Dans une série d’articles, votre Hebdomadaire «Le PROGRES» avait tiré la sonnette d’alarme sur un certain nombre d’indices pouvant conduire à la chute du régime ATT. En son temps, le pouvoir en place avait fait la sourde oreille, ne prenant pas en compte les menaces réelles qui planaient sur notre pays. Aujourd’hui, l’histoire nous donne raison. Si nous avions été écoutés, comme bon nombre de nos confères de la place, nous n’en serions pas là où nous sommes actuellement : la prise du pouvoir par une junte militaire se réclamant du Conseil National de Redressement de la Démocratie et de la Restauration de L’Etat (CNRDR), présidé par le Capitaine Amadou Haya Sanogo. Une prise de pouvoir par la force qui risque d’avoir des conséquences incalculables pour le Mali. Nous vous proposons nos articles qui pouvaient permettre au pouvoir déchu de sortir par la grande porte. Lisez !
Intégration des militaires touaregs dans l’armée régulière malienne
Un autre piège pour ATT
Reçus à Koulouba le week-end dernier par le président de la République Amadou Toumani Touré, les ex-combattants maliens revenus de la Libye avec armes et bagages, ont promis de se mettre à la disposition de l’Etat malien. Avec à leur tête le Colonel Waqqui Ag Ossad et le Commandant Inackly Ag Back, ces ex-combattants ont fait une profession de foi qui ne doit pas tout de go être prise au sérieux, surtout quand on sait que par le passé, certains Touaregs réintégrés dans l’armée nationale, ont fini par rejoindre le maquis pour destabiliser le Mali.
De source officielle, cette rencontre entre ATT et ces ex-combattants s’inscrit dans la droite ligne de la politique de la main tendue du chef de l’Etat qui, inlassablement, appelle au rassemblement de tous les fils du pays. En accueillant ces «rentrés» de la Libye, ATT s’est félicité de leur démarche et a salué leur engagement à œuvrer aux côtés de leurs frères pour le développement, la paix et la sécurité au Nord.
Prenant la parole au nom des 300 militaires de la communauté Imghad, le Colonel Waqqui Ag Ossad a salué l’ouverture d’esprit du chef de l’Etat et de l’ensemble des autorités nationales impliquées dans la gestion de leur retour. «Nous sommes des officiers et nous n’avons appris que le métier des armes…Nous nous mettons à la disposition de l’Etat malien avec tous nos moyens..». En d’autres termes, le Colonel Waqqui Ag Ossad sollicite leur intégration dans l’armée régulière malienne. Mais, à quel prix, surtout quand on sait tous les coups bas que certains rebelles touaregs ont joué à l’Etat malien dans le seul souci de le destabiliser. Autant dire que le président est entre le marteau et l’enclume. «Comment des soldats d’une armée étrangère (fussent-ils d’origine malienne) qui ont déserté après ce que l’on sait et qui ont pris des armes et des véhicules pour revenir dans un pays qu’ils ont quitté, il y a plus de 20 ans, puisse exiger qu’ils soient intégrés dans les forces armées maliennes, sans pour autant avoir renoncé à leur nationalité libyenne ? Quand on a vu l’amère expérience (de Bahanga), des Colonels Hassan Faggaga et Bamoussa qui ont déserté pas moins de 3 à 4 fois, peut-on à nouveau prendre un tel risque ? Et si aujourd’hui ces éléments ou certains d’entre eux étaient intégrés, que ferait le nouveau président élu ? Va-t-il revenir sur la décision ou cautionner ce qui aura été fait ?». Voilà de pertinentes questions que se posait notre confrère Les Echos (6 décembre 2011).
Et ce n’est pas tout. La communauté Imghad n’est pas la seule à revenir de la Libye, il y a d’autres clans qu’on dit d’ailleurs plus radicaux. Que ferait-on alors d’eux ? C’est là une équation à plusieurs inconnus.
Toujours est-il que la recrudescence du banditisme armé et du terrorisme est loin d’être terminée. Par contre, les menaces terroristes dans le Nord-Mali vont de plus en plus grandissantes surtout avec l’enlèvement le 24 novembre 2011 de deux Français à Hombori ; celui de trois touristes d’origine suédoise à l’Auberge Lafia au nord-ouest de Tombouctou et la fusillade d’un Allemand qui résistait à son enlèvement le 25 novembre 2011, ainsi que les attaques des camps de gendarmerie de Bourem et de Tarkint, deux localités situées dans la région de Gao. La question qui taraude toutes les consciences patriotiques est donc de savoir si c’est le retour de ces ex-combattants maliens aux côtés du dictateur libyen Mouammar Kadhafi, qui est lié à la montée brusque de l’insécurité et du terrorisme dans le septentrion malien. Il y a en tout cas lieu de réfléchir. Et de beaucoup réfléchir !
Bruno LOMA (Le Progrès 156)
Intime Conviction :
La République se délabre, Monsieur le Président !
La patience séculaire des Maliens est poussée à bout. ATT a échoué, murmure-t-on dans les garnisons et autres salons feutrés de Bamako et des capitales régionales. C’est bien de promouvoir l’Emploi Jeunes. Si seulement elle permettait d’assurer la survie quotidienne et pérenne des familles maliennes.
C’est bien de négocier avec des bandits armés, si les résultats escomptés étaient atteints.
C’est encore mieux de générer solitairement une crise, si on en en arrivait à un dénouement heureux.
Mais Non ! Monsieur le Président ! La Rébellion est aux portes de Bamako. Face aux lourds bilans des soldats de l’Armée Malienne tués au Nord-Mali, le recrutement massif des jeunes chômeurs n’aura rien servi.
Non ! ATT. Le moment est venu d’arrêter l’hémorragie. Quel que soit le Prix à payer.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce qu’épouses, enfants et parents des soldats massacrés au Nord-Mali par des scélérats, sont frustrés.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce que l’insécurité grandissante fait fuir les touristes et autres représentants d’Organisations Non Gouvernementales.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce que la situation sécuritaire au Nord a atteint son paroxysme. Parce que vos efforts de développement des infrastructures routières, sanitaires, scolaires et la construction de logements sociaux risquent de tomber à l’eau.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce que la classe politique malienne et la Communauté internationale vous tiennent à l’œil à propos de la tenue ou non de la présidentielle et du référendum du 29 avril 2012.
La République se délabre, Monsieur le Président ! Parce que vous êtes très mal conseillés par rapport à la rébellion touarègue.
Non ! Monsieur le Président. Dix (10) ans de gestion pacifique et consensuelle.
Trop, c’est trop, Monsieur le Président !
Sortez s’il vous plaît ! Sortez honorablement ! Sortez par la grande porte !
La République se délabre-et nul ne maîtrise la direction du vent.
La République se délabre, parce qu’on commence à tirer sur la population civile.
Le temps est encore propice à l’arrêt de cette hémorragie ! C’est du moins le point de vue du peuple malien.
Boubacar KANTE (Le Progrès 161)
Tueries des Soldats de l’Armée malienne au Nord
La Rue accuse ATT
L’histoire de la face cachée de la rébellion touarègue se révèle d’elle-même. La Rue de Bamako semble prendre l’affaire à bras le corps.
En effet, suite aux lourds bilans des récentes attaques dans lesquelles, plusieurs dizaines de soldats ont péri (bilan non officiel), les Maliens sont remontés contre les autorités. En témoigne les interminables sacrifices traditionnels dans les quartiers de Bamako, garnisons, villes, villages et hameaux à travers le territoire national.
«C’est ATT le Fautif»
En fait, la Rue accuse ATT d’avoir fait de la crise au Nord-Mali, une gestion personnelle et personnalisée. Résultat : les vrais Maliens qui veillent sur la sécurité des personnes et des biens sont tués quotidiennement dans des attaques organisées par des apatrides du Mouvement de Libération de l’Azawad ainsi que des ex-combattants venus de la Libye, après 20 à 30 ans d’absence et des militaires intégrés qui ont, au vu et au su de tous, déserté les rangs de l’Armée malienne. Quoi de plus à irriter une population endormie jusque-là (loin de nous l’intention de mettre de l’huile sur le feu). Seulement que les journalistes que nous sommes, écrivons dans l’intérêt du peuple. Et c’est bien cela le sentiment général tant dans les garnisons que dans les Rues de Bamako.
«C’est la faute à ATT». C’est la phase récurrente à chaque fois qu’on aborde le sujet de la rébellion dans les bureaux, grins et autres espaces de causeries où le citoyen lambda est amené à dire ce qu’il pense de l’interminable crise au Nord.
Surtout que les combattants de la Libye ont été accueillis à bras ouverts par le président ATT- et gâtés par des vivres et d’importantes sommes d’argent pendant qu’ils avaient leurs armes en possession. Comme si nous étions dans une République de Troglodytes. «Mais qui conseille en réalité ATT ? Est-il de connivence avec les Rebelles ?». Et il n’est pas rare d’entendre fréquemment ces questions tant dans les garnisons que dans certains bureaux de l’Administration malienne. Comme quoi, trop, c’est trop.
C’est vrai, nous sommes dans un régime semi-présidentiel. ATT doit donc comprendre que si le plan A ne marchait pas, il faut passer au plan B. C’est-à-dire intimer l’ordre à l’Armée de traquer ces bandits de première heure. Quand bien même qu’il est utile de négocier avec une rébellion et non une bande de scélérats organisée pour piller nos ressources et tuer nos Soldats.
Le Chef Suprême des Armées, le Soldat de la Démocratie, S.E Amadou Toumani Touré doit prendre dorénavant des dispositions qui s’imposent. Si et seulement si la solution pacifique tant prônée par lui-même peine à arrêter ces bandits. Les mettre hors d’état de nuire, c’est la volonté du peuple malien. Nous en avons les moyens et les hommes nécessaires pour y arriver. Même si l’on ne sort pas une Armée entière pour combattre une minorité de bandits. Mais pour une minorité qui dérange, il y a de quoi à y réfléchir.
Boubacar KANTE (Le Progrès 161)
Situation Sécuritaire au Mali & la main invisible de Sarkozy
Pourquoi la France veut une transition ?
«Une transition démocratique. C’est bien ce que veut la France au Mali en vue d’y placer et manipuler ses hommes de main». L’alerte a été donnée par un haut gradé de l’armée malienne qui, très en verve, a laissé entendre que «ATT a besoin d’un soutien, parce que la crise au nord Mali peut bien être un coup fatal pour notre pays».
Triste confidence d’un Officier Supérieur de l’Armée malienne. Il n’y a pas de développement dans un Etat de belligérance. Tout comme il ne peut y avoir d’élections avec 50 000 déplacés. Pour des raisons d’insécurité dans les régions de Tombouctou, Gao et Kidal…et tout récemment, à Mopti, puisque la ville de Hombori vient elle aussi de connaître son lot d’assassinat cruel, la présidentielle du 29 avril prochain qui doit être couplée avec le référendum, risque d’être reportée. «Les ficelles de toutes ces situations sont tirées par la France, qui n’a pas pardonné le fait que des militaires maliens aient combattu aux côtés des hommes de Kadhafi et que le peuple malien, en toute indépendance et en toute liberté, ait exprimé son soutien au Guide de la Jahmaria libyenne, le Colonel Kadhafi. Et pourtant, Sarkozy avait averti…seulement que le Mali n’a pas été attentif et prudent», poursuit notre interlocuteur.
Ces propos aussi concis que précis corroborent bien qu’il y a une main invisible de la France derrière la rébellion touarègue. Quand bien même que M. Alain Juppé, Ministre des Affaires Etrangères de la France du petit-fils d’immigré (Nicolas Sarkozy) s’est réjoui des atrocités commises par les rebelles sur les militaires maliens. Dans une déclaration devant l’Assemblée nationale de la France, il lâche le morceau, sans crainte ni peur : «les rebelles maliens ont enregistré des succès militaires au Mali, mais nous demandons un cessez le feu..». Quoi de plus pour féliciter un émissaire de ses exploits si le commanditaire tapis dans l’ombre veut se montrer au grand jour. C’est ce qu’a fait M. Alain Juppé. Est-il vraiment au service de M. Sarkozy ? C’est là toute la question.
Pourquoi la France veut une transition démocratique au Mali ? Pourquoi y a-t-il des mercenaires au service des apatrides ?
En fait de transition démocratique, le Collectif Janvier Noir en a demandé. Le Collectif Janvier Noir dirigé par le Pr. Abdoul Traoré alias Diop pense que «les crises de janvier 2012 ne sont que l’aboutissement de la mauvaise gouvernance, de la gabegie, du clientélisme et de la corruption érigée en système de gestion qui ont fini par gangrener toutes les Institutions de l’Etat, y compris l’institution militaire qui, par contre coup, dispose ni de ressources humaines, ni des moyens matériels nécessaires à l’accomplissement de ses missions républicaines». Comme en 1991 ? «Le Mali vit exactement la même situation peu avant le Coup d’Etat», nous confie discrètement un ancien Ministre du dernier Gouvernement d’Alpha Oumar Konaré. Encore en 1991, la France était là, aux côtés du Mouvement Démocratique. L’on dit d’ailleurs que le Coup d’Etat qui a fait chuter le régime dictatorial du Général Moussa Traoré a été commandité depuis la France. Dans tout cela, certains cadres maliens se prêtent au jeu. «Ils veulent empêcher la tenue des élections pour écarter ATT, mettant notre pays dans un chaos total», clame un analyste averti de la scène politique malienne.
La Constitution est claire là-dessus. L’article 118 de notre Loi Fondamentale stipule qu’«aucune procédure de révision ne peut être faite lorsqu’il est porté atteinte à une partie du territoire national».
Le Pr. Dioncounda Traoré, Président de l’Assemblée Nationale, a laissé entendre lors de la présentation à la presse des propositions de la classe politique pour arrêter ce que nous avons appelé l’hémorragie, que «sans les élections (…) tout peut arriver (…) même un coup d’Etat». Comme pour dire que sans les élections, place à une transition politique. Et Bonjour une main invisible. Celle de la France ?
Le Collectif Janvier Noir veut une transition politique sans ATT. Si transition il y a, que préconise donc le petit-fils d’immigré ? Surtout que le pétrole devrait couler à flot au Nord-Mali. La France de Sarkozy se précipiterait-elle à signer des accords avec la nouvelle Transition ? «Heureusement que le Mali a fait une plainte officielle au niveau des Nations Unies…qui pourrait dissuader la France», se réjouit notre officier. Que Dieu épargne le Mali !
Boubacar KANTE (Le Progrès 164)
Attaques de Goundam et de Diré
La Rébellion bientôt aux portes de Bamako ?
Après la prise de Tessalit dimanche dernier, les rebelles du Mouvement National de Libération de l’Azawad (MNLA), appuyés, selon le communiqué du Ministre de la Défense et des Anciens Combattants, par les éléments d’AQMI, d’Ançar Dine, des trafiquants de drogues et des renforts venus de divers horizons, continuent de poser, sans être inquiétés leurs actes ignobles et barbares, défiant ainsi l’autorité de l’Etat malien.
On apprend en effet que ces assaillants ont attaqué avant-hier, 13 mars 2012, dans l’après-midi les villes de Goundam et de Diré. Ils ont semé la zizanie en scandant «Vive l’Azawad» dans les deux localités. Ils ont saccagé la gendarmerie, enlevé les véhicules et motos des hôpitaux et du lycée, saboté l’EDM et emporté du carburant et des armes. Ils auraient même enlevé certaines personnes et ….
Trop, c’est trop. La question que l’on se pose est de savoir si le Mali dispose d’une armée nationale. Si oui, pourquoi ne pas utiliser les gros moyens pour en découdre avec ces apatrides qui, sous le prétexte fallacieux qu’ils réclament l’indépendance de l’AZAWAD, tuent et massacrent tout sur leur passage.
On ne négocie pas avec des assassins. Le Général-Président ATT qui avait opté pour cette solution négociée, se rend aujourd’hui à l’évidence qu’il s’est lourdement trompé. Une rébellion, ça se matte, martelait un chef d’Etat de la sous-région.
Il est donc opportun qu’au lieu de penser à l’organisation des élections, de mettre plutôt fin à la capacité de nuisance de ces assaillants. On nous a souvent dit que le Mali dispose d’une solide armada guerrière. Pourquoi alors ne pas la sortir maintenant, au lieu de laisser ces hommes sans foi ni loi continuer à dicter leurs lois à nos forces armées et de sécurité ?
Après la prise de Tessalit, ce sont maintenant les attaques des paisibles populations de Goundam et de Diré. Et après, à quelle ville reviendra le tour ? Bamako ? En tout cas, même si ce n’est pas pour demain, il ne faut pas prendre cette alternative à la légère.
Il est temps que le Mali passe à la vitesse supérieure, quitte à ce qu’il perdre ces hommes au front. Il en va de la sauvegarde de la cohésion sociale et de l’intégrité du territoire national.
B. LOMA (Le Progrès 167)
Chers lecteurs, voilà donc quelques articles que nous avons choisis pour vous rafraîchir la mémoire sur le fait que le pouvoir déchu n’accordait aucune importance à la presse, dans sa globalité, exceptée «cette certaine presse» qui était censée faire son affaire et qui, tels des griots des temps anciens, l’encensait et vantait ses «éloges». Comme quoi, «tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute». ATT a écouté «ses flatteurs» et le voilà chassé de Koulouba comme un malfrat.
Cette junte militaire présidée par le Capitaine Amadou Haya Sanogo et qui a mis fin au règne d’ATT saurait-elle, à son tour, initier une collaboration solide, franche et sincère avec la presse, dans sa globalité, en l’écoutant et en lui tendant une main fraternelle dans la lutte qu’elle mène aujourd’hui, d’autant qu’on dit de la presse qu’elle constitue le quatrième pouvoir ? Nous le saurons dans les jours, semaines et mois à venir !
LA REDACTION