Refugiés maliens : Certains d’entre eux sont toujours en quête de nouveaux asiles

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La crise malienne a fait déplacer des centaines de milliers de personnes. L’une des destinations de ces réfugiés est aujourd’hui l’Algérie. Selon un Rapport rendu public par le bureau de l’ONU pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), plus de 260 000 réfugiés maliens ont fui les violences pour se réfugier dans les pays voisins.

Un camp de réfugiés maliens à Chinegoda, au Niger. (photo archive)

De ce Rapport, il ressort qu’à la date du 10 août 2012, l’urgence au Mali avait fait déplacer environ 435 624 personnes. Par ailleurs, 261 624 réfugiés maliens ont été enregistrés dans les pays voisins par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) et 174 000 maliens ont été déplacés au Mali même. Selon l’OCHA, cette situation chaotique empire les effets de la sécheresse et augmente les risques de malnutrition chez les enfants. D’autre part, l’épidémie de choléra a de nouveau augmenté, atteignant 140 cas signalés et 11 décès dans les régions de Gao et d’Ansongo L’aide que tentent d’apporter les ONG, tant sur le plan de la prévention sanitaire que pour réduire le flux des réfugiés, est confrontée à la mainmise exercée par les groupes armés terroristes et intégristes sur le Nord, notamment dans les régions de Gao, Kidal et Tombouctou. Il y a deux semaines, une délégation du Croissant rouge algérien s’est rendue à Gao pour évaluer la situation sur le terrain. La situation malienne est aussi complexe qu’alarmante, d’autant plus qu’il existerait une connexion entre les Djihadistes du Nigéria, du Tchad, de la Somalie et d’AQMI en vue de fonder un Califat dans la région du Sahel. Comme le préconise donc l’Union africaine, la solution de ce problème réside dans la consolidation du pouvoir central en vue de s’attaquer aux terroristes du Nord.
Selon des témoignages, les Algériens ont réservé un accueil chaleureux aux réfugiés de toutes origines. Et selon une source politique, à Tamanrasset, par exemple, se trouvent des réfugiés de quelques quarante nationalités différentes. « Du fait du nomadisme, il existe une imbrication de familles. D’où la difficulté de savoir qui est étranger et qui ne l’est pas. La collaboration des Touaregs algériens avec les autorités aide à l’identification des groupes et des personnes qui arrivent sur notre territoire ; soit pour s’y fixer, soit comme tremplin pour d’autres destinations », a informé le ministre algérien de l’Intérieur, Dahou Ould Kablia. Plus de 30 000 maliens déplacés ont trouvé refuge en Algérie. La majorité d’entre eux proviennent des régions de Ménaka et de Tessalit. Ces réfugiés sont cantonnés dans des tentes disséminées dans les localités, le long des 1 000 kilomètres de frontières communes. La région de Timaouine et de Bordj Badji El Mokhtar a accueilli quelques 480 maliens sur des sites gérés conjointement par le Croissant Rouge algérien, la protection civile et l’armée. Si la vie dans ces camps est décrite comme difficile par de nombreux réfugiés maliens, ces derniers semblent apprécier la solidarité algérienne. « Nous avons beaucoup de respect et de considération pour l’État et le peuple algériens pour l’accueil réservé à nos réfugiés », déclare Eyadou Eglech, un musicien malien du groupe « Tinariwen » qui s’est produit le 13 août dernier en Algérie. « Tout ce que mangent les gens chez nous provient d’Algérie », ajoute-t-il tout en assurant que les Touaregs maliens se ravitaillent en Algérie.
Jean Pierre James

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