Prorogation du mandat de la Minusma : Les populations entre espoir et désespoir

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Mali: vers le renouvellement du mandat de la Minusma
Les casques bleus de la Minusma à Bamako.
Pierre René-Worms/RFI

Le conseil de sécurité a adopté à l’unanimité, le 25 juin, la prorogation du mandat de la mission multidimensionnelle des nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) jusqu’au 30 juin 2015. Le document indique que le mandat de la Minusma sera axé entre autres sur la sécurité, stabilisation et protection des civiles, l’appui au dialogue politique national et à la réconciliation nationale ainsi que l’appui au rétablissement de l’autorité de l’État dans tout le pays… Seulement les Maliens n’ont pas qu’un bon souvenir du premier mandat de la Minusma.

 

C’est dans l’après-midi du 25 juin, lors de sa 7210ème séance que le conseil de sécurité de l’ONU a pris, à l’unanimité de ses 15 membres, la décision de proroger d’un an (jusqu’au 30 juin 2015) le mandat de la Mission multidimensionnelle des Nations unies pour la Stabilisation du Mali (Minusma). Cette prolongation, même si elle prend en compte les principales difficultés auxquelles font face les autorités maliennes, ne rassurent pas pour autant les populations qui voient en la Minusma une source de problèmes.

 

Celles-ci ont encore en souvenir les comportements ” indignes ” des soldats onusiens dans les principales villes du pays, notamment dans le nord où leur présence n’était plus du tout souhaitée.

 

En effet, malgré les progrès enregistrés lors de son premier mandat, notamment dans les domaines sécuritaire et politique à travers l’organisation des élections générales, la Minusma n’a pas vraiment réussi la mission qui lui a été assignée.

 

Au lendemain de leur intervention dans le nord du pays, les soldats onusiens ont été accusés par les populations de mauvais comportements d’ordre sexuel.

 

Une vidéo montrant deux jeunes filles en pleins ébats avec un soldat de la Minusma a fait le tour du Mali et ses souvenirs sont incrustés dans les mémoires. Tout comme celui des soldats tchadiens qui avaient mis à sac un bar de la place.

 

Selon plusieurs personnes, la présence des soldats onusiens n’a pas servi à grand-chose, car des obus, dont les origines n’ont pu clairement être identifiées, ont plusieurs fois réveillé les populations de Gao. Au contraire elle n’a été, en partie, qu’une source de problèmes à travers l’augmentation du train de vie des populations.

 

Par ailleurs, la Minusma était surtout connue, lors de son premier mandat, par de gros véhicules militaires qui baladaient à l’intérieur des villes sans pour autant donner l’impression de sécuriser la population. ”Ils ne sortent jamais de la ville pour aller ailleurs, là où il y a le danger…ils passent leur temps à faire le tour de la ville et une fois la nuit tombée on aperçoit leurs véhicules devant les bars”, affirmait un habitant de Gao en juillet 2013

 

L’autre fait qui a contribué à décrédibiliser la mission internationale aux yeux de bon nombre des Maliens, c’est sans doute le dossier de Kidal. Notamment la visite avortée de l’ex premier ministre Oumar Tatam Ly où des jeunes et femmes du Mouvement national de Libération de l’Azawad (Mnla) ont pris d’assaut l’aéroport où la délégation ministérielle devait atterrir sous l’œil innocent de la Minusma et de Serval. Beaucoup de Maliens ont vu en cela un parti pris et une volonté de cautionner la partition du pays.

 

Malgré tant de points malheureux qui font douter les Maliens de la Minusma, cette prorogation suscite beaucoup d’espoirs à l’intérieur d’un pays où la situation sécuritaire est encore fragile. Notamment la sécurisation et la protection des civiles, l’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le pays ainsi que la tenue du dialogue politique et de la réconciliation nationale.

 

Aboubacar DICKO, Stagiaire

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