“Le Mali a fortement besoin de la France pour lutter contre le terrorisme”
Lors de la tournée qu’il a effectuée, en fin juin 2014, dans la région de Sikasso, le Premier ministre Moussa Mara a levé toute équivoque sur l’accord de coopération militaire que notre pays s’apprête à signer avec la France. Le Premier ministre a indiqué qu’il ne s’agit pas d’un “Accord de défense”, comme le disent certains, mais plutôt un “Accord de coopération militaire”. M. Mara a également précisé que le document officialisant l’accord de coopération militaire entre la France et notre pays ne vise aucunement à céder une quelconque base militaire malienne à l’armée française.
Sur ce dernier point, certaines sources avaient affirmé que selon les termes de cet accord la base militaire de Tessalit serait offerte à l’armée française. Le Premier ministre a apporté un démenti cinglant à de telles allégations. Il a indiqué que ce document vise plutôt à donner un cadre juridique à la présence des militaires français dans notre pays, depuis le lancement de l’opération Serval en janvier 2013.
D’ailleurs, cet accord de coopération militaire n’a rien de nouveau au Mali, en ce sens qu’il existait déjà depuis 1985. Même s’il est tombé un peu dans les oubliettes au cours des différents régimes qui se sont succédé depuis lors. Donc, en fait, il s’agira tout simplement de réactiver cet accord, en y intégrant de nouvelles dispositions pour que l’armée française puisse continuer ses opérations de contre-terrorisme.
Par ailleurs, avec cet accord de coopération militaire, non seulement nos militaires bénéficieront de formations, notamment dans le domaine de la constitution d’une force spéciale capable de lutter efficacement contre la criminalité sous toutes ses formes, mais aussi nos armées seront équipées en hélicoptères de combat et autres armes modernes et sophistiquées dont elles ont grand besoin.
Signalons que dans le cadre de cet accord de coopération militaire, le Ministre français de la Défense, Jean Yves Le Drian, sera à Bamako, le mercredi 16 juillet 2014. Certains observateurs pensent que cette visite du Ministre français de la Défense a pour but essentiel de débattre de la question de la ville de Tessalit, dont la France voudrait pour l’installation de sa base militaire.
En tout cas, le Premier ministre Moussa Mara s’est voulu clair : “Il ne faut pas se leurrer. Ni la Minusma, ni l’armée malienne ne peuvent, à l’état actuel des choses, lutter contre le terrorisme. Le Mali a fortement besoin de la France pour éradiquer le fléau et à l’intérieur de nos frontières et dans toute la zone sahélo-Sahélienne”.
Quoiqu’il en soit, pour tout observateur averti, compte tenu des circonstances actuelles, le Mali aurait tout intérêt à “réactiver” cet accord de coopération militaire. Peu importe la base qui sera attribuée à l’armée française pour son installation, pourvu que la souveraineté pleine et entière du Mali s’exerce, sans couac, sur cet endroit. D’ailleurs cet accord de coopération militaire est à l’avantage du Mali.