Politicaillerie : Sortie de crise au Mali ; Ouaga II et l’échec de la médiation

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Ce n’est pas demain la sortie de l’auberge pour le peuple malien, à moins que prévale la solution à la malienne au-delà des querelles de clochers et la lutte pour le pouvoir. En effet le mini-sommet du groupe de contact sur le Mali qui s’est tenu à Ouaga, le 7 juillet dernier illustre manifestement le creux de la vague dans lequel la médiation du président du Faso se trouve engloutie.

La réunion du groupe de contact s’est tenue, dit-on, conformément à la recommandation du sommet des chef d’Etat et de gofernement de la CEDEAO tenu à Yamoussoukoro en Côte d’Ivoire les 28 et 29 juin derniers. Elle visait à faciliter la mise en œuvre des recommandations pertinentes de ce sommet, à savoir : rétablir l’intégrité territoriale du Mali, sécuriser les institutions et assister le Mali pour l’organisation d’élections présidentielles justes, transparentes et crédibles sur la base d’une feuille de route. Afin de favoriser la mise en œuvre de ces objectifs, les chefs d’Etat de la CEDEAO ont mandaté le Médiateur, avec le soutien du groupe de contact, de mettre urgemment en place un cadre de consultations avec la participation de toutes les parties prenantes notamment les forces vives et la société civile. D’où la parade de Ouaga II.

Au fond, la CEDEAO est recalée par le conseil de sécurité qui se contente de prendre note de la demande de déploiement d’une force de stabilisation de la CEDEAO pour accompagner le processus politique au Mali. Aussi le conseil de sécurité attend des compléments d’information sur le déploiement de ladite force pour examiner la demande soumise par la CEDEAO. Alors pour aller vite, et masquer sa panne d’inspiration, la médiation a fait sienne la résolution 2056 du conseil de sécurité comme bréviaire.

Ainsi ” aux termes de cette résolution présentée par la France, le conseil décide que les autorités de transition du Mali élaboreront en concertation avec les forces politiques, y compris les représentants légitimes des régions du Nord, une feuille de route pour assurer la consolidation des institutions, notamment la réorganisation des forces armées maliennes, le rétablissement de l’autorité de l’Etat sur tout le territoire du Mali et l’organisation d’une élection présidentielle dans un délai de 12 mois à compter de la signature de l’Accord-cadre pour le rétablissement de l’ordre constitutionnel “. Par ailleurs le secrétaire général est prié ”d’appuyer les efforts déployés part les acteurs régionaux et internationaux au Mali, en ayant recours, le cas échéant, aux bons offices de son représentant spécial pour l’Afrique de l’Ouest notamment en apportant son concours aux travaux du groupe d’appui et de suivi sur la situation au Mali”.

Enfin le conseil de sécurité ”demande au secrétaire général de lui présenter, d’ici au 31 juillet 2012, un rapport sur la situation au Mali et la mise en œuvre de la présente résolution, sur les mesures qui pourraient êtres prises pour rétablir pleinement et effectivement l’ordre constitutionnel et l’intégrité territoriale du Mali, y compris les options détaillées mentionnées au paragraphe 18(NDLR déploiement d’une force de stabilisation ou la CEDEAO) qui auront été élaborées de concert par la commission de la CEDEAO, la commission de l’Union africaine et les pays de la région, avec l’appui de l’ONU, et sur les moyens d’améliorer la coordination internationale. Parallèlement à la résolution et même avant les acteurs politiques et de la société civile avaient entamé des discussions ; voire des concertations pour une sortie de crise dans l’intérêt suprême de la nation malienne.

Comme on le voit la médiation surfe sur un terrain connu. Ouaga II n’a contribué qu’à infantiliser les parties prenantes à la crise malienne en leur proposant de retourner à la maison et de se concerter sur les conditions de la consolidation du processus transitoire. Il reste entendu que c’est la médiation qui a imaginé et mis en place ce processus. Egalement il est clair pour les observateurs avertis que c’est la médiation qui a violé allègrement tous les accords qu’elle a signés et imposés à tout un peuple sans concertation appropriée en dépit de moults dénonciations des divers acteurs.

Au total, le groupe de contact sur le Mali a monté les enchères en conviant comme il l’a fait des acteurs civils et politiques à Ouaga et en faisant sien le chronogramme du conseil de sécurité des Nations Unies. C’est dommageable pour la médiation d’avoir outrepassé les règles diplomatiques avec l’allusion à une éventuelle suspension des  autorités de la transition pour raison de non-respect du délai imparti (le 31 juillet pour un gofernement inclusif). Il ne serait pas exagéré de penser que la médiation cherche noise à l’Etat malien souverain depuis le 22 septembre 1960.

B.T

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3 COMMENTAIRES

  1. Infantiliser est vraiment le mot.

    Blaise et ses hôtes ont une fois de plus humiliés le peuple malien en allant les infantilisés à Ouagadougou, j’espère que nos politiciens en tireront les leçons.
    Que Dioncounda se comporte en président au lieu d’être l’enfant de Blaise et Ouattara, qui l’éloignent tous les jours de son peuple.
    Mes respects

  2. Au diable la Cedeao:
    C’est lamentable ce qui arrive au Mali. Que le COREN aille au diable, organisation politique non pas pour les populations du nord mais pour ceux la même qui ont été chassé du pouvoir : la bande de voleurs du FDR dont le chef suprême se trouve au Senegal et son adjoint parti se soigner en France. Les va t en guerre savent pertinement que l’armée malienne ne peut gagner dans l’immédiat cette guerre. Mais en réalité ces apatrides veulent la disparition totale de l’armée pour leur intérêt personnel. Mais il ch Allah, l armée malienne va gagner cette guerre mais elle se prépare et aucun soldat de la cedeao ne va mourir pour le Mali. Vous allez voir, une fois les forces de la Cedeao au Mali, elles seront une force d’ interposition entre l’armée malienne et les bandits. Même si notre armée a la possibilité de prendre le dessus: ce sera peine perdue. La France a mandaté la Cedeao pour faire libérer ses otages. Si les maliens soutiennent leur armée qu’ ils la fassent sinon ne comptons pas sur les autres. S’ils voulaient libérer le nord déjà cela avait été fait. Le Burkina a t il demandé au Mali une autorisation pour récupérer le chef du MNLA blessé? Non. Si la Cedeao avait la volonté de le faire, elle n’a pas besoin de venir a Bamako, elle connait la route du nord Mali.

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