Le Prytanée militaire de Kati (PMK) a pour vocation initiale la formation des élèves qui se destinent à la carrière militaire. Mais les portes de l’armée semblent aujourd’hui fermées aux pensionnaires de cette école, qui ne sont plus incorporés automatiquement.
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Le Prytanée militaire est régi par l’arrêté interministériel n°003195/MF AACC-ME portant sa création, son organisation et son fonctionnement. L’article 24, 1er alinéa de cet arrêté stipule « que les élèves du Prytanée militaire ayant réussi à leur examen de fin d’études de l’enseignement secondaire désirant faire carrière dans l’armée peuvent être présélectionnés en vue de leur préparation pour admission à l’Ecole militaire interarmes. Ils sont alors nommés sergent et inscrits à l’Université pour l’obtention du DEUG conformément aux textes en vigueur ».
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Selon l’usage, le directeur du Prytanée soumet à la direction des écoles militaires la liste des élèves sélectionnés sur la base des performances scolaires de leurs trois dernières années académiques. Toutefois, depuis quelques années, l’horizon de l’armée semble bouché pour les élèves finalistes du PMK, qui doivent désormais retourner à la vie civile alors qu’aucun nouveau texte n’abroge officiellement les dispositions ultérieures contraires.
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La direction des écoles militaires s’est arrogée le droit d’empêcher des bacheliers de la session de juin 2004 d’être recrutés dans l’armée sans motif valable. L’argument développé par la direction des écoles militaires serait que « les jeunes pourraient échapper au contrôle de l’armée pendant qu’ils sont à l’Université ou que l’armée n’est même pas obligée de les recruter ». Un argument qui ne reposerait sur aucune base légale, car il n’est soutenu par aucun texte.
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« Nid de bandits » ?
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Mais, il y a un hic, car en 2003, la direction du Prytanée avait envoyé le quota de 10 élèves à incorporer. Face à la pression des parents officiers supérieurs de l’armée de ceux qui n’avaient pas leurs noms sur cette liste, la direction a fini par incorporer l’ensemble de la promotion, soit une trentaine de personnes. Du jamais vu dans l’histoire de cette école où la performance et la rigueur sont de mise. Comme si la notion de performance scolaire était reléguée aux calendes grecques, un élève a même été incorporé alors qu’il était le dernier de sa classe.
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Si des bacheliers de 2004 ont été injustement écartés, l’ensemble des bacheliers de 2005 ont tous subi le même sort. Aucun d’eux n’a été incorporé. Comme leurs camarades qui ont servi apparemment de cobayes, ils ont été contraints de retourner à la vie civile. La situation, qui préoccupe les parents des pensionnaires du Prytanée, est connue de la hiérarchie militaire.
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Le ministère de la Défense et des Anciens combattants, informé de la situation, est incapable de la gérer. Selon des informations, toutes les conditions semblent réunies pour fermer définitivement le PMK que la hiérarchie militaire qualifierait d’ailleurs « de nid de bandits ».
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Si la fermeture du PMK était la solution visée, pourquoi passer par des chemins tortueux sans prendre une mesure réglementaire ? Il serait tout aussi injuste de procéder à des incorporations à la tête du client. On ne saurait accorder le bénéfice de l’incorporation à certains parmi les bacheliers de 2004 et discriminer d’autres pour la simple qu’ils sont déjà boursiers.
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La Grande muette a le devoir de tirer au clair cette affaire.
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Abdrahamane Dicko
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