Le Sahel au cœur des débats : Au financement du G5 à Paris, les jihadistes opposent une union sacrée

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Cinq pays sont engagés dans la force conjointe du G5 Sahel. © RFI/Olivier Fourt

La semaine écoulée a constitué un tournant décisif de la course contre la montre dans laquelle se sont engagés aussi bien les acteurs de la paix et de la sécurité au Sahel que ceux qui ont plus à gagner dans l’instabilité de la région. Pendant que les dirigeants des pays du G5 Sahel s’étaient réunis à Paris autour du président français pour chercher des financements de la force commune, les terroristes opérant au nord de notre pays ont jugé le moment opportun pour sceller une alliance nécessaire à leur survie face à la force du G5 Sahel.

 Le jeu de la riposte immédiate valait la chandelle chez les terroristes dans une situation au Sahel désormais caractérisée par un véritable sauve-qui-peut. Et comme pour signifier qu’aux grands maux il faut des grands remèdes, les ennemis de la paix au Sahel ont opté pour l’union de leurs forces afin de pouvoir donner du répondant à ce qui se peaufinait à la Celle Saint-Cloud, près de Paris.

Là, les épris de paix au Sahel se frottaient les méninges pour aller plus vite dans la mise en œuvre de la force du G5 Sahel.

Autant dire que cette réunion était très importante de par les enjeux du moment et de l’espace géographique qu’elle concerne.

Ce sont ces mêmes enjeux qui ont poussé de nouveaux djihadistes à quitter l’extérieur notamment la Libye et la Syrie pour venir grossir les rangs de ceux qui sont déjà dans le nord de notre pays. Objectif, se donner la main dans le cadre d’une union sacrée. Selon plusieurs sources sécuritaires occidentales et sous régionales, deux groupes terroristes du nord Mali se rapprochent de plus en plus pour combattre les troupes de la coalition Barkhane, la force des pays membres du G5 Sahel et la Minusma.
A la tête du premier groupe terroriste, Abou Adnan Walid Sahraoui. Natif du Sahara occidental, il a passé son enfance en Algérie. Un moment membre d’un groupe dissident d’al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), il crée le groupe « Etat islamique dans le Grand Sahara » (EIGS) et a fait allégeance à l’organisation Etat islamique.
Le second groupe, Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, (GSIM) est sous la houlette du tonitruant Iyad Ag Ghali. Traditionnellement, ses combattants interviennent dans le nord et le centre de notre pays alors que ceux de Abou Adnan Walid Sahraoui sont surtout présents à la frontière Mali-Niger. D’après leur accord, les deux groupes n’hésiteront plus désormais à mener ensemble des opérations et à dégager des stratégies communes, même si chacun garde sa casquette. Du véritable berger à la bergère, est-on tenté de conclure de cette situation de cause à effet qui prévaut actuellement de Paris au sable mouvant de l’Adrar des Ifoghas.

 

Kassoum TOGO

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