées.
Pour permettre d’atteindre son objectif global de couverture sociale des militaires et de leurs familles, un certain nombre de missions ont été confiées à la DSSA, notamment, assurer la mise en œuvre des éléments de la politique des Forces armées et de sécurité en matière de solidarité, de protection et de promotion sociale de militaire pour leurs familles, des anciens combattants, des veuves, ascendants des familles de militaire et des blessés en service commandé.
Le Clairon : Donc la DSSA est beaucoup sollicitée…
Colonel Mariétou : Bien sûr, nous sommes sollicités dans l’accomplissement des missions que je viens d’évoquer. Le Service social des armées octroie des aides en nature et en espèce aux militaires en difficultés et à leurs familles, aux anciens combattants, aux veuves et orphelins.
Le Clairon : Comment se fait la prise en charge ?
Colonel Mariétou : En cas de décès du militaire sur le théâtre d’opération, le Service social octroie un montant forfaitaire. C’est un geste du commandement. Directement, à l’annonce de son décès, nous octroyons 100 000 F CFA et 200 kg de riz à sa famille. Et après enregistrement du dossier, le commandement met à la disposition du Service social un million de F CFA pour appuyer la famille du défunt. Et la famille est enregistrée au niveau de la DSSA.
Lors des fêtes ou d’autres manifestations, elles reçoivent des kits alimentaires. Ce sont des dons offerts soit par le président de la République, soit par le ministère de la Défense, soit par la première Dame ou par les partenaires et d’autres bonnes volontés. De plus, lors des rentrées scolaires, les orphelins bénéficient de kits scolaires pour les aider à pouvoir bien étudier pendant l’année scolaire. La prise en charge de la famille du militaire décédé est continuelle. C’est une disposition constitutionnelle jusqu’à ce que les ayant-droits soient majeurs.
Le Clairon : Avez-vous d’autres services ou structures qui vous aident dans votre mission ?
Colonel Mariétou : En plus de ce que le Service social est en train de faire, il faut signaler le soutien aux blessés de guerre. Je veux parler des blessés communément appelés les grands malades et leurs familles et surtout les disparus. Nous travaillons en étroite collaboration avec la DCSSA par rapport à la prise en charge des blessés de guerre. Nous travaillons aussi avec certains partenaires de la place comme le ministère de la Solidarité dans le cadre de l’octroi des prothèses, des chaises roulantes et des béquilles. Les blessés qui en font une demande d’aide par voie hiérarchique, une fois saisi le Service social procède d’abord à une enquête sociale avant de ramener le dossier au niveau du ministère de la Défense pour appui. Je peux dire que le Service social est un service transversal qui œuvre pour le bien-être du militaire et de sa famille. Nous avons besoin de l’aide et de l’appui de toute la hiérarchie militaire, du gouvernement et des partenaires pour mener à bien la mission qui nous est assignée.
Le Clairon : A vous entendre parler, on a l’impression que vous veniez en aide seulement aux veuves qui ont perdu leurs maris sur le théâtre d’opération ?
Colonel Mariétou : Pendant cette crise, nous venons beaucoup en aide aux veuves qui ont perdu leurs maris sur le théâtre d’opération. Mais nous prenons aussi en compte toutes les veuves des militaires décédés. Les veuves sont enregistrées au niveau du Service social. Il y a des orphelins qui sont même parrainés.
Le Clairon : Est-ce-que votre service est bien apprécié par les veuves ?
Colonel Mariétou : Cette question devrait être posée aux bénéficiaires. Mais, pour ma part, je dirai que ce service a toujours été bien apprécié par les veuves à travers les dons qu’il fait en leur faveur venant du gouvernement, de la première Dame et des partenaires. Le geste n’a pas de prix. Parce que vous allez trouver que certaines veuves même pour trouver le pain quotidien, ce n’est pas facile. Donc, ces dons arrivent au bon moment. C’est comme par exemple les donations qui ont eu lieu à la veille de la fête de Tabaski.
Le clairon : Comment est-ce que vous procédez à vos activités de donation ?
Colonel Mariétou : Les donations, ça dépend. Ça peut être par mois ou par trimestre ou événementiel. Mais, s’il y a des veuves qui sont dans le besoin, le Service peut leur venir en aide. Les veuves perçoivent les pensions. Il y a les pensions normales et les pensions de reversement. Donc en fonction des besoins, le Service les appuie.
Le Clairon : Quelle est la donation qui vous a marqué le plus ?
Colonel Mariétou : La donation qui m’a beaucoup marquée était le cas d’une veuve qui était malade. Quand je venais de prendre fonction, la bonne dame en question devait être opérée. Elle n’avait pas encore bénéficié de la pension de son défunt mari. Ce jour-là, elle est venue me voir dans mon bureau. En tant que femme et chef militaire, j’ai été beaucoup sensible à son cas. Elle n’avait aucun soutien. Le Service a pris en charge l’opération de cette dame. Elle est vivante aujourd’hui. Elle avait été hospitalisée à l’Hôpital du Mali.
Le Clairon : Avez-vous entendu parler de l’histoire du militaire blessé de guerre sur les réseaux sociaux, qui dénonce sa non-prise en compte ?
Colonel Mariétou : J’ai entendu l’histoire dans les journaux. Le militaire en question a bénéficié de l’appui du Service social des armées. Le Service rend visite aux blessés de guerre en les appuyant avec le peu de moyens qu’elle a à sa disposition. Le militaire a bénéficié en amont de kits sanitaires. Et après, le Service lui a rendu visite à la polyclinique de Kati. Son frère venait souvent au Service social.
Le clairon : Avez-vous un appel à lancer ?
Colonel Mariétou Dembélé : L’appel à lancer va à l’endroit des bonnes volontés. Sans les bonnes volontés, sans le commandement, sans le gouvernement et les partenaires, le Service n’a pas beaucoup de moyens pour faire face aux immenses sollicitations. Nous demandons l’appui constant de tous les partenaires pour que le Service puisse continuer à jouer pleinement son rôle.
MDL Dramane Dembélé
(source : Le Clairon)
Certes, cette structure est sollicitée et a fait ses preuves , mais une chose est sûre elle doit et peut mieux faire…
Ce que l’on donne aux veuves militaires et orphelins de guerre est tout simplement insignifiant… ils méritent plus que ça… Les dirigent de ce département sont jugés par leur conscience par les yeux de cette société impuissante et au delà sont regardés par le tout puissant Allah.
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