L’alerte est donnée. La vielle de Markala est bouclée par l’armée. Mais les six élèves officiers, présumés auteurs du « bahutage » du 3 octobre dernier qui a fait cinq morts dans les rangs de leurs cadets, restant introuvables.
Partout, des hommes en armes. Casques vissés sur la tête, armes au poing et la mine grave, ils fouillent la ville. De fond en comble. Au sein de la garnison de Markala, la hiérarchie militaire est sur les dents. La nervosité est palpable.
Dans la nuit du jeudi au vendredi dernier, six, des 24 élèves officiers présumés auteurs du « bahutage » du 3 octobre dernier qui a fait cinq morts dans les rangs de leurs cadets, à l’Ecole Militaire Interarmes (EMIA) de Koulikoro, auraient pris la clé des champs. Comme par magie.
Pour la seconde fois consécutive, la hiérarchie militaire vient de faire preuve de légèreté dans l’exécution des ordres.
La première fois, c’était le 3 octobre dernier, sur le site de Tientienbougou, à Koulikoro. Selon les premiers éléments de l’enquête, les encadreurs de l’EMIA se seraient gardés d’intervenir. En dépit des cris des victimes qui leur parvenaient.
Retirés dans une mangueraie, à environ 200 m de là, ils continuaient de savourer leur vin. Comme si de rien n’était.
La seconde fois, c’est dans la nuit du jeudi au vendredi dernier où, les six élèves officiers se seraient fondus dans la nature.
Transférés, dans la nuit du 9 au 10 octobre derniers au camp militaire du Markala, quelques heures seulement après les mesures disciplinaires et administratives prises à leur encontre, par le ministère de la Défense, les 24 élèves officiers étaient censés être sous bonne garde. Sans moyen de communiquer avec l’extérieur.
Du moins, jusqu’à leur passage devant la justice pour « sévices corporels ayant entraîné la mort ». Au nombre de 53, tous les élèves officiers de la 3e année de l’Ecole Militaire Interarmes de Koulikoro sont radiés des effectifs de l’armée. Sur les 53, 24 auraient participé au « bahutage » du 3 octobre dernier qui a coûté la vie à cinq de leurs cadets. Il s’agit de 21 Maliens, un Burkinabè, un Sénégalais et un Togolais. Mais de bonnes sources, ces 24 élèves officiers, présumés auteurs de la mort de leurs cinq cadets étaient en possession de leur téléphone portable. La suite, on la connaît.
Selon une source proche de la gendarmerie, qui a requis l’anonymat, tout sera mis en œuvre pour que les fugitifs soient retrouvés. Et remis en cellule.
En attendant, les enquêtes se poursuivent. Afin de faire la lumière, toute la lumière, sur les circonstances de leur évasion au camp militaire de Markala. Affaire à suivre !
Oumar Babi