Le gouvernement à travers l’armée malienne et ses partenaires du service de lutte anti-mines des Nations-Unies (Unmas) procèdent actuellement à la destruction des munitions et missiles obsolètes qui ne peuvent plus être utilisés. L’objectif est de sécuriser la population du danger que ces munitions et missiles peuvent causer. C’est ainsi que mercredi 16 avril 2014, quatre missiles ont été détruits par les experts de l’Unmas en collaboration avec l’armée malienne. L’opération s’est déroulée sur le champ de tir de l’école militaire inter-armes à Tientienbougou, une localité située à une vingtaine de Kilomètres de Koulikoro.
En effet, les délais de conservation de ces missiles et munitions ont expirés il y a une quinzaine d’années et tous les matériels constituant le système de leur mise en œuvre sont non opérationnels. Ce sont des matériels et équipements reçus depuis les années 1970 et 1980 et atteints par l’obsolescence. Ainsi, ces missiles sont inutilisables et constituent un danger potentiel pour les personnes et leurs biens. Le dernier tir de ces missiles a eu lieu en mai 1999 et depuis toutes les tentatives de tir avec grand risque ont échoué, notamment le tir de septembre 2005 à Sikasso.
Ne disposant pas de compétence et d’expertise technique pour les détruire, le Mali a profité de la présence du service anti-mines des Nations-Unies (Unmas) pour solliciter son assistance en la matière et ses spécialistes sont passés à plusieurs reprises pour visiter ces missiles avant de se décider à les détruire.
Selon le coordinateur du service de lutte anti-mines des Nation unies au Mali, M. Vincent, cet exercice s’inscrit dans une vaste opération de sécurisation des sites de munitions qui a débuté le mois dernier. Celle-ci vise à prévenir d’éventuels dégâts que l’explosion accidentelle de ces missiles pourrait causer. Leur seule conservation crée en elle-même un grand danger pour les personnes et leurs biens. L’expert a rappelé la catastrophe qu’a causée l’explosion qui s’est déroulée au Congo Brazzaville, le 4 mars 2012. Il a précisé que la destruction de ces munitions et missiles n’a pas un impact sur l’environnement.
Pour le lieutenant-colonel Diarran Koné, cet exercice est salutaire dans la mesure où il nous permet non seulement de nous débarrasser d’engins dangereux et de récupérer de la capacité de stockage pour nos armes lourdes, mais aussi et surtout profiter de ces opérations pour mettre à niveau le personnel militaire qui acquiert ainsi plus d’expertise sur ce genre d’exercice. Selon l’explication de Diarran Koné, ces munitions et missiles sont des engins qui fonctionnent sur un rayon large de 2 à 3 Km avec une forte dose de concentration et de fragmentation. «Ce que nous faisons au niveau du ministère de la Défense, c’est pour le bien- être de la population. La destruction de ces armes obsolètes participe de la protection et de la préservation de la quiétude de toute la population», a-t-il conclu.
Pour sa part, le commandant du groupement anti-défense arien, Baba Demba Traoré, a indiqué que le délai de conservation de ces munitions et missiles (15 ans) est dépassé. «Nous avons eu ce premier missile vers les années 70 et le second vers les années 80. Le matériel qui sert à mettre en œuvre le système est non opérationnel. Les missiles se trouvent parmi nous, sous le hangar à la base arienne. C’est un problème pour le personnel et pour leurs biens. À quoi bon de garder des munitions qui ne servent plus. Donc il faut dégager ce matériel qui constitue un danger pour la population. Le premier convoi est venu sur ce site le 28 mars 2014 et les autres ont suivi», a-t-il déclaré.
Diango COULIBALY
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Soumeylou Boubèye Maïga en visite à l’Unmas et à la Base Arienne 100
«Ce sont des missiles qui ne sont plus utilisables»
Le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga, a effectué jeudi 17 avril une visite au service de lutte anti-mines des Nations unies (Unmas) et à la base arienne 100. Cette visite s’inscrit dans le cadre de l’opération de destruction des munitions et missiles obsolètes.
Première étape de cette visite, le service de lutte anti-mines des Nations unies au Mali (Unmas). Là, le ministre et sa délégation ont eu droit à une présentation des activités menées au Mali par l’Unmas. Selon le directeur adjoint de l’Unmas, Philippe Renard, son institution, mandatée par la résolution 2100 du conseil de sécurité des Nations unies en 2013, a trois axes d’engagement. Il s’agit de l’appui à la Minusma pour la réduction des risques explosifs pouvant porter atteinte aux personnels des Nations unies ; de l’appui des autorités maliennes dans le renforcement des capacités pour réduire les risques d’explosifs et de l’appui du secteur humanitaire. Il a souligné que l’Unmas a un bureau national à Bamako ; un bureau régional à Mopti, Gao et Kidal.
Après le service de lutte anti-mines des Nations unies au Mali, le ministre de la Défense et des Anciens combattants, Soumeylou Boubèye Maïga et sa délégation se sont rendus à la base arienne 100. Ils ont visité les magasins d’armes et de munitions obsolètes stockés. C’était en compagnie de la hiérarchie militaire de ce camp de l’armée de l’air.
À la fin de la visite, le ministre de la Défense et des Anciens combattants a déclaré : «J’ai voulu voir de visu les missiles que nous sommes en train de détruire actuellement. Nous avons des missiles qui étaient précieux dans le temps, mais maintenant qui datent de 45 ans, qui ne sont plus utilisables et qui peuvent constituer un danger potentiel pour nos hommes et pour les populations». Selon Soumeylou Boubèye Maïga, après une bonne évaluation par les équipes maliennes et celles des Nations unies, nous procédons actuellement à la destruction de ces missiles.
«Nous allons continuer cette destruction à Bamako et dans l’ensemble du pays. Ce sont des missiles qui ne sont plus utilisables», a poursuivi le ministre de la Défense. Et d’ajouter qu’en procédant à cet assainissement, «ça nous permettra d’avoir de l’espace et faire place au matériel que nous sommes en train d’acquérir et de protéger les populations». «C’est une réforme de l’armée qui est entreprise par les militaires eux-mêmes. Nous avons pris la mesure exacte du danger que ces missiles représentent et nous avons décidé de nous en débarrasser. Nous souhaitons que la population soit la moindre influencée par tout ce qui se dit autour, mais aussi sur le danger», a-t-il conclu.
Diango COULIBALY