RUBRIQUE « US et coutumes »: LE « KOLONKALANI » pour traquer et appréhender les voleurs

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Le milieu rural est généralement dépourvu de forces de sécurité telles que la Police et la Gendarmerie. Cet état de fait a conduit les villageois et les paysans à se doter de moyens et procédés adéquats pour rechercher et appréhender les voleurs. C’est ainsi que des connaisseurs occultes, dont des charlatans, ont trouvé la meilleure formule à travers le « kolonkalani » (le petit pilon). Mais qui ou quel est donc ce « policier occulte » et comment opère –t-il ? Ses modes d’investigation sont-elles fiables ?

Comme tous les autres moyens de défense et de sécurité que possèdent les Bamanan,le « kolonkalani » est aussi sacré et occulte qu’efficace dans les investigations qu’il mène pour de découvrir le voleur ? D’ailleurs, le « petit pilon » est conçu  pour réussir cette mission de mettre le grappin sur ledit cambrioleur. Ce sont ds incantations rituelles qui dotent le « kolonkalani »d’une force occulte et mystérieuse, voire surnaturelle, capable de se déplacer partout où il veut en entrainant les adultes chargés de le transporter.

Suivant ces incantations, le « petit pilon » traque le voleur en poussant ses porteurs à surmontant tous les obstacles (murs, puits,trous, etc.). Et tant que le fétiche (le « kolonkalani ») n’a pas mis la main sur le voleur, ses porteurs ne trouveront pas de repos. Ainsi, tous les chemins empruntés par le voleur avec son butin sont scrupuleusement suivis par le « kolonkalani » transporté par les épaulesde deux solides gaillards qui, en dépit de leur physique de taureaux, se mettent à tanguer et suer à grosses gouttes et ont du mal à suivre une trajectoire  rectiligne : c’est que le « petit pilon » est extrêmement lourd.

Le « kolonkalani tigui » (propriétaire du petit pilon), qui suit généralement les porteurs du pilon,se met alors à faire les éloges et autres apologies de son fétiche pour le galvaniser et le rendre encore plus puissant dans sa recherche du voleur : on appelle cela « ka mabaleman » (le louer). Ainsi, c’est une  véritableinvestigationmystérieuse qui se met en branle jusqu’à designer le voleur, où qu’il se terre. Et que fait le « petit pilon » dès qu’il retrouve la cachette du voleur ?

Toujours sous les  incantations ou exhortations de son propriétaire,le « kolonkalani » vient frapper trois fois de suite le coupable   après être passé partout où ce dernier est passé avec le fruite de son vol. Alors, le propriétaire du fétiche insiste longuement auprès du fétiche pour s’assurer de l’identité du voleur et de la véracité du vol. Si le « petit pilon » confirme, alors le voleur appréhendé avouera son forfait pour élucider l’affaire et éclairer définitivement la lanterne  des habitants et des curieux.

Abdoulaye Faman Coulibaly

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