Dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie de communication du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, le colonel Seydou Doumbia, Directeur général de la protection civile, était face à la presse. L’objectif était de passer en revue les différentes reformes intervenues dans le corps de la protection civile de 2015 à nos jours. C’était hier mercredi 17 mai, dans la salle de conférence de la Direction générale de la protection civile.
Pour informer l’opinion publique nationale sur les missions des différents services rattachés, le ministère de la Sécurité et de la Protection civile a instauré une conférence de presse tournante. C’est dans ce cadre que le Directeur général de la Protection civile, Colonel Seydou Doumbia s’est entretenu, hier, avec les hommes de médias sur la thématique : « Les reformes importantes à la protection civile de 2015 à nos jours ». Elle s’est déroulée en présence des représentants du ministre de la Sécurité ; du représentant du Maire de la commune IV et plusieurs partenaires de la protection civile.
D’entrée de jeu, le Directeur général de la protection civile a rappelé que la Direction générale de la protection civile a été créée par l’ordonnance n°098, modifiée. Elle est un service central du ministère de la Sécurité et de la Protection civile, avec pour mission « d’élaborer les éléments de la politique nationale en matière de protection civile et de veiller à la mise en œuvre de cette politique ». A cet effet, elle est chargée d’organiser, coordonner et évaluer les actions de prévention des risques et de secours en cas de catastrophe; participer à l’élaboration et à la mise en œuvre des plans de secours et de protection et veiller à assurer la protection des personnes, des biens et de l’environnement en cas d’accidents, de sinistres et de catastrophes, en liaison avec les autres services concernés ; veiller à la sensibilisation et à l’information du public ; participer aux actions en faveur de la paix et d’assistance humanitaire ; participer à la défense civile ; concourir à la formation des personnels chargés de la protection civile.
Les reformes importantes de 2015 à nos jours
Pour le Directeur général de la protection civile, les reformes importantes intervenues à la protection civile sont difficiles à apprécier à leur juste valeur. A l’en croire, il y a une nette augmentation des véhicules et autres engins; les unités sont construites ou réhabilitées. « Il est impossible de mesurer l’impact combien positif de ces changements sur le moral de la troupe ; toute chose qui se reflète à travers la présentation physique, l’allure, et le rendement au service du sapeur-pompier malien d’aujourd’hui. Ces changements sont perceptibles dans tous les domaines de la vie du sapeur-pompier, au point que certains les qualifient comme une véritable ‘’révolution à la Protection civile ‘’ », a-t-il déclaré. Avant d’énumérer quelques aspects de ces réformes qui s’inscrivent en droite ligne du processus global de réforme du secteur de la sécurité, notamment son volet consacré aux services de sécurité et de protection civile.
Sur le plan de l’encadrement institutionnel, il dira que la protection civile a bénéficié d’un meilleur encadrement institutionnel grâce à l’adoption de certains textes majeurs dont 1 loi, 12 décrets, 15 arrêtés, et autant de décisions ministérielles. Parmi ces textes, il y a la loi 002/du 30 janvier 2015 portant statut des fonctionnaires de la protection civile, le décret portant sur le plan d’organisation des secours, communément appelé plan Orsec, la stratégie nationale de gestion des risques des catastrophes, et le décret portant sur les dispositions particulières applicables aux différents corps de la protection civile. « L’adoption de ces textes majeurs a créé la confiance auprès de nos partenaires, et suscité leurs engagements de plus en plus accrus aux côtés de la Protection civile », a-t-il souligné.
Sur le plan de la restructuration du service , il a fait savoir que la protection civile a connu d’importantes réformes structurelles, qui ont porté sur la création de 7 nouvelles sous-directions ou services, et de 3 nouvelles directions régionales qui sont : le service d’audit et de contrôle interne ; le service des relations publiques et coopération ; la sous-direction de la santé et du secours médical ; la sous-direction des ressources humaines ; la sous-direction des finances et du matériel; le centre national des opérations d’urgence ; le laboratoire d’analyse et de recherche ; les directions régionales de la protection civile de Kidal, Ménaka et de Taoudéni. « La création de ces 3 dernières directions régionales consacre la présence de la protection civile dans toutes les régions administratives de notre pays », a-t-il précisé.
Concernant le renforcement des capacités opérationnelles, le DG de la protection civile Colonel Seydou Doumbia a noté que les améliorations ont porté sur le personnel, les équipements et les infrastructures.
S’agissant du personnel, il a fait remarquer que la protection civile comprend aujourd’hui quatre corps : le corps des administrateurs ; le corps des techniciens ; le corps des agents techniques ; le corps des sapeurs-pompiers. « Le dernier corps, celui des sapeurs-pompiers a été créé par la loi n°2015-002 du 30 janvier 2015, portant statut des fonctionnaires de la protection civile. L’effectif global est d’environ 1700 éléments dont 12% de personnels féminins. Ces effectifs devront évoluer, pour atteindre à l’horizon 2021, un total de 4000, grâce à la mise en œuvre de la loi de programmation relative à la sécurité intérieure (Lpsi) », a-t-il précisé. Avant d’ajouter de les conditions de vie du personnel ont été améliorées qui portent sur la dotation individuelle conséquente du personnel en effets d’habillement; adoption du décret octroyant des primes et indemnités aux fonctionnaires de la protection civile.
Sur le plan des équipements: la Dgpc a bénéficié de 24 véhicules dont des ambulances, des engins incendie, des camions de transports pour le personnel et le matériel, 13 motos, 2 zodiacs, 2 pirogues à moteur, 7 groupes électrogènes, et des matériels divers. Ces équipements ont permis d’optimiser les rendements de nos unités d’intervention, et améliorer la qualité de leurs prestations auprès des populations. Au niveau des infrastructures, il a noté l’ouverture de 4 nouveaux centres de Secours, à savoir : les centres de secours des 1008 logements, de Kati, de Kabala et Kita, celui de San devra suivre dans les prochains jours.
Défis et perspectives
Parlant des défis, le DG de la protection civile a indiqué que malgré le tableau reluisant, la Protection civile malienne connait cependant quelques insuffisances qui sont, entre autres : l’insuffisance des effectifs et de formation ; l’insuffisance des infrastructures (Bureaux, Enpc, Cnou, unités d’intervention, infirmeries); l’insuffisance des équipements (équipements individuels et collectifs). Pour les perspectives, il dira qu’ils entendent réhabiliter les unités en état de dégradation ; poursuivre le maillage du territoire par la création de plus d’unités d’intervention en vue d’assurer des secours de proximité à nos populations ; entretenir et à développer davantage les rapports de partenariat et de coopération.
Boubacar SIDIBE