Sahel occidental : Des brigades d’autodéfense et de vigilance pour conjurer l’insécurité

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« Prévenir vaut mieux que guérir », dit-on. En tout cas, c’est le principal enseignement que semble tirer le collectif des associations de développement du sahel occidental et du district de Bamako de l’occupation des trois régions du nord du Mali par les groupés armés.  Conscient de la menace réelle que constituent ces groupes armés au nord du Mali pour leurs localités respectives, les populations ressortissantes des cercles du sahel à savoir : Kayes, Diéma, Nara, Niono, Nioro, Yélimané et le District de Bamako ont préconisé la mise en place de brigades de vigilance et d’autodéfense pour conjurer l’insécurité grandissante.

« Participer à votre propre sécurité auprès des autorités ; les ressortissants du sahel sont solidaires avec les populations de Gao, Kidal et Tombouctou ; le Mali restera un et indivisible » sont autant de messages dans l’escarcelle du Collectif des ressortissants du sahel occidental au cours de leur tournée d’information et de sensibilisation des populations de cette localité quant aux dispositions à prendre face à la crise grandissante du nord.

Localité intermédiaire entre le nord, en proie à  l’insécurité et aux conflits armés et le sud du pays, les populations des cercles de Kayes, Diéma, Nara, Niono, Nioro du sahel, et Yélimané ont, de tous temps, subi de plein fouet les conséquences des différentes rébellions qui ont successivement secoué le nord du Mali. C’est fort de ces expériences douloureuses du passé, et pour anticiper sur le conflit actuel, sans précédent dans l’histoire de notre jeune nation, que  les fils et filles de ce terroir ont décidé de prendre le taureau par les cornes en préconisant la mise en place de brigades de vigilance et d’autodéfense pour sécuriser les personnes et leurs biens. Des brigades qui seront sous la coupe des chefs de villages et de l’administration.

A l’issue de leur assemblée générale tenue à Bamako le 5 mai 2012,   les huit associations des ressortissants du sahel -savoir : l’ADECNA, Nara ; le KAARTA-Kafo, l’ADESCY-Yélimané, l’ADCN-Sahel ;  l’ADCN-Nioro, UDCK-Kayes, l’ANAB-Bamako, Kélégna-Niaréla – réunies au sein du collectif des Associations de développement du Sahel occidental ont décidé d’entreprendre une tournée d’information et de sensibilisation à l’endroit  des populations résidentes. La dernière étape qui concernait le district de Bamako a regroupé le samedi 11 août 2012 à la Maison des Aînés de Bamako les autorités administratives et communales du district, la coordination des chefs de quartiers de Bamako, les leaders religieux et le réseau des communicateurs traditionnelles(RECOTRAD), les représentants des Associations membres et partenaires du collectif etc. Sous la présidence de Gabouné Keïta, président du collectif en présence d’anciens ministres de la République, tous ressortissants du sahel occidental dont Checkné Détéba Kamissoko,  Tiébilé Dramé et Mme Maïga Sina Damba.

Cette rencontre avait pour but d’écouter et les uns et les autres en vue de recueillir les différentes propositions de mécanismes susceptibles d’assurer la sécurité des biens et  des personnes au sahel et dans le district. Pour l’ancien ministre de la justice, Checkné Détéba Kamissoko, aucune guerre ne se gagne sans l’implication des populations, notamment des femmes et des jeunes. La brigade d’autodéfense et de vigilance a pour principale mission   d’informer les autorités locales et traditionnelles, le plus rapidement possible, sur tous les cas de présence d’individus ou de groupes de personnes suspects dans la zone.   Même son de cloche chez le procureur Souleymane Coulibaly qui ajoute qu’en cas de nécessité, les brigades useront des armes qui seront mises à leurs dispositions par les autorités administratives pour défendre la zone. « Il faut se convaincre que les gens peuvent nous aider mais personne ne viendra libérer les territoires occupés à notre place », a averti le procureur. Il  a pris en exemple les cas de l’Algérie, d’Israël, du Vietnam où les populations  ont été  à l’avant  des guerres successives que ces pays ont connues.   En conclusion, le président Gabouné Keïta a appelé à la mobilisation et à l’union d’action de toutes les composantes de la société malienne face à la guerre du nord et pour la totale libération de notre pays.

Abdoulaye OUATTARA     

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