Règlement de la crise au sein des forces armées du Mali : Les Bérets rouges satisfaits de la décision du Pm

0

La décision était très attendue en milieu militaire et même au-delà. Elle est finalement tombée vendredi, le 15 février dernier. Soit une semaine après l’attaque du 33e Régiment des commandos parachutistes (Rcp) par les autres corps militaires.

Dans un communiqué laconique lu à la télévision nationale du Mali, le Premier ministre, Diango Cissoko, a départagé les deux parties pour ainsi mettre un terme à cette crise ouverte qui, depuis avril 2012, oppose nos forces armées et de sécurité.

Cette décision du reste approuvée par le président de la République par intérim est, rappelle le communiqué, le fruit de concertations que le chef du gouvernement a eues avec les forces vives de la nation et la hiérarchie militaire d’une part et d’autre part avec les éléments du 33e Rcp.

C’est au terme de ce processus que le Premier ministre, Diango Cissoko, a fait trois propositions qui devront prendre effet au plus tard le 1er mars 2013. Il s’agit de l’exécution des décisions de mutation des éléments du 33e Rcp, prises par la hiérarchie militaire, la structuration dudit régiment en compagnies, dont une compagnie d’instruction au Camp de Djikoroni et les deux autres à Gao et à Tombouctou. En troisième lieu, le chef du gouvernement décide du déploiement des éléments des deux dernières compagnies à Ségou et Sévaré pour leur mise en condition avant leur engagement sur le terrain.

Les propositions ont bénéficié de l’adhésion des para-commandos, principaux concernés dans cette affaire. A écouter les Bérets rouges rencontrés hier au sein de leur régiment à Djikoroni Para,  la réconciliation est vraisemblablement amorcée entre les deux camps. Face à l’interdiction qui leur est faite de faire des déclarations à la presse, nos interlocuteurs, sous le sceau de l’anonymat, commentent peu cette décision. Mais, tous la jugent salutaire et ils ne cachent pas  leur satisfaction. «Nous approuvons entièrement ces propositions. Cette décision sonne certainement la fin de la crise», se réjouit un sergent qui estime que les Bérets rouges ne pouvaient pas espérer mieux que la décentralisation de leur régiment. Pour lui, l’essentiel, pour eux, c’est de garder leur identité.

En tout état de cause, la force d’une armée, c’est l’esprit de camaraderie, reconnait un sous-officier. «Le plus important, c’est que la crise a connu un dénouement heureux», se félicite  de son côté un adjudant-chef, annonçant qu’au moment venu, des voies plus autorisées exprimerons leur satisfaction. Même si ce sous-officier supérieur dit reconnaître qu’il existe souvent un décalage entre la prise d’une décision et son exécution. Toute chose qui explique sa réserve.

Il faut signaler, les familles de Bérets rouges qui avaient été évacuées dans d’autres quartiers pour des besoins de sécurité retournent au camp du 33e Rcp.

Il reste à prier que cette décision des hautes autorités sonne enfin le glas de cette situation qui, au-delà du fait qu’elle fragilise l’institution militaire, ternit considérablement l’image de notre pays.

Bakary SOGODOGO

Commentaires via Facebook :