Reforme des forces armées maliennes : La force de frappe rehaussée par la LOPM !

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Face aux défis sécuritaires qui ne cessent de menacer la stabilité du pays et de remettre en cause la République dans ses fondements démocratiques et laïcs, il est devenu indispensable aujourd’hui de revoir et reformer notre outil de défense : les Forces armées maliennes ! Cette indispensable réforme des forces armées et de sécurité est en marche depuis 2015 à travers la loi d’orientation et de programmation militaire (LOPM).                              

La réforme de l’Armée en cours est rendue dispensable par la nature des menaces du moment, notamment le terrorisme et le trafic transfrontalier… Y faire est un défi énorme pour un pays qui sort d’une situation. Un environnement sans précédent marquée par la double crise sécuritaire et politique de 2012 ; la perte des trois régions du nord pendant près d’un an ; les accords de Ouagadougou de juin 2013 ; les élections législatives et présidentielle de 2013 ; les tragiques évènements de mai 2014 à Kidal ; la signature le 15 mai et le 20 juin 2015 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.

Et malgré la signature de document sous l’égide de la communauté internationale, selon l’Etat-major générale des Forces armées, «la situation actuelle reste très dégradée car caractérisée par l’expansion de la menace au centre du pays». Et même si les affrontements entre le GATIA et la CMA ont presque cessé, nos soldats continuent à perdre la vie à cause des mines, des embuscades, des attaques de postes militaires… Des criminels qui ne visent qu’à compromettre la paix et la réconciliation nationale en hypothéquant la mise en œuvre de l’Accord issu du processus d’Alger.

Il n’est donc un secret pour personne que la situation sécuritaire dans notre pays est profondément affectée par la présence de groupes armés terroristes et narcotrafiquants comme AQMI, Adnan Abou Walid Sahraoui, JammaâtNusrat al Islam WalMoulimoun (Soutien à l’Islam et aux musulmans)…

«Cet activisme des groupes terroristes est consécutif, entre autres raisons, aux déficits capacitaires de notre outil de défense. Des déficits qui se sont révélés au grand jour lors de la double crise sécuritaire et politique que notre pays a connue en 2012», diagnostique la hiérarchie militaire.

Un renforcement de capacité  mise en œuvre par la LOPM

Et les audits, les inspections et les interviews menés afin de poser le diagnostic ont mis en exergue les difficultés comme, entre autres, des faiblesses organisationnelles ; la mauvaise gestion des ressources humaines ; le sous-équipement des unités de combat ; le déficit en termes de formation et d’entrainement.

Cette prise de consciente s’est concrétisée par l’élaboration et la mise en œuvre d’un vaste programme de renforcement de capacité dont le bras séculier a été la Loi d’Orientation et de Programmation Militaire (LOPM). Cette réforme a été bâtie sur des principes comme l’appropriation nationale, la coordination, l’inclusivité et la vision prospective visant à gérer l’urgence opérationnelle et la création de conditions favorables à une stabilité durable.

Pour le respect strict de ces principes, le Ministre de la Défense et des Anciens combattants a doté la réforme d’une vision qui s’articule autour de trois axes stratégiques. Primo, construire l’Armée de nos besoins, donc une force professionnelle capable de défendre l’intégrité territoriale, la souveraineté nationale et la forme laïque et républicaine de l’Etat.

Secundo, elle permettra de développer une politique des ressources humaines (RH) cohérente afin de maitriser les effectifs, de lutter contre la mauvaise gestion et améliorer les forces morales des hommes. Tertio, cette réforme va contribuer à faire tourner l’outil de défense vers l’avenir en s’insérant dans une dynamique de sécurité sous-régionale et en adoptant une posture empreinte de vision prospective de sorte que l’outil de défense s’adapte en permanence à l’évolution de la menace.

Cette vision est en train d’être concrétisée à travers un  programme à trois phases. La première est axée sur l’analyse de la situation (audit, exploitation des rapports d’inspection, interview des personnes clé) et recueil des orientations initiales du Ministre ;

La seconde phase est axée sur l’élaboration de la stratégie, mise en place de l’équipe projet et définition du plan d’action. Et la dernière étape porte sur le pilotage de la mise en œuvre, évaluation et mesures correctives.

Cette réforme prend donc en compte tous les efforts visant le renforcement des capacités des forces de Défense et de sécurité. Votée par l’Assemblée nationale le 05 mars 2015, elle a été minutieusement élaborée pour doter notre pays d’un outil de Défense capable de relever des défis en tout genre. Elle se traduit par une restructuration profonde des forces armées et de sécurité maliennes permettant le renforcement des capacités opérationnelles avec un budget évalué à près de 200 milliards de F CFA.

Au total, ce sont près de 130 Officiers supérieurs maliens et 20 Officiers supérieurs étrangers qui ont participé à la conception de la réforme de l’Armée. Une puissance de travail sans précédent dans l’histoire récente de l’armée malienne.

C’est pourquoi, pour la hiérarchie militaire, cette réforme est un outil formidable qui traduit la grande volonté du président de la République, chef suprême des armées, Ibrahim Boubacar Kéita, de doter notre vaillante armée des moyens d’assurer ses missions régaliennes.

Cette réforme doit être soutenue à bras le corps par le peuple malien qui est la source de la puissance de l’Armée. En effet, c’est des Maliens que nos forces armées et de sécurité tiennent leur légitimité en tant que détentrice légale de la force létale. A ce titre, c’est aussi le peuple qui lui confère sa volonté de combattre. Notre soutien indéfectible est donc indispensable à l’efficacité de notre Armée !

Correspondance particulière

 

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