Présidentielle 2018 : Moussa Sinko Coulibaly sur les pas d’ATT

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Le Général Moussa Sinko Coulibaly

L’armée ne fait plus rêver le Général Moussa Sinko Coulibaly, Directeur général de l’Ecole de Maintien de la Paix Alioune Blondin Bèye de Bamako (EMP-ABB) jusqu’à sa démission le 30 novembre 2017. A 45 ans, son jeune cœur bat pour une nouvelle ambition.

Après avoir fait ses preuves dans la « Grande muette » (en témoigne le poids de son galon à 45 ans),  il entend, désormais, donner une autre orientation à sa carrière professionnelle en contribuant « autrement à trouver des solutions aux défis politique, économique, éducatif, culturel et social auxquels son pays est confronté ».

Dans une lettre adressée au Chef suprême des Armées, le 30 novembre 2017, le Général de Brigade a franchi la première étape de ce projet qui lui fait rêver en mettant un terme à sa carrière militaire après des années de loyaux services rendus à la nation malienne. Comme ATT en 2002, l’ancien ministre en charge de l’Administration territoriale sous la transition veut-il boucler sa longue et brillante carrière militaire par un séjour au palais présidentiel de Koulouba ? L’histoire va-t-elle se répéter en sa faveur en septembre 2018 ?

En tout cas, le Général ATT a montré en 2002 que c’est faisable en démissionnant de l’armée, le 1er septembre 2001, pour se présenter à l’élection présidentielle à l’issue de laquelle il a été élu au deuxième tour contre Soumaïla Cissé. La même chose pour l’Inspecteur général, Modibo Sidibé en 2012. Pour se présenter à l’élection présidentielle avortée de 2012, l’ancien Premier ministre d’ATT avait lui aussi démissionner des rangs de la police. Il était sur la liste des candidats en 2013 et avait fini 4ème au 1er tour derrière IBK, Soumaïla Cissé et Dramane Dembélé. 

Le Général de Brigade Moussa Sinko Coulibaly n’est plus un porteur de « bottes». Mais, ce n’est pas encore l’heure de la retraite pour lui. Seulement, son ambition de l’heure l’oblige à changer de statut.

« J’ai l’honneur de vous présenter ma démission des Forces armées à compter de ce jour 30 novembre 2017. Ce choix est lié à son ambition de vouloir contribuer autrement à trouver des solutions aux défis politique, économique, éducatif, culturel et social auxquels notre pays est confronté. J’ai été honoré de servir au sein des Forces de Défense et de Sécurité. Je continuerai   à servir notre pays en tant que civil partout où besoin sera », dit le Général dans sa lettre de démission adressée au président de la République, Ibrahim Boubacar Kéïta.

A suivre le regard du Général, l’armée n’est plus un cadre propice dans la mise en œuvre de sa nouvelle ambition. Mais, de quelle ambition s’agit-elle ? Le Général rêve d’une carrière politique en 2018 comme ATT en 2002? Dans sa lettre de démission, il n’exclut pas cette éventualité sans donner trop de détails. Alors, ce ne sera pas surprenant, dans les prochains jours, de le voir déclarer sa candidature à l’élection présidentielle de 2018.  Surtout que l’ex membre du Conseil national pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNDRE) s’est révélé être « un renard politique » depuis son arrivée dans la scène politique sous la transition en 2012 en tant que le ministre de l’Administration territoriale, de la Décentralisation et de l’Aménagement du Territoire.

Le président IBK annoncé comme candidat à sa propre succession doit-il se préparer à croiser le fer avec lui en 2018 ? Tout concoure à le dire. Car, l’ex membre de la junte de Kati est dans le délai constitutionnel relatif aux membres des Forces Armées ou de Sécurité désirant être candidat aux fonctions de président de la République. « Tout des Forces Armées ou de Sécurité désirant être candidat aux fonctions de président de la République doit démissionner six mois avant l’ouverture de la campagne», stipule la Loi électorale N°06-044 du 4 septembre 2006 modifiée par la loi n°2011-085 du 30 décembre 2011 et la loi n°2013-017 du 21 mai 2013.

Une mauvaise nouvelle pour IBK ?

En effet, la démission du Général Moussa Sinko Coulibaly intervient au moment d’une crise profonde de méfiance entre IBK et les membres de l’ex junte. L’ex chef de la junte de Kati, le Général Amadou Aya Sanogo et 17 co-accusés passent leur 4ème année en prison sans jugement dans l’affaire des 21 bérets rouges assassinés en 2013. Et toutes les tentatives pour accélérer le processus de leur jugement semblent être vaines, ni la menace des femmes des bérets verts de marcher nues, ni la grève de faim plusieurs fois observée par les détenus. Alors question : l’ambition politique du Général Moussa Sinko Coulibaly a-t-elle un lien avec le sort réservé à ses anciens compagnons par le régime actuel? Est-il déçu de la gestion d’IBK et de la façon de gérer le dossier de ses collègues du CNDRE ? L’ambition politique de l’ancien ministre en charge de l’Administration territoriale est-elle diriger contre IBK en 2018 ? En tout cas, tout porte à croire, aujourd’hui, que les membres de l’ex junte regrettent leur soutien à IBK en 2013. Un soutien qu’ils veuillent, sans doute, retirer en 2018 en positionnant un des leurs contre lui. L’ex junte prépare-t-elle sa vengeance ? En tout cas, il est de notoriété publique qu’elle a été d’un grand soutien pour l’élection du président IBK en 2013. Et avec cette démission du Général Moussa Sinko Coulibaly pour « autrement à trouver des solutions aux défis politique, économique, éducatif, culturel et social auxquels son pays est confronté », IBK aura bien raison de s’inquiéter. Car, les parents et épouses de la junte de Kati qui restent toujours mobilisés, ne lui portent plus dans leurs cœurs. Une éventuelle candidature du Général Moussa Sinko Coulibaly sera accueillie comme « un cadeau tombé du ciel ». C’est dire que l’histoire du président Amadou Toumani Touré en 2002 peut bien se répéter en 2018 pour le Général Coulibaly. Pourvu qu’il manque pas d’audace.  

Youssouf Z KEITA

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4 COMMENTAIRES

  1. Tous les maliens savent que IBK est malade à tel point qu’il ne raisonne plus, il n’a pas de vision pour le Mali, c’est le pilotage à vu et la mauvaise Gouvernance qui caractérisent ce régime à bout de souffle. Le pays semble arrêter, le chômage avance crescendo, le seul débouché qui reste encore c’est les corps habillés. Puisse que les jeunes qui ont eu la chance d’être enrôler ne veulent pas mourir, ils prennent la tangente au moindre coup de feu. c’est le cas des gendarmes dans l’attaque du village de NIAOULENI.

  2. L’histoire ne se répète pas. Qu’on ne s’y trompe pas.
    L’un est tristement versatile, l’autre à le regard trop fuyant. C’est dire que les deux ont quelque chose de faux. Mais là s’arrête toute comparaison entre sinon et ATT.
    Faut il rappeler que la présidence d’ATT était plus proche d’une nomination qu’à une élection en bonne et du forme?
    Souhaitons que ce large programme que le jeune génie putschiste, à savoir : “Ce choix est lié à mon ambition de vouloir contribuer autrement à trouver des solutions aux défis politique, économique, éducatif, culturel et social auxquels notre pays est confronté”, ne soit qu’une manoeuvre politique. Un bluff !!!

  3. Le général Moussa Sinko troque son uniforme militaire pour la veste politique. Je crois que le sentier qui est primordial pour que le Mali soit stable est bien celui de l’armée malienne.Et le général quitte ce sentier et nous dit qu’il veut la paix et la stabilité de ce pays. Quel paradoxe.

    Une autre tête pour prôner l’alternance politique en 2018. Cela devient très intéressant. Mais il n’y a qu’un seul fauteuil. En clair il n’y aura pas d’alternance en 2018 car cette multitude de candidats ouvre le chemin du second mandat du président IBK.

  4. Ces jeunes Sinko ,sanogo et autres se mettant au devant de la revolte de 2011 voulaient donner une nouvelle geste de la politique au Mali que viennent de gouroux de la corruption mettre tout cela dans l’eau .
    S’il s’engage et fait un discours franc a la Poutine les Maliens vont pas tarder a le soutenir .A vrai dire le Mali a besoin d’un jeune a sa tete

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