Le scrutin référendaire du 18 juin 2023 s’est déroulé comme prévu hier dimanche. Les électeurs ont effectivement voté comme l’ont fait la semaine dernière par anticipation les Forces de défense et de sécurité. La presse et des missions d’observation étaient sur le terrain. Les constats par l’une d’elle, la MODELE Mali, au moment où nous mettions sous presse. Elle a déployé 3 075 Observateurs dans les bureaux de vote de 49 cercles et 6 communes du District de Bamako.
Les observateurs de la MODELE Mali ont constaté l’ouverture, entre 8h00 et 8H15 de 95% des bureaux de vote et aussi quelques cas de retard. Les documents électoraux et le matériel électoral étaient disponibles dans 95 % des bureaux observés. L’isoloir est confectionné et placé dans la salle de sorte qu’il garantit le secret de vote de l’électeur dans 91% des bureaux observés.
Le personnel d’un bureau, comprenant le président et 4 assesseurs, était présent dans les bureaux de vote couverts par les observateurs. Selon MODELE Mali, les délégués du courant du «oui» et du courant du «non» étaient représentés dans 21% des bureaux de vote observés.
Concernant les incidents, la MODELE Mali a observé la non-tenue du scrutin dans la région de Kidal ; l’absence de coordinateur au centre de vote du groupe scolaire Samassory Nientao (Mopti). Ils ont aussi rapporté les protestations des électeurs de Tombouctou-ville pour avoir été transférés à Taoudénit à leur insu. Conséquences : ils n’ont retrouvé ni à Tombouctou ni à Taoudénit leurs cartes d’électeurs.
Au moment où nous mettions sous presse, la MODELE Mali continuait sa veille et son observation citoyenne dans les bureaux de vote de 49 cercles et 6 communes du District de Bamako. Elle préparait d’autres communiqués relatifs au déroulement, au taux de participation et au dépouillement.
Cellule de Veille pour le suivi, la coordination, l’analyse et l’alerte en temps réel sur l’organisation du scrutin
Pour ce scrutin, la MODELE Mali a mis en place son QG à l’hôtel Azalaï Salam pour trois jours, à savoir les 17, 18 et 19 juin. C’est une Cellule de Veille pour le suivi, la coordination, l’analyse et l’alerte en temps réel sur les conditions d’organisation des opérations. Elle est composée de 3 chambres :
– La chambre politique qui a pour vocation de faire une analyse objective des informations remontées et d’informer en temps réel les autorités en charge des élections sur les éventuels cas de dysfonctionnements ou de violences constatés, afin que les dispositions adéquates soient prises pour y remédier. C’est elle qui fait les déclarations sur le déroulement du processus.
1.- La Chambre intermédiaire : constituée des analystes et experts (genre/handicap, politiques, statistiques ) elle analyse et interprète les données brutes remontées par les gestionnaires de données, les informations pertinentes issues des médias ou d’autres sources crédibles afin d’informer et éclairer les prises de décision de la chambre politique.
2.- La chambre technique ou chambre de veille est composée de 50 gestionnaires de données qui collectent en temps réel les données de terrain à travers une plateforme accessible en ligne au profit de tous les utilisateurs. Le dispositif permet à la Mission de recueillir les données en temps réel sur les aspects importants du déroulement des opérations du scrutin (l’ouverture des bureaux de vote, les opérations de vote, le taux de participation, l’heure de clôture, le dépouillement, les violences, les achats de conscience, les arrêts de votes, les intimidations). Dans une déclaration la veille du scrutin annonçant son installation, la Modèle-Mali avait émis ses constats sur la campagne électorale, notamment sur le climat, les cas de violations de la loi électorale, le non déroulement du vote anticipé des Forces de défense et de sécurité (FDS) à Kidal, l’absence de fichier électoral spécifique pour les FDS et d’audit du fichier électoral.
Elle a rappelé aussi les défis à relever et les recommandations aux acteurs du processus.
Ousmane Tangara
Hier dimanche dans la ville des 3 caïmans
Des Bamakois plutôt préoccupés par les mariages
La journée de vote d’hier 18 juin a rappelé, aussi et surtout dans certains quartiers, que ‘’le dimanche à Bamako, c’est le jour des mariages’’. Ainsi avons-nous aperçu ça et là des personnes préoccupées par les célébrations de mariage que le vote, sans oublier ces inévitables cortèges. Au moment de notre passage dans des bureaux de vote, l’affluence n’était pas à la hauteur de la campagne électorale. C’était le cas dans des centres de la rive droite à moins 2 heures de la fermeture des bureaux de vote, à l’exception notable de Yirimadio. Au groupe scolaire de Kalabancoura ACI aux environs de 15heures, certains présidents de bureau de vote et assesseurs s’étaient installés à l’ombre des arbres, faute d’occupation.
Drôles d’agents électoraux !
Dans certains centres de la rive droite, des agents de bureau peinaient à retrouver les noms sur les listes. A se demander comment pourraient-ils, dans ces conditions, rédiger un bon procès – verbal en fin de journée. Plus grave, au centre de Kalabancoura premier cycle, même le président du bureau 033 s’emmêlait les pinceaux. Il ne cessait de fulminer contre le fait que les électeurs n’ont pas mis à profit la journée citoyenne, jeudi dernier, pour récupérer leurs cartes.
Dans ce bureau, sans doute à cause de leur formation, qui laissait à désirer, les agents avaient de la peine à expliquer le circuit du vote aux électeurs.
Timide affluence à l’École publique de Sirakoro-Méguétan
En commune VI du district, au centre de vote de l’école publique de Sirakoro-Méguétan, 3957 électeurs sont inscrits sur la liste. Les 18 bureaux de vote ont effectivement ouvert leurs portes aux électeurs. Des agents électoraux s’affairaient dans tous les bureaux. Encore 14 h 30, l’affluence était plutôt timide. Dans la cour, on constatait plus de femmes que d’hommes. Les missions d’observation étaient au four et au moulin, notamment les observateurs de la MODÈLE.
Effervescence aux 759 logements sociaux de Yirimadio
L’affluence était forte dans ce centre comptant 15 bureaux de vote. Idem pour «le dispositif sécuritaire» mis en place pour veiller sur les opérations, fort de plusieurs hommes en uniforme. Ici aussi, il y avait beaucoup plus de femmes à l’intérieur et aux alentours des bureaux. Les opérations se passaient dans le calme.
Rassemblés par Drissa Togola et Ousmane Tangara