Rejet des primes et indemnités prévues dans leur nouveau statut : Le syndicat des surveillants de prison s’offusque et projette une grève !

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Maison d'arrêt de Bamako

Consternés la décision du ministre de l’Economie et des Finances de rejeter toutes les primes et indemnités prévues  dans leur nouveau statut, les responsables du syndicat des surveillants de prison avec à leur tête, le secrétaire général, Abdoulaye Fofana,  sont montés au créneau pour tirer la sonnette d’alerte et ’informer sur leur volonté de déposer un préavis de grève dans les prochaines heures. C’était à la faveur d’une conférence de presse tenue dans l’après-midi du vendredi dans la salle de conférence de la Bourse du Travail.

Décidément la fin de la traversée du désert des surveillants de prison  n’est pas pour demain. Exposés à tous les risques dans les centres de détention du pays, l’adoption de leur statut particulier qui fut un ouf de soulagement pour eux, vient de terminer de façon non satisfaisante. Cela par la volonté du ministre de l’Economie et des Finances. Qui a rejeté toutes les primes et indemnités mentionnées dans ce statut.

Mais, décidé qu’il est, le syndicat des surveillants de prison est déterminé à se battre jusqu’au bout, afin que la lutte déclenchée à la suite de la mort du regretté adjudant Kola Sofara par le jeune terroriste Wadoussène ne soit pas vaine.

Un seul temps fort aura marqué cette conférence de presse. La lecture d’une déclaration à la presse.

Dans sa déclaration, le secrétaire général a fait un rappel sur le chemin parcouru par le syndicat afin d’obtenir son nouveau statut. Selon lui, c’est suite à la négociation du préavis du mot d’ordre de grève déposé par la Section Syndicale des Surveillants de prison du Mali, que le ministère de la Justice Garde des Sceaux, sur décision N°18-004/MJ-SG du 08 janvier a mis en place une commission de suivi des projets de décrets allouant des primes et Indemnités aux fonctionnaires du cadre de la Surveillance des Services Pénitentiaires et de l’Education Surveillée.

Après avoir souligné de passage que cette commission se réunit deux fois dans le mois, il dira qu’elle a examiné lors de sa dernière rencontre en date du 8 mars 2018 la lettre N°000070/MJFP-SG du 27 Février 2018 du ministre de la Fonction Publique.

Il notera qu’à cette lettre de Mme le ministre du Travail et de la Fonction Publique était jointe celle du ministre de l’Economie et des Finances.

Dans cette dernière, selon lui, l’impact du nouveau statut en termes de primes et Indemnités ne ressort dans aucun paragraphe, pourtant énoncé dans les articles 148 et suivants de leur nouveau statut.

« Elle se contente de restituer celle que nous avions perdu au bénéfice de la nouvelle loi, qui avait été retractée depuis le 1er janvier 2017 pour l’harmoniser avec la nouvelle situation » a-t-il déclaré, tout en précisant que le décret N°2014-837/PRM du 10 novembre 2014 visé dans la lettre du ministre de l’Economie et des Finances a été rendu caduc par cette loi en son article 170. Et d’ajouter que ce décret concerne les fonctionnaires relevant du statut général des fonctionnaires, qu’ils ne font plus partie depuis l’avènement de la nouvelle loi.

Par ailleurs, M.Fofana  a souligné que ces primes et indemnités telles que prévues dans leur nouveau statut sont l’aboutissement d’une lutte de longue date, déclenchée suite à la mort d’un des leurs, le regretté adjudant  Kola Sofara fauché par les balles du terroriste Mohamed Ag Aly Wadoussène.

« Pour nous c’est un devoir de mémoire pour ce vaillant surveillant et nous resterons mobilisés plus-que jamais à ce combat sacré pour l’affirmation de notre identité statutaire quoi qu’il arrive, quoi qu’il coûte » a-t-il déclaré.

Avant de terminer, le secrétaire général du syndicat des surveillants de prison n’a pas manqué de saluer les efforts consentis par le président de la République en leur faveur. Sans pour autant manquer de signaler que son syndicat déposera la semaine prochaine un préavis de grève sur la table du Gouvernement. Que Dieu nous épargne des prisons sans surveillants !

Par Moïse Keïta

 

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