Rebondissement dans le contentieux judiciaire bérets verts – bérets rouges : L’ex-chef des bérets rouges, le colonel Abidine Guindo libéré samedi dernier

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La libération du seul béret rouge jusque-là en détention éloigne la perspective d’un procès mettant aux prises deux unités de l’armée qui s’étaient violemment affrontées dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012,  faisant une vingtaine de morts dans les deux camps et autant de disparus chez les commandos parachutistes. Du coup, la menace d’une action judiciaire à l’échelle de l’autorité publique contre le Général Amadou Haya Sanogo, meneur des bérets verts, s’estompe. Mais reste entière du côté des familles des victimes dont certaines réclament que justice soit faite.   

AbdineLe colonel Abidine Guindo, ancien chef des commandos parachutistes de Djicoroni appelés communément les bérets rouges, a été libéré samedi 9 novembre dans la soirée, selon un de ses conseils. Il avait été arrêté le 11 juillet 2012 et détenu au Camp I de la gendarmerie nationale. Une arrestation liée à deux événements. Le premier est le coup d’Etat du 22 mars 2012. Ses auteurs, devenus maitres du pays, reprochaient à cet officier supérieur réputé pour sa loyauté et sa bravoure d’avoir assuré la défense du palais présidentiel (avec du reste un effectif et des moyens très limités) réussissant quand bien même à sauver la vie du président ATT, de son épouse et d’une poignée de collaborateurs. Le deuxième, découlant du premier, est « le contre coup d’Etat » à lui attribué dans la nuit du 30 avril au 1er mai 2012, marqué par une vingtaine de morts dans les deux camps en belligérance et autant de disparus du seul côté des bérets rouges si l’on se réfère à une liste publiée par Human Rights Watch (HRW).

Le colonel Abidine Guindo restait le seul béret rouge en détention à ce jour. Sa libération survient après celle d’une trentaine de ses subordonnés le 30 janvier 2013. Parmi ces libérés figuraient le commandant Mamadou Lamine Konaré, fils du président Alpha Oumar Konaré et Hamidou Sissoko dit Man, ex-directeur général de la Sécurité d’Etat.

Elle obéit donc manifestement à une démarche visant à classer le dossier sans suite. Face à l’impossibilité de le juger, comme le constate le conseil du colonel Guindo. « Dans cette affaire, les deux parties sont poursuivables pour les mêmes chefs d’accusations : atteintes à la sécurité intérieure de l’Etat par l’emploi de la force armée, association de malfaiteurs, assassinats. Puisque la justice se désavouerait en jugeant et condamnant une partie tout en laissant l’autre, elle n’avait d’autre choix que de libérer les personnes arrêtées et de classer l’affaire ».

Ce faisant, elle fait l’affaire de l’autorité politique qui ne souhaite sans doute pas que des militaires maliens viennent s’affronter devant le tribunal et déballer des choses sordides (on a parlé de charniers dans les environs de Diago derrière Kati) dans un contexte où il est question de sceller la paix des cœurs et des esprits, de réconcilier tous les fils du Mali et de réunifier les forces contre deux ennemis : le MNLA et le terrorisme.

C’est dans cette logique que le Pr Dioncounda Traoré avait pris l’initiative d’une cérémonie de retrouvailles entre bérets verts et bérets rouges le 26 juin 2013 au lieu hautement symbolique du palais de Koulouba ou ce qu’il en reste. A cette occasion, le président de la transition avait annoncé que toutes les personnes arrêtées dans le cadre du contentieux bérets verts – bérets rouges seront libérées. Une déclaration peu appréciée en son temps par la justice qui avait crié à l’empiètement de ses plates-bandes et à la violation de son indépendance. Elle parait avoir changé d’avis.

Une telle évolution est de nature à décharger l’autorité publique d’une éventuelle poursuite contre le Général Sanogo dans le cadre de cette affaire.  Mais il n’est pas dit que les familles des militaires tués ou disparus renonceront, elles aussi, à demander réparation pour les dommages à elles infligées par les pertes des leurs.

Abdoulaye Diarra      

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4 COMMENTAIRES

  1. Les paras au lieu d’aller au nord où tout le monde les attendait ont préféré s’attaquer au bérets verts pour une histoire de pouvoir à une époque ou l’ennemi occupait le nord du pays.Pourquoi personne parle de cette aberration de nos bérets rouges?Kati attaqué était en état de légitime défense!Pourquoi nos champions du droit ne parlent pas non plus de ça? 🙄 🙄

  2. Bien sur qu’ATT avait demissionné 22 jours avant “ce contre coup”. C’était surtout pour satisfaire quelques revanchards que le colonel envoya à l’abatoire des jeunes militaires du régiment para. KLes instigateurs de cet acte doivent répondre…pas le colonel Guindo seulement

  3. Abidine ne devrait pas être détenu pour avoir opposé une résistance armée au putsch du 22 mars car dans le droit d’usage des armes accordé aux militaire, figure la défense d’un poste auquel le militaire a la garde. De ce point de vue les choses sont claires. Même sans référence au règlement militaire, la notion de légitime défense est opposable car l’attaque des bérets verts sur le palais, était un péril imminent, actuel et la défenses des bérets rouges était proportionnée.
    Quand au 2ème volet de la question, à savoir l’attaque du camp militaire de Kati par les bérets rouges, c’est une autre dimension riche en débats juridiques. Cette opération peut-il être considéré comme le prolongement du premier cas? ATT avait-il déjà démissionner officiellement? Etait ce une action de vengeance des paras? Voilà des cas pratiques qu’on pourra traiter dans les facultés de droit.

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