Retour à une vie constitutionnelle normale : Un pas en avant, trois pas en arrière

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Les deux émissaires de la CEDEAO sont arrivés, mardi soir, à Bamako pour poursuivre le dialogue sur la transition avec la junte militaire.

Amadou Haya Sanogo

Mais ce dialogue risque, cette fois –ci, de tourner court entre le chef de la junte militaire, qui entend occuper le fauteuil de président de la République par intérim à l’issue de la période d’intérim de quarante jours du Pr Dioncounda Traoré, et les négociateurs de la CEDEAO qui s’y opposent. Energiquement.

Les discussions, entre les émissaires ivoirien et burkinabè et la junte militaire, portent sur trois points.

D’abord, la durée de transition. La CEDEAO, elle, l’a fixé à 12 mois. C’était à l’issue du sommet des Chefs d’Etat, tenu fin avril à Dakar.

Mais la junte militaire, elle, s’abstient à la période de 40 jours. Conformément, à la Constitution du 25 février 1992 et à l’accord –cadre signé le 6 avril, entre la CEDEAO et le CNRDRE.

Ensuite vient la question du prochain président de la République par intérim. Faut –il oui ou non reconduire Dioncounda Traoré dans ses fonctions de président de la République par intérim, le 22 mai prochain, date de la fin de la période d’intérim de quarante jours ?

Le hic qui fait tilt, c’est que le capitaine Amadou Haya Sanogo serait intéressé par ce poste. Même si, ajoutent nos sources, il ne l’a pas dit. Ouvertement.

Du côté de Djibril Bassolé, ministre burkinabè des Affaires Etrangères et de Adama Bictogo, ministre ivoirien de l’Intégration africaine, cette proposition sera rejetée par la CEDEAO. Du moins, si elle est formulée par la junte militaire ; laquelle, disent –ils, doit retourner dans les casernes. Afin de préparer, en collaboration avec le gouvernement de transition, la reconquête des régions du nord, aux mains des rebelles du MNLA et de leurs alliés : Ançar dine et Aqmi.

Enfin, le dernier en discussion entre la junte militaire et les émissaires de la CEDEAO : la place des militaires, notamment, du CNRDRE dans la transition. La junte militaire occupe, déjà, les ministères de la Défense, de la Sécurité Intérieure et de l’Administration Territorial eau sein du gouvernement de transition ; mais, apparemment, elle en redemande davantage. Avec des mots qui disent … sans dire.

Le capitaine Amadou Haya Convoiterait le poste de président de la République par intérim. Ce qui risque, tôt ou tard, de tourner au pugilat politique entre lui et la CEDEAO.

Avec, à la clé, la menace d’un nouvel embargo politique, diplomatique, économique et financier contre notre pays.

Bref, en dépit de l’investiture du président de la République par intérim et la mise en place du gouvernement de transition, le Mali n’est toujours pas sortie de l’auberge.

Après avoir esquissé un pas en avant, dans le retour à une vie constitutionnelle normale, le Mali s’apprête à faire trois pas en arrière.

Requiem !

Oumar Babi

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