Le Mali est le pays qui bat le record des surprises. Suite à la crise de 2012, un millier de soldats avaient rejoint les rangs du MNLA, d’AQMI du MUJAO et du mouvement ançardine du sinistre Iyad Ghaly. Ces désertions avaient affaibli les forces gouvernementales déployées dans la partie septentrionale. Le résultat a été immédiat car après le coup de force du 22 mars 2012 contre le président Amadou Toumani Touré, ils sont rejoins par d’autres et finirent par retourner leurs armes contre leurs frères d’arme restés fidèle à la république.
Le 17 janvier 2012 le MNLA appuyé par les touarègues qui ont fui la Libye après la chute du frère Guide Mouammar Kadhafi lance une offensive contre l’armée malienne. Les premiers combats qui ont eu lieu à Menaka tournent à l’avantage de l’armée nationale. Les rebelles face à ce premier revers s’allient aux groupes djihadistes qui étaient déjà installés au nord à savoir AQMI, Ançardine et le MUJAO pour se tourner vers la garnison militaire d’Aghelhoc où ils subissent des pertes terribles après de furieuses batailles contre les soldats maliens qui parvinrent même à les repousser. A cours de munition le capitaine Sekou Traore dit Bad qui commandait la garnison finira par se rendre avec toute son unité composée de 117 soldats. Au lieu de les traiter comme des prisonniers de guerre conformément à la convention de Genève, ils sont ligotés ensuite égorgés. Après l’embuscade contre les unités qui devaient secourir Aghelhoc, le général Ag Gamou le renard du désert parvient enfin au niveau de la garnison avec un impression dispositif. Il n’en croit pas à ses yeux, mais il vient d’assister au pire massacre de toute l’histoire du Mali. Pire, les criminels parmi lesquels des déserteurs de l’armée malienne filment la scène qui est postée sur les réseaux sociaux. Les images vont indigner le peuple malien et porter atteinte au moral des troupes. Cet épisode tragique sera l’emblème qui sera à l’origine de la révolte des populations maliennes qui investissent les rues de la capitale. Et, malgré l’appel au calme lancé par le président de la république de l’époque Amadou Toumani et son premier Ministre Cisse Kaidam Sidibe, les maisons de certains cadres touarègues comme l’ancienne Ministre de l’artisanat et du tourisme sont pillés. Cette tragédie oblige les militaires a abandonné Aguelhoc, Menaka et Tessalit. A Kati les femmes du camp Soundjata se révoltent et marchent sur le palais présidentiel. Elles sont reçues par le président qui tentent de les rassurer en vain car le vain était déjà tiré. Le résultat de la tragédie le coup de force et la chute des villes du nord. Le 6 Avril 2012, le MNLA proclame l’indépendance de l’AZAWAD en réaction le président de la commission de l’Union africaine au moment des faits Jean Ping parle de plaisanterie. Rappelons que la première intégration des ex-rebelles a lieu en 1996. Il s’agissait des combattants des mouvements et fronts unifiés de l’Azawad (MFUA).Mais peu après Bahanga se révolte et réclame que sa localité soit érigée en commune ce qui sera accepté par le président Alpha Oumar Konare. Quelques temps après c’est Fagaga qui entre dans la danse. C’est dans ce contexte qu’intervient les événements du 23 Mai 2006 à Kidal. Ce jour là, des militaires touaregs des deux garnisons de Kidal se révoltent et rejoignent le maquis avec armes et bagages. Le président Toure apprend la nouvelle alors qu’il en visite dans la ville de Diema. Il lance un appel aux déserteurs. Il opte pour le dialogue en soulignant que la situation doit être gérée avec mesure et responsabilité. Des négociations sont engagées à Alger, des négociations qui aboutissent à un accord qui prévoit la réintégration des déserteurs avec leurs grades respectifs. D’autres événements surviendront notamment l’attaque du camp d’Abeibara. Selon les autorités les 500 éléments qui vont réintégrer l’armée nationale bénéficieront d’une formation de recyclage et pourront rejoindre le Mécanisme Opérationnel de Coordination. Pour certains citoyens ces déserteurs doivent plutôt passer en cours martiale. Ils estiment que cette réintégration revient à trahir la mémoire de tous les militaires morts au nord et au centre pour la patrie.
Sandy Adjawiakoye
Source : Le Triomphe