Réuni jeudi dernier avec les chefs de villages des six communes du district de Bamako, le Cercle de réflexion et d’information pour le renforcement de la démocratie au Mali, « Cri-2002 » a adopté un document en quatre axes pour la sortie de crise. Le lendemain vendredi, une copie dudit document a été remise au Premier ministre.
L’ancien ministre des Relations avec les institutions, Abdoulaye Sall, était face aux autorités et chefs traditionnels le jeudi 10 mai dans la salle de conférence de la dette publique. C’était à la faveur d’une journée de réflexion et d’échanges sur les propositions de sortie de crise que traverse notre pays depuis le coup d’Etat du 22 mars dernier.
Cette rencontre, qui entre dans le cadre du plan d’action triennal de l’organisation s’inscrit en droite ligne du partenariat entre « Cri-2002 » et la coordination des chefs de quartiers du district et de l’intérieur.
D’entrée de jeu, l’ancien ministre a qualifié la situation actuelle de « tournant obligé » pour toute démocratie en voie de construction. « Nous traversons certes une situation difficile de notre histoire. Mais le Mali n’est pas une exception », a expliqué Dr. Abdoulaye Sall. Et de citer les exemples de la rébellion du Tchad et de la Côte d’Ivoire.
Quatre mesures pour une sortie de crise
Selon le président de l’organisation, qui a insisté sur la nécessité de restaurer la confiance entre les Maliens, la première étape demeure l’adoption d’une loi d’amnistie générale pour les auteurs du coup d’Etat. Déjà, s’est félicité Abdoulaye Sall, le passage du projet de loi au conseil des ministres du 9 mai dernier, constitue une étape importante vers cette adoption effective.
Le deuxième axe de sortie de crise, selon « Cri-2002 », est relatif à l’adoption d’une loi spéciale de programmation militaire de reconquête et de pacification du Nord. Cette loi, a-t-il souligné, devra permettre la réorganisation de l’armée et l’adoption de stratégies de libération des territoires perdus.
La troisième étape majeure consacre, selon « Cri-2002 », la création d’un Conseil paritaire pour la République. Pour Abdoulaye Sall et les chefs de village, ce Conseil devra avoir comme mission fondamentale de convenir de la politique et des stratégies de sortie de crise, d’établir en conséquence un chronogramme et les moyens humains, financiers et matériels nécessaires.
Le quatrième et dernier grand axe de sortie de crise, recommande la création d’un Comité consultatif pour la continuité de l’Etat. Ce Comité, qui sera constitué des Forces vives de la nation, devra permettre la réussite de la transition. La feuille de route du gouvernement sera soumise à son expertise et devrait s’articuler autour des mesures et instruments cités et visés ci-dessus.
Ce document de propositions de sortie de crise, adopté après amendements par les autorités et chefs coutumiers, a été remise vendredi dernier au chef du gouvernement de transition. Cheick Modibo Diarra, qui a longtemps échangé avec le président de « Cri-2002 », a pris bonne note des propositions suggérées. Une copie du document devra être remise danse les prochains jours au président de la République par intérim, au président du Comité national de redressement de la démocratie et de la restauration de l’Etat (CNRDRE).
Issa Fakaba Sissoko