L’équation militaire est devenue par la force des choses le problème central du bourbier malien. On se rend compte que c’est l’effondrement du système sécuritaire dans son ensemble qui est à la base des difficultés actuelles. Pour prendre la mesure des enjeux et repartir du bon pied, un retour en arrière est indispensable.
Sous la première République avec Modibo Kéita, l’armée, c’était d’abord quelques noms bien connus : Général Soumaré, Colonel Sékou Traoré, Capitaine Amara Danfaga notamment qui étaient présentés avant tout comme des symboles de fidélité et de patriotisme. La milice populaire plus active et crainte avait quasiment supplanté la police et la gendarmerie dans le maintien d’ordre. Puis arriva le 19 novembre 1968 et ce que de nombreux Maliens croyaient improbable, le renversement de Modibo Kéita par un coup d’état militaire. Le quotidien changea subitement avec le Comité Militaire de Libération Nationale (CMLN) : couvre-feu, communiqués sous musique militaire, arrestations, grèves, tracts, enlèvements suivis d’emprisonnements dans les bagnes du nord, exil pour de nombreux intellectuels. L’armée apparaît alors telle qu’en elle-même,au sommet de son art, faisant et défaisant tout dans l’appareil d’Etat et dans le système économique avec des figures de proue qui vont occuper le devant de la scène pendant une dizaine d’années avant de disparaître lors de purges successives au sein du CMLN. Certains intellectuels, en majorité des enseignants, des élèves et étudiants, étiquetés ennemis du régime militaire seront à la peine. Les libertés publiques d’abord soumises aux restrictions du parti – Etat jusqu’en 1968, vont être cette fois sacrifiées sur l’autel de la protection du régime militaire et des nouveaux maîtres du pays. La purge du 28 février 1978, de loin la plus décisive verra le limogeage des hommes les plus redoutés de l’époque : Kissima Doukara et Tiékoro Bagayoko. Arrêtés et conduits dans les bagnes du nord avec d’autres, ils y périront dans des conditions jugées atroces par leurs compagnons d’infortune. C’est alors que Moussa Traoré seul maître à bord, s’appuyant sur le parti unique UDPM devient le détenteur exclusif du pouvoir. Avec lui, l’armée conserve sa position de corps privilégié et sa capacité de protéger le pays. On en aura la preuve à l’occasion de la guerre qui a opposé le Mali au Burkina Faso en 1985. Le Général Moussa Traoré (GMT) gère parfaitement les volets politique et militaire de la crise et en sort grandi devant un peuple fier qui en oublie les retards de salaires et autres frustrations pour lesquels on lui gardait une dent tenace. Ce ne sera que partie remise.
Sous la poussée de la rue, GMT est finalement écarté le 26 mars 1991 par un coup d’Etat militaire conduit par ATT qui parachève en réalité une fronde populaire de plusieurs mois. Après une période de transition d’un an environ, les élections organisées ouvriront la voie de la troisième République avec Alpha Oumar Konaré qui reste malheureusement sous l’emprise de la phobie du coup d’Etat. Cette phobie est d’autant plus grande que le nouveau président succède à un militaire qui a su se rendre populaire et qu’il entame son mandat avec des manifestations tout azimut d’opposants et d’étudiants. Quand la rébellion se signale dans ce contexte, plutôt que de renforcer l’armée pour la mater, il choisira la parade politique. Le Pacte national est ainsi signé, des armes sont symboliquement brûlées alors qu’aucune garantie n’est obtenue sur l’abandon des velléités sécessionnistes au nord. ATT qui vient de terminer une transition jugée bonne semble plus que jamais en embuscade. Un véritable plan anti – putsch est alors conçu et mis en route. Il vise à désorganiser l’armée et l’establishment militaire dans leurs fondements en les privant de moyens opérationnels. Les chefs militaires charismatiques sont séparés des troupes et affectés à des missions à l’intérieur ou à l’extérieur du pays s’ils ne sont pas tout simplement gardés en situation d’isolement professionnel. Les camps militaires dans le nord du pays sont démantelés. L’arrivée au pouvoir d’ATT en 2002 ne changera rien à la situation puisqu’il entrera dans la même logique. Pour résorber le chômage des jeunes, on recrutera beaucoup au sein des forces de défense et de sécurité en ignorant les critères militaires de rigueur et de compétence. Le trafic, ainsi créé, engendrera un réseau de filleuls et de tuteurs qui formera plus tard l’armée des ombres, celle des replis stratégiques.
Recréer le service militaire autour des valeurs de la république
La seule question que l’on se pose aujourd’hui est celle de savoir si le projet politique de casser l’armée malienne avait été conçu pour promouvoir la démocratie ou simplement par peur du coup d’Etat militaire. Tout le monde peut observer le résultat : la démocratie n’a jamais été à son meilleur niveau et on a fini par créer une armée démotivée, mal préparée, mal équipée qui a fini par céder plus de la moitié du territoire à des bandes armées qui, jusque-là, n’avaient pu conquérir le moindre mètre carré du sol malien. Au moment de lancer la reconstitution de l’armée nationale sur une base citoyenne et républicaine, il est opportun de relever les obstacles qui présentent un risque important pour le projet. Le premier écueil est l’école qui doit devenir après la famille le lieu d’apprendre à aimer sa famille et son pays pour être préparé à les défendre en toutes circonstances. L’école n’a jamais été aussi agitée et pervertie que sous l’ère démocratique et sous la présidence d’un enseignant de carrière, comme il est établi depuis mars 2012 que l’armée n’a jamais été aussi mal en point que sous la présidence d’un militaire de carrière. Quelle leçon en tirer ? Aucun pays ne peut se développer durablement sans une armée capable de le défendre. Toutes les grandes puissances mondiales sont d’abord des puissances militaires. Pour l’avoir occulté au cours des deux dernières décennies, les responsables ont mis le pays en danger. Malgré les apparences, Alpha Oumar Konaré et ATT sont arrivés affaiblis au pouvoir et ceci explique cela. Ils ont été vulnérables à plusieurs titres : faible taux de participation aux élections, capacité de nuisance d’une administration corrompue réfractaire au changement et à l’innovation, pesanteurs sociales favorisant le laxisme et l’impunité, sens de l’intérêt personnel au détriment du bien public, chantage des partenaires sociaux, vénalité des hommes politiques. Le désordre s’est installé pendant si longtemps qu’on a fini par prendre l’exception pour la règle, les voleurs dans un manque total de scrupules exhibant leur butin comme un trophée sous l’œil paradoxalement admiratif de leurs victimes. C’est le sens du drame qui est vécu au quotidien dans un pays en manque de repères. Subséquemment, la fonction présidentielle elle-même a été dévalorisée au point que tout le monde a fini par penser qu’il pouvait devenir président de la République. Même de parfaits inconnus de la scène publique qui auraient eu du mal à se faire élire dans leur propre quartier ou village s’y sont essayés !
Le président de la République doit être à même de tenir fermement le gouvernail après avoir fixé le cap dans la déclaration de politique générale de son gouvernement, sans faiblir ni se laisser déborder car seul un président fort (qui ne craint pas les coups d’Etat) peut laisser prospérer des institutions fortes et une armée capable d’assurer sa mission. Le président doit surtout être très proche de son armée et des questions militaires pour éviter le type de désagrément qu’on vient de vivre. Dans les pays en crise, le président cumule souvent ses fonctions et celles de ministre de la défense. Ce n’est ni fortuit, ni incongru car la gestion par procuration de l’armée aboutit à de grandes déceptions, les hommes étant ce qu’ils sont. Si la question militaire est prioritaire et elle l’est certainement aujourd’hui, on doit le sentir dans la gouvernance de l’institution militaire avec l’implication personnelle du chef suprême des armées. Tous ceux qui ont été grands au Mali ont été de grands chefs de guerre ou très proches de leurs chefs de guerre. Ne pas en tenir compte, c’est s’exposer et exposer le pays. Si aucun Malien de bonne foi ne peut imaginer qu’IBK puisse être personnellement mêlé à des malversations financières du genre soulevé par le FMI, il faut reconnaître que l’ampleur du désastre est telle que cela laissera forcément des traces. Le contexte de crise justifié par le dénuement de l’armée et la nécessité de faire face à une menace grave est réelle, mais la vigilance a manqué alors qu’elle doit être systématique et à tous les niveaux. En effet, partout où il y a de gros intérêts financiers en jeu, la cupidité des hommes est sans limite. Un scandale de cette nature peut avoir des conséquences insoupçonnées sur l’opinion publique. C’est pourquoi, il faut rétablir clairement les faits et prendre les bonnes décisions qui doivent être à la mesure du choc provoqué.
NDLR : le titre est de la rédaction
Mahamadou CAMARA
camara_m2006@yahoo.fr
Traitre
IBK DOIT ACHETER EN URGENCE CE LOT A LA HONGRIE AVEC LES 29 MILLIARDS SOIT 44 MILLIONS DE DOLLARS !
En 1993, la Russie avait donné à la Hongrie 28 avions de chasse de type MiG-29 afin de rembourser partiellement sa dette à son égard. D’un entretien coûteux et étant gourmand en carburant, ces appareils n’étaient en outre pas compatibles avec les normes de l’Otan, rejointe par Budapest 6 ans plus tard.
D’où la décision de les remplacer. Ce qui a été fait en 2010, avec une douzaine de JAS Gripen du constructeur suédois Saab. S’est alors posé la question de savoir ce que ces MiG-29 allaient devenir. En 2011, le gouvernement magyar eut l’idée d’en revendre 8 d’entre eux, avec 20 moteurs. L’ojectif était d’en obtenir 18,3 millions de dollars. Seulement, aucun acquéreur ne se manifesta.
Mais cet échec n’a visiblement pas échaudé les responsables hongrois puisqu’ils viennent de faire une nouvelle offre, valable jusqu’au 14 juin prochain. Cette fois, il s’agit de proposer 18 MiG-29B et 6
il faut plutôt signé l'accord de défense
avec la Russie que avec je ne sait qui ou quoi c'est mon ami ou ennemi
toi cherche un vrai president qui est bon ou toi meme tu peut etre candidat en 2018
“Si aucun Malien de bonne foi ne peut imaginer qu’IBK puisse être personnellement mêlé à des malversations financières du genre soulevé par le FMI….” Hummmm hum hum!
TU CROIS VRAIMENT QU’ON NE PEUT ETRE DE BONNE FOIS ET AVOIR CERTAINE QUESTION A L’ESPRIT? PAR EXEMPLE COMMENT TON HOMO ET CHEF DE CABINET DANS LE TEMPS AI PU ECRIRE SA LETTRE AU MINISTRE DE LA DEFENSE SAN L’AVAL DU PRESIDENT? En tout moi, jusqu’a preuve du contraire maintient mon opinion, sans pour autant etre “un vrai hassidi” 😆 😆 😆 😆
En fait, rien ne m’etonnerait plus du Mali et du Malien.
Très bonne et objective analyse des questions militaires malien sans démagogie aucune. Ce que je pourrai ajouter à cela c'est que nos autorités s'ils ne l'ont pas encore fait reprennent sans délai notre coopération militaire avec la Russie c'est de là que pourrait venir notre salut.
IL FAUT DÉMOBILISER de CAPITAINE A GENERAL.
RECRUTER UNE NOUVELLE ARMEE.
L equation est très simple .c est d arreter ces voleurs leur faire restituer les montants volés et engager ces fonds dans la reforme de l armée sous la vigilance de toutes les organisations civiles.
Rien à dire sur ça la honte pour ibk et ses clans .il est venu pour vole pour préparer 2018. Je vous jure s’est pas un bon président à cause de dieu les maliens ne vote pas pour lui en 2018 si vous aimez le mali
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