Rencontre CEDEAO-CNSP : -Voilà les points qui ont fait l’objet de compromis

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-Aucun accord sur la transition

-vers la levée des sanctions contre le Mali ?

Après trois jours de discussions, la délégation de la CEDEAO conduite par Goodluck Jonathan et les membres du Comité national pour le salut du peuple ont eu des compromis sur certains points. La CEDEAO affirme avoir été rassurée par l’ancien président lui-même qu’il n’a pas été contraint à la démission. Quant aux militaires, ils affirment avoir fait certains compromis pour que les sanctions soient levées contre le Mali.

Le rétablissement de IBK dans les fonctions de président de la République n’est plus à l’ordre du jour ; l’ancien chef de l’État serait dans une résidence de son choix et pourra faire des contrôles médicaux à l’étranger quand il veut ; le sort du Mali quant aux sanctions sera décidé par les chefs d’État de la CEDEAO au cours du sommet extraordinaire prévu pour ce mercredi ; rien n’a été décidé concernant la future transition, ni de la taille, du président encore moins du gouvernement…telles sont , entres autres, les conclusions des rencontres de trois jours entre la délégation de la CEDEAO et les membres du CNSP.

IBK dit avoir démissionné de son propre gré !

Selon le médiateur de la CEDEAO, l’ancien président nigérian, sa délégation a demandé et obtenu avec les militaires une visite au président déchu. « Nous avions demandé aux militaires que nous voulions d’abord rendre visite au président déchu. Ils ont accepté notre demande et nous ont conduit au lieu où est détenu le président de la République », a-t-il laissé entendre.  A la délégation de la CEDEAO, IBK affirme avoir démissionné de son propre gré et dit ne plus être prêt à revenir au pouvoir. « Nous lui avons demandé, en tant que président de la République, quelle est la voie à suivre. Le président Ibrahim Boubacar Keita nous a fait savoir qu’il a rendu sa démission, qu’il n’a pas été contraint à le faire et qu’il n’a pas envie de retourner aux affaires de ce pays », a précisé Goodluck Jonathan. Ces propos de l’ancien président nigérian ont été soutenus par le colonel major Ismaël Wagué, porte-parole de la junte.  « Dès son arrivée, la délégation a cherché à voir M. Ibrahim Boubacar Keita, savoir son état de santé. De façon spontanée, nous les avons transportés au lieu de sécurisation de M. Ibrahim Boubacar Keita. On les a laissés s’entretenir avec lui. ET M. Ibrahim Boubacar Keita a dit clairement qu’il a démissionné sans contrainte. Il dit qu’il est même soulagé d’être là. Il a dit qu’il n’a aucune intention de revenir au pouvoir quand la médiation lui a demandé », a indiqué l’officier supérieur.

Selon Goodluck Jonathan, IBK souhaite la mise en place rapide d’une transition. « Ce qu’il souhaite, c’est une transition rapide pour permettre au pays de retourner dans un règne civil le plus rapidement possible. Un régime qui pourra interagir avec le reste du monde pour le développement économique et la sécurité du Mali. On s’est trouvé à l’aise avec cette idée du président », a déclaré, devant les médias, le missionnaire de la CEDEAO.

Aucune décision sur la transition

Pendant ces trois jours de discussions, les deux partis ne se sont entendus sur rien quant à la transition. « L’autre question que nous avons débattue, c’est la structure et la durée du gouvernement intérimaire. Nous avons fait part de la vision du protocole d’accord de la CEDEAO sur la bonne gouvernance », a indiqué Goodluck Jonathan qui a ajouté : « La CEDEAO ne viendra pas ici pour imposer un gouvernement au peuple malien.  Que ça soit un gouvernement élu ou transitoire, la décision revient au peuple malien. Le devoir de la CEDEAO, c’est de faire comprendre à tous qu’il y a un protocole en vigueur qui régit la région. Nous allons transmettre ce que nous avons retenu aux Chefs d’État de la CEDEAO qui vont décider le mercredi ».

Le porte-parole du CNSP, le colonel major Wagué aborde dans le même sens : « En ce qui concerne la transition, on a eu des échanges par rapport à l’équipe de transition, au président de transition. Chacun a donné son idée de la transition. Les représentants de la CEDEAO ont parlé de leur compréhension de la transition. Nous avons aussi dit ce que nous pensons de la transition ». Pour le colonel major, tout sur la transition se décidera au Mali, entre Maliens.  « A ce stade, rien n’est arrêté, rien n’est décidé et nous, à notre niveau, l’architecture finale de la transition sera discutée et décidée entre nous », a-t-il dit.

Levée des sanctions contre le Mali

Les deux partis ont échangé aussi sur la nécessité de lever des sanctions contre le Mali, cela du moment où IBK même a dit avoir démissionné de son propre gré. Pour obtenir la levée de ces sanctions, les membres du CNSP ont fait certains compromis parmi lesquels la permission accordée de la délégation de la CEDEAO pour rendre visite à IBK. Un autre compromis, c’est d’alléger les conditions de sécurisation de M.Ibrahim Boubacar Keita :  qu’il soit sécurisé dans un endroit de son choix et qu’il ait la possibilité de se soigner et le droit d’aller et de revenir quand il veut. Mais à ce niveau, la CEDEAO s’est engagée à faire revenir IBK en cas de besoin, selon le colonel major Wagué. Pour cet officier supérieur de l’armée malienne, ils sont obligés de faire ces compromis pour obtenir la levée des sanctions contre le Mali. « On a exigé, au regard des constats qui ont été faits, comment lever les sanctions parce que tout ce qui nous importe, c’est de faire en sorte que le peuple ne souffre pas. Les sanctions, c’est un problème. Si on ne fait pas de compromis, les sanctions ne seront pas levées. Or, ces sanctions feront souffrir le peuple », a-t-il justifié.

A ce sujet, Goodluck a affirmé que ce sont les Chefs d’État qui jugeront de la levée ou pas des sanctions au cours de leur sommet extraordinaire prévu pour ce mercredi.

 

Boureima Guindo

 

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4 COMMENTAIRES

  1. Pourtant les gouvernants des états de la CEDEAO voyaient ce que IBK et acolytes faisaient subir à leur peuple, un peuple qui souffre depuis toujours, mais sous les régimes démocratiques, cette souffrance a été plus exacerbée et avec IBK nous avons atteint le paroxysme de cette décrépitude, ce qui fait mal c’est que lui et ses collaborateurs n’avaient aucunement pitié de ce pauvre peuple toujours plus paupérisé aujourd’hui qu’avant. Mais avec toute cette souffrance, les gouvernants de la Côte d’Ivoire et de la Guinée Conakry n’ont pas hésité de faire à ce peuple malien un embargo sans réfléchir, mais suivons les évènements, Allah les punira très bientôt, car il émergerait dans ce deux pays, des mouvements plus forts que le M5-RFP du Mali, ces mouvements les balayeraient tous sans exception; comment des hommes, gouvernants des pays frontaliers ne sentent pas la souffrance d’un peuple qui souffre dans sa chaire? Ils sont sans pitié car personne ne peut mettre un embargo contre un pays comme le Mali aujourd’hui, c’est regrettable, ce sont des rapaces, des charognards et des pingouins incapable de réfléchir et de sentir la souffrance de l’autre. Maudit soit ces deux hommes présidents de cette maudite organisation qui font souffrir leur peuple. Alassane et Alpha finirons mal et très mal et très bientôt par la malédiction de ce brave peuple malien toujours résiliant et débout comme un seul homme.

  2. Après tous ces morts, le vieux IBK devrait démissionner de son plein gré un peu plus tôt. Mais il n’est jamais tard de faire du bien.
    Quoique ce nouveau message semble un peu différent de celui qu’il a laissé entendre dans son discours du 18 août, par son geste de renoncer définitivement au pouvoir, IBK contribue non seulement à la levée des sanctions économiques contre notre pays, mais aussi à la réconciliation nationale. Preuve que l’humain devient plus raisonnable et authentique s’il perd ses pouvoirs!
    Quant à la transition politique, par définition, cette période politique est caractérisée par des incertitudes sociopolitiques et économiques. Or, l’économie et l’incertitude sociopolitique sont des ennemis jurés. C’est pourquoi nous avons tout intérêt à faire en sorte que la durée de la transition soit la plus courte possible pour rassurer les investisseurs et autres partenaires économiques et financiers. Faute de quoi, les conditions de vies de nos populations risquent de se dégrader davantage, au lieu de s’améliorer. Ce qui pourrait certainement créer d’autres problèmes que nous n’avions pas au départ.
    Je pense qu’une période de 12 mois est largement suffisante pour passer des reformes et organiser les élections.

  3. Personnellement, je pense que une durée que18 – 24 mois de transition est réaliste. Cette transition doit être mise à profit pour normer la vie malienne en:
    1) Vidant tous les dossiers du versificateur général et tous les autres dossiers de justice,
    2) Moralisant les recrutements et dans les nominations dans les corps civils et militaires (cessation d’accorder tout quota aux responsables militaires et politiques ainsi qu’à tout autre dignitaire, limitation des promotions au seul mérite sans intervention aucune, etc.),
    3) Mise sous scellé du bureau de tous les partis politiques et procéder à une vérification de la régularité ou non de chaque partie. En cas d’irrégularité avérée, procéder à la suppression pure et simple des partis,
    4) Inventaire des biens mobiliers et immobiliers de tous les dignitaires civils et militaires (au Mali comme en dehors du pays) et vérifier leur provenance. En cas d’investissement douteux, vérifier puis mettre ces biens à l’état malien et entreprendre des procédures pénales contre leur propriétaire,
    5) Mettre fin aux comportements déviants dans la circulation routière (utilisation des véhicules sans plaque ou avec plaque CH, utilisation de véhicules de services à des fins personnels, y compris les cortèges de mariage, circulation des motos hors de la chaussée réservée aux deux roues, etc.),
    6) Contrôles inopinés fréquents dans les services publics et sanctionner les retards et les absences au bureau,
    7) Imposition du civisme dans la gestion des ordures (mettre en place des poubelles, punir ceux qui jettent les ordure dans la rue, exiger l’enlèvement et le déversement des ordures par les municipalités, etc.)
    8) Intensifier et moraliser le paiement des taxes et impôts, y compris dans la location des maisons.

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