Occupation de Douentza : Elle ne date pas du 1er septembre 2012

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Comme le soutiennent  certains médias, la présence des islamistes à Douentza ne remonte pas au 1er septembre 2012, mais plutôt depuis l’escorte des premiers prisonniers maliens libérés par les mouvements armés et l’envoi des premiers dons en faveur des régions du Nord. En effet, cette localité a vu l’arrivée des premiers représentants des mouvements armés le 1er avril 2012
Face  à la polémique relative à l’occupation de Douentza, chef-lieu de cercle depuis 1959 et promu région dans le cadre de la réforme administrative, votre journal, après investigations, vous livre la chronologie des évènements survenus. Le 31 mars dernier marquait le retrait des forces armées suite aux évènements sociopolitiques survenus  au Nord et à Bamako. Le 1er avril dernier, des mouvements armés se réclamant du MNLA, avec un chef de peloton tamasheq, sont arrivés à Douentza.
Le même jour, ledit chef repart avec un groupe pour revenir le lendemain 2 avril 2012. Entre 18 heures et 23 heures, ils signalent leur présence par plusieurs coups de feu tirés en l’air. Le 4 avril débute l’enlèvement de véhicules de service (services techniques, collectivités décentralisées…). A partir de la mi-mai, le MNLA fait de Douentza une base, et ses représentants occupent trois postes : le poste de péage, celui de contrôle et le poste de Bota (à la sortie de Tombouctou). Cette période a été marquée par l’instauration du prix de la traversée variant entre 1000 et  5 000 FCFA.
L’arrivée du MUJAO se situe à la première libération des prisonniers maliens qui ont été escortés par leurs soins jusqu’à Douentza. De Douentza à Bamako, il n’y avait eu aucun autre obstacle, encore moins de bandits  sur la route. Face à cette situation, des jeunes de la zone, sans distinction de race, d’ethnie ou de religion, se sont portés volontaires pour suivre une formation militaire et protéger la ville. Le Camp de Soufouroulaye a été le lieu de formation de ces jeunes par le Ganda Izo, une nouvelle appellation visant à se démarquer de Ganda Koy de feu Diallo (paix à son âme).
Suite à cette décision, une initiative des éléments du MUJAO est lancée pour suggérer à ces  jeunes volontaires  de surveiller leur ville et même l’administration, sauf les juges. C’est que les Ganda Izo sont allés à Douentza sous le commandement de BoureimaDicko dit « Claude » qui était un des formateurs à Soufouroulaye. Dès leur arrivée, le responsable du  MUJAO, Oumar OuldHamanaun, les a approchés et leur a assuré qu’ils ne seront pas attaqués et qu’ils peuvent vivre pacifiquement.
Dès lors, les islamistes faisaient des allers et retours  et logeaient dans les locaux du Lycée sous la garde des miliciens locaux de Ganda Izo.  Ensuite, le MUJAO a fait une requête auprès des jeunes volontaires afin d’être leur représentant à Douenza. Pour toute réponse, le chef Ganda Izo de Douentza, BoureimaDicko, a demandé au MUJAO un temps de réflexion. Entre temps, il y a eu suspicion entre le chef et ses subalternes qui pensent que ce dernier est de mèche avec les islamistes. Des éléments de Ganda Izo ont donc saisi leur base, Soufouroulaye, pour dénoncer leur chef. Sans procéder à une enquête approfondie, le commandant de Soufouroulaye a demandé à Dicko de rendre les armes et de quitter son poste. Sous la pression, BoureimaDicko cède et quitte ses fonctions à Douenza. Il est directement  remplacé par un nouveau chef.
Cinq jours après l’éviction de Dicko et son départ pour  Tombouctou, les islamistes entrent dans la ville  entre 4 h et 8 h du matin,  après avoir passé la nuit près des cimetières de Nokara. Leurs véhicules étaient stationnés au poste de péage, à la Protection civile, à l’hôtel Ndouldi…bref à tous les endroits stratégiques de la ville. Ils ont demandé aux paysans de rentrer chez eux. Ainsi, aucun véhicule n’est ni entré, ni sorti de la ville qu’à la fin de l’opération. Ils se sont adressés au groupement Ganda Izo en leur disant : « Si vous êtes avec nous, voici vos tenues. Dans le cas contraire, rendez les armes et quittez la ville ». Alors, sans résister, les jeunes ont rendu leurs armes. Il n’y a donc pas eu de combat à plus forte raison de coups de feu ou de violence.
C’est seulement après la fin du désarmement que la RN 16 a repris du service vers 9 h. Ensuite, la vie a continué et continue comme d’habitude son cours normal. La radio locale de Douentza continue ses émissions, mais son fonctionnement est lié à l’énergie solaire. C’est que depuis la mi-juillet, le fonctionnement de l’énergie, qui était lié aux appuis extérieurs, s’est arrêté. Le 4 septembre 2012, 16 éléments de Ganda Izo non originaires de Douenza ont quitté la ville pour se retrouver à la base de Soufouroulaye. D’autres ont également l’intention d’y aller, mais aucun d’eux n’a été attaqué.
Bon gré mal gré, la population fait confiance à ces nouveaux chefs qui ont promis de ne pas verser le sang d’un musulman et que même si les militaires arrivent à Douenza, ils ne feront rien tant que ces militaires ne tirent pas les premiers. Grâce à une brigade locale, il n’y a plus de voleur car un voleur attrapé est chicoté. Les habitants disent qu’ils vivent tranquillement et que les marchés sont bien approvisionnés en produits alimentaires, mais que le problème qui se pose a trait à l’accès à ces produits car les gens sont pauvres et ne peuvent donc pas s’approvisionner. Le carton de pâtes coûte 5 000 FCFA, tout comme le couscous arabe ou le spaghetti. Et le prix du sac de farine a atteint 11 000 FCFA.
« Depuis l’arrivée médiatisée des islamistes, Douentza n’a pas changé. Le réseau Malitel a été réparé le 1er septembre. Donc nous demandons à la population malienne de ne pas s’inquiéter  pour nous », fait savoir un habitant qui ajoute : « Les activités continuent comme d’habitude. Mais la vente de cigarette et d’alcool est  formellement interdite ». Aux dernières nouvelles, on apprend qu’Abdoulaye Maïga se trouve à Abidjan et BoureimaDicko à Gao. Pour la population, la meilleure attitude à adopter consiste à garder son sang-froid jusqu’à l’arrivée de l’armée qui, espérons-le, ne tardera plus à débarquer à Douentza et dans les autres régions occupées du Nord. Mais les intérêts divergents ont eu raison de l’amour que les Sonraïs nourrissent envers leur ville.
NeïmatouNaillé Coulibaly

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2 COMMENTAIRES

  1. MONSIEUR LES JOURNALISTES QUES’QUE? vous VOULEZ NOUS JUSTIFIE NOUS LE SAVONS CE N’EST PAS POUR SA QUE NOUS ALLONS L’ACCEPTER aucun centimètre carré ne devrais pas être prise c’est tous. la ville Était déserté par les forces qui occupais l’armée devrais s’installer point barre ne chercher pas a nous tromper ils sont des fuyard peureux entrain de vous endormir derrière une fausse orgueil et fierté qui n’existe plus les étrangers terroristes occupe le nord du mali et son entrain de collectionnés des des mains et des jambes des maliens sous les yeux des nos militaires qui sont la a vous impressionné a Bamako DEVANT LES CIVILS NON ARMÉE en plus en s’opposant farouchement a ceux qui veulent nous aider vous nous aider oui mais nous ne voulons pas vous voir a bamako alors qu’ils savent très bien qu’il aucune infrasuctures aux nord pouvant accueillir directement cette force soyons responsables nous maliens

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