Sur l’initiative de la Convergence patriotique pour la défense du Mali (Copadem) et du Mouvement populaire du 22 mars (MP22), une grande marche de soutien aux militaires qui ont renversé le président Amadou Toumani Touré, a été organisée hier. C’est ainsi qu’à 9 heures, une foule composée d’adhérents et de sympathisants des partis politiques et des associations de la société civile, a convergé vers l”ex-Primature où les leaders de la manifestation ont animé un meeting. Le porte-parole du CNRDRE, le lieutenant Amadou Konaré, s’est également adressé à la foule dans une brève allocution du balcon de l’ex-maison du peuple.
C’est à 9 heures précises et en présence d’un impressionnant cordon de policiers et d’éléments de la Garde nationale, que la marche de la Convergence patriotique pour la défense du Mali (Copadem), codirigée par Hammadoun Amion Guindo, secrétaire général de la Confédération syndicale des travailleurs du Mali (Cstm) et Dr Adama Traoré de la société civile, a pris le départ sur la Place de la Liberté avec pour destination l’ex-Primature. Initiatrice de cette toute première marche de soutien au Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE), la Copadem a été rejointe dans la mobilisation par une kyrielle d’associations et de partis politiques parmi lesquels principalement le parti Sadi de Dr Oumar Mariko, le Forum des organisations de la société civile, le Club des amis des militaires dirigé par Kaba Diakité qui a été un des compagnons d’ATT quand celui-ci dirigeait la Transition démocratique en 1991-92.
Sur les banderoles et pancartes confectionnées dans l’urgence, on pouvait lire des messages de soutien au CNRDRE et à son président, le capitaine Amadou Haya Sanogo, tels ” CNRDRE, le Mali te dit merci. Bonne chance “, ” A bas ATT ! Vive le capitaine Sanogo ! “. Le président renversé, Amadou Toumani Touré était traité d’ ” assassin du peuple ” ou de ” traître “. Les médias occidentaux ont également eu leur part, dans la mesure où un message fort leur a été adressé. ” A bas RFI. Non à la mise en scène des médias occidentaux ! “. Quant à la mission des chefs d’Etat de la Cédeao attendue dans notre pays, ce jeudi, elle ne semble pas être la bienvenue. A ce propos, les manifestants ne cessaient, tout le long du trajet, de décrier les propos tenus lors du sommet extraordinaire des chefs d’Etat et de gouvernement de la Cédeao, qui a eu lieu avant-hier dans la capitale ivoirienne. C’est ainsi que sur des pancartes, on pouvait lire : ” Alassane Ouattara ne tue pas le peuple malien. Aides-nous plutôt à combattre la rébellion “.
Soutien indéfectible au CNRDRE
Arrivés au carrefour de l’ex-Primature, les organisateurs dudit meeting ont harangué la foule en scandant des slogans très favorables aux nouvelles autorités et naturellement hostiles au président déchu. Dans sa déclaration devant les quelque 15 000 à 20 000 personnes, le cogérant de la Copadem, Hammadoun Amion Guindo a dit qu’après ” analyse de la situation sécuritaire, sociale et politique du pays créée et entretenue par les anciennes autorités avec la complicité de certains partis politiques, qui a conduit aux événements du 22 mars 2012 “, la Copadem ” réaffirme son attachement ferme à la préservation de l’intégrité territoriale, la cohésion sociale, l’unité nationale et la laïcité du pays qui ne sont pas négociables, et au rétablissement de la paix et la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire national “. Ce mouvement qui regroupe des organisations syndicales, des associations et mouvements de la société civile, des organes de presse…dit apporter son ” soutien indéfectible au CNRDRE et aux Forces armées et de sécurité sur la base de leur engagement “.
C’est dans cette logique que la Copadem, par la voix de Hammadoun Amion Guindo, a demandé auprès du CNRDRE ” la création d’un cadre institutionnel organisant l’Etat, qui garantisse également l’exercice de la démocratie et le respect des libertés dans notre pays ; le retour de la paix et de la sécurité sur toute l’étendue du territoire national ; la mise en place d’une nouvelle équipe gouvernementale composée d’hommes et de femmes à hauteur de crédibilité et d’engagement pour le Mali et, enfin, l’adoption et la mise en œuvre d’un calendrier de retour à une vie constitutionnelle normale de concert avec la société civile et les forces vives de la nation “.
Dans une déclaration aux médias, le coprésident de la Copadem a dit qu’il condamne dans le principe tout coup d’Etat. Mais pour lui, celui ” du 22 mars 2012 est un coup d’Etat salutaire “. C’est pourquoi, a-t-il suggéré, la communauté internationale ” doit laisser le Mali, lui-même, régler ses problèmes. Quand nous avons été attaqués hier par les rebelles, nous n’avons entendu personne. Et voilà maintenant que nous avons une équipe qui veut laver l’humiliation que des gens cherchent à nous combattre. Ce n’est pas à l’Occident de nous placer dans un calendrier de sortie de crise ou de départ des militaires “.
Quant à l’ancien ministre Cheick Oumar Sissoko, le président de Sadi, il s’est félicité du fait que le peuple se soit réellement mobilisé pour cette première grande marche de soutien aux nouvelles autorités du pays. ” Il y a eu un changement auquel tout le monde devait s’attendre “, a-t-il souligné. Il dit ne pas comprendre pourquoi la Cédéao a fermé les yeux sur les massacres d’Aguelhoc et veut maintenant se faire entendre.
La Cédéao n’est pas la bienvenue
Dans son intervention, Dr Oumar Mariko, longuement ovationné par la foule, a dit que durant les vingt années de pratique démocratique la Constitution n’a jamais été respectée. C’est pourquoi, a-t-il soutenu, ” le MP22 est venu en réponse à cette situation pour redonner de la voix au combat des jeunes patriotes de l’Armée malienne qui ont relevé le défi du 26 mars 1991un certain 22 mars 2012 “. Pour Dr Oumar Mariko, ” la Cédéao est devenue une grosse merde pour l’Afrique. Les décisions de la Cédéao ne sont dictées ni par les peuples africains, ni par les populations africaines mais par la communauté internationale et principalement par la France antidémocratique dirigée par Nicolas Sarkozy. La Cédéao, c’est la volonté de la France. Quand chaque jour nos militaires mourraient où était la Cédéao ? Ce sont des candidats à la présidentielle qui poussent le président en exercice de la Cédéao, le président Alassane Dramane Ouattara, a bloqué l’argent du Mali. Ce sont ceux-là qui disent posséder des milliards F CFA pour la campagne électorale alors que nos militaires n’ont pas d’armement pour aller se battre au nord. C’est la France et le président ivoirien qui veulent faire la guerre au Mali. Mais je leur dis que le Mali ne sera ni la Côte d’Ivoire, ni la Sierra Leone, ni le Libéria…”.
Dans une interview à la presse nationale et internationale, le président du Club des amis des militaires, Kaba Diakité, s’est interrogé sur la récente position de la Cédéao qui a instruit en quelque sorte aux membres du CNRDRE de rentrer dans les casernes. Cet infatigable acteur de la démocratie se demande pourquoi ” la Cédéao se lève seulement maintenant. Où étaient cette organisation et ces chefs d’Etat quand nos braves soldats ont été assassinés au nord Mali ? “.Pour lui, la mission que des chefs d’Etat de la Cédéao ont promis d’entreprendre dans notre pays aujourd’hui est inutile.
D’autres personnalités parmi lesquelles l’ancienne ministre Aminata Dramane Traoré, le président d’honneur du RPM, Birama Traoré, se sont exprimées dans la même lignée. A la fin du meeting, du haut du balcon de l’ex-Primature, le porte-parole du CNRDRE, le lieutenant Amadou Konaré a salué et félicité la foule pour cette grande mobilisation de soutien au coup d’Etat. Par rapport au déplacement que des chefs d’Etat de la Cédéao ont promis d’effectuer dans notre pays ce jeudi, il a dit que le CNRDRE fera savoir sa position dans un communiqué qui sera lu à la télévision nationale.
Mamadou Fofana
Accueil Armée
On ne réfléchit pas en termes de soutien à Att ou à Sanogo; ce coup d’Etat est juste ridicule et l’isolement du pays le sera plus. Que Sanogo accepte le plan de sortie de crise de la CEDEAO. Moi personnellement c’est mon salaire qui me préoccupe parce que je sais que le Malien a la corruption dans le sang, donc quelque soit le dirigeant, sans changement de mentalité ce sera la même chose. Sanogo se pose en sauveur, peut-il changer l’Homme Malien en même dix ans? Je crois que non. Alors en tant que pauvre de parents pauvres, mon seul moyen de survie reste le maigre salaire (que Sanogo n’a pas encore payé pour ce mois). Qu’ils évitent (les deux Amadou)le chaos au pays en acceptant le plan de sortie de crise de la CEDEAO, qui plus est reste constitutionel. Sanogo veut s’attaquer un system vieux de 20 ans ou plus et ce faisant, il nous fait plus mal(nous les pauvres qu’il compte défendre). Le Mali isolé ne nous arrange pas nous les Maliens d’en bas.A bon entendeur ….!
le temps que la force de la cedeao se mobilise les rebelles seront dejà à Mopti, des soldats qui ne connaissent pas le terrain ils pensent que c’est facile j’ai sejourné longtemps au nord, C’EST COMME L’AFGHANISTAN, tout soldats etranger sur ce terrain est condamné à mourir très vite.Le Mali n’est pas la cote d’ivoire.La solution au nord du Mali passe par l’algerie, si quelqu’un intervient sans l’aval de l’algerie ce sera pire qu’en AFGHANISTAN. Ces petits présidents africains n’ont rien compris il leur faudra une visite à GAO pour voir.
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