Mardi dernier, un véhicule piégé a explosé au check-point sud de la ville de Kidal. On ne connait pas encore avec exactitude le bilan de cet attentat ni sa véritable cible. S’il est plus ou moins établi que son auteur est le Mujao (Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’ouest), deux groupes terroristes estiment avoir été visés. Il s’agit du Mnla (Mouvement national pour la libération de l’Azawad) et du Mia (Mouvement islamiste de l’Azawad).
Le premier, un groupe qui réclame l’indépendance des trois régions septentrionales par lui appelées Azawad, avait dû fuir, en juin 2012, le nord du Mali, chassé par les groupes islamistes dont le Mujao, avec lesquels ils ne sont pas parvenus à s’entendre sur la charia que ceux-ci voulaient appliquer dans cette zone. Peu auparavant, le 17 janvier, le Mnla s’était allié avec, outre le Mujao, Aqmi (Al Qaeda pour le Maghreb islamique) et Ansar Eddine, deux autres groupes narco-terroristes, pour combattre le pouvoir central et l’armée malienne.
Le deuxième, constitué peu avant le déclenchement de l’opération française Serval, est une dissidence d’Ansar Eddine. Le Mia, selon ses fondateurs, a été formé pour se démarquer d’Iyad Ag Ghaly et de son organisation, arrêter avec les actes terroristes, se mettre à la disposition des autorités pour le dialogue et la négociation. S’il est resté dans la lignée islamiste, le Mia n’a pas de prétentions indépendantistes.
Le Mia et le Mnla sont composés essentiellement de ressortissants des différentes communautés touarègues. Aujourd’hui, en l’absence forcée de l’armée malienne, ce sont ces deux groupes qui contrôlent la ville de Kidal, auprès des forces françaises. La question que se posent bon nombre d’observateurs, c’est de savoir comment ils pourraient tenir tête aux forces armées et de sécurité loyalistes.
En effet, on se rappelle que suite à sa débâcle de juin et juillet 2012, les indépendantistes du Mnla ont enregistré d’énormes pertes en vies humaines, en matériel et en logistique. Le Mujao leur a retiré beaucoup d’armes et de véhicules, notamment dans les zones de Ménaka et d’Ansongo. De plus, faute de moyens financiers, ses partenaires occidentaux l’ayant mis en quarantaine en raison de ses liaisons dangereuses avec Ansar Eddine, le Mnla s’est retrouvé financièrement démuni. Conséquence: parmi le peu de combattants qui ont survécu aux différents assauts des islamistes, beaucoup ont rejoint les rangs d’Ansar Eddine et, dans une moindre mesure, d’Aqmi. Les autres sont restés démobilisés et se sont perdus dans la nature. Or, depuis quelques temps, le Mnla affirme pouvoir contribuer efficacement à la chasse au terroriste. Cela est possible s’il est avéré que le mouvement a récupéré la plupart de ses combattants égarés. Selon certaines informations, Ansar Eddine et Aqmi étant devenus les cibles essentielles des forces françaises et africaines, ils ont enregistré de nombreuses défections, certains combattants ayant préféré rejoindre le bercail, beaucoup plus sécurisé, sûr du soutien de la France, d’autres les ont suivis. Sur les plans matériels et logistiques, ils seraient en train de s’équiper par des razzias et des braquages sur des populations arabes.
Comme le Mnla, le Mia est composé d’anciens combattants d’Ansar Eddine. Mais contrairement à ceux qui ont rejoint les rangs du Mnla, les anciens combattants d’Ansar Eddine ont toujours été, depuis le début, des intégristes religieux radicaux acquis à la cause de leur guide Iyad Ag Ghaly. Celui-ci s’est beaucoup trop exposé et ne peut plus revenir dans la course aux négociations. Contrairement à son numéro deux, l’ex-député Alghabass Ag Intallah, et à beaucoup de ses lieutenants dont des membres éminents du directoire du mouvement jihadiste. Ceux-ci ont préféré ne pas aller s’enfermer dans les grottes du Tegharghar, s’exposer à une traque impitoyable et vivre dans une cavale perpétuelle. Et sont restés dans la ville de Kidal pour constituer un doublon d’Ansar Eddine, le Mia, officiellement non terroriste et pacifique, mais fondamentalement islamiste et adepte de la charia.
En définitive, les militaires français se sont donc alliés avec le Mnla dont la tête est laïque et sécessionniste sur un corps constitué d’intégristes récupérés, avec le Mia entièrement composé de narco-terroristes.
Mais tous ont les mains souillées de sang et ne dépareraient pas dans un tribunal international pour crimes contre l’humanité et crimes de guerre. Mais auparavant, ils pourraient bientôt être violemment opposés à un autre groupe, le Maa. Cela a déjà commencé avec les affrontements entre le Mnla et le Mouvement arabe de l’Azawad, et pourrait rapidement dégénérer en conflit intercommunautaire entre Touareg et Arabes. Ces derniers ne sont pas disposés à se laisser voler impunément, mais surtout, veulent également être présents à la table des négociations.
En attendant, ils sont sur deux fronts: le Mnla et l’opération Panthère dirigée par la France qui a pris fait et cause pour les Touareg.
Cheick Tandina
à Cheick Tandina …………….et l’equipe Sanogo et les quelques politiciens qui le soutiennent ,n’est ce pas là aussi une association de malfaiteurs ??? 🙄 🙄 🙄 mon gars il faut regarder dans toutes les directions quand on veut etre honnete 👿
Il ne faut donner aucun répit aux ennemis de la nation(mnla et autres ) s’ils font des apparitions médiatiques avec des des accusations bidons et des supercheries;faites en sorte qu’ils soient démasqués et ridiculisés au regards de la presse internationale en prouvant clairement avec preuves à l’appui qu’ils sont et resterons toujours ennemis de ce pays et le calvaire des populations touaregs qui les détestent d’allairs.mais,je dis bien mais agissons en professionnel ne nous terrons pas dans le silence qui leurs donne une crédibilité au vue des nos amis. Vive le MALi vive cette cohésion malienne dans la quelle nous sommes enviés dans la sous région. Merci!!!
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