Accusé d’être une troupe à la solde de Soumaïla Cissé pour déstabiliser le capitaine Amadou Haya Sanogo, le président du Mouvement d’auto-défense “Bouyan Ba Hawi” (BBH), a fait le point de tortures qu’il a subies de la part du capitaine Amadou Haya Sanogo et de ses éléments pendant la crise. Ces révélations ont été faites le dimanche 6 avril lors d’un point de presse.
Après la chute des régions du Nord, les jeunes venus de tous coins du Mali se sont regroupés pour former une association appelée Action des jeunes pour sauver le Nord (AJSN). Ils avaient tenu un sit-in à la Tour d’Afrique du 6 au 13 avril. Après trois missions humanitaires dans le cadre du Collectif cri de cœur, ils ont décidé avec l’accord des autorités de l’époque de passer à la création du Mouvement d’auto-défense dénommé “Bouyan Ba Hawi” (BBH) qui signifie en sonrhaï mieux vaux la mort que la honte. BBH est devenu, selon son, Mahamadou Diouara, la branche militaire de l’AJSN en vue d’atteindre l’objectif de réunification du Mali.
Après six mois de formation militaire au terrain municipal de Magnambougou, le camp de formation a été attaqué par les commandos lourdement armés en provenance de Kati, fief de l’ex-junte, a rencontré M. Dioura. “Nous étions accusés d’être une troupe à la solde de Soumaïla Cissé pour faire un coup d’Etat contre le capitaine Amadou Haya Sanogo”, a-t-il précisé.
Après une enquête de la gendarmerie de Kati qui avait prouvé leur innocence et la légitimité du mouvement, il a été libéré quelques jours après quand le chef de la brigade a proposé leur envoi à Sévaré pour appuyer les forces armées en préparation pour la reconquête.
Deux jours après, la Sécurité d’Etat (SE) s’est impliquée dans l’affaire. M. Diouara a affirmé qu’il a été enlevé à 22 h un vendredi par la SE. Avant le général Yamoussa Camara avait annoncé à la télé que d’importantes munitions avaient été retrouvées à son domicile. “Après des mois de séquestration, de tortures en tout genre, je fus transféré au camp I puis à la prison de Kati”, a-t-il déploré.
Après sa libération, il a décide de ne pas réagir que parce que le pays était encore instable et les institutions de la République très fragiles. Pour lui, il est un devoir d’apporter les éléments d’information nécessaires pour éclairer la population malienne, l’Etat malien et les partenaires du Mali sur leur ambition qui n’a jamais été autre que la défense du Mali, son unicité, son intégrité, sa dignité, son histoire et son peuple.
En face de la paix et de la réconciliation, BBH collabore présentement avec les autorités, mais il a exigé que la justice soit faite pour éviter la haine entre les populations. Il a affirmé la disponibilité de ses 580 hommes qui ont déjà reçu la base de formation militaire, à la disposition de l’Etat en cas de besoin pour étoffer l’effectif de nos forces armées.
Maliki Diallo