Monsieur le Premier Ministre, Chef du Gouvernement ;
Monsieur le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants ;
Monsieur le Ministre de la Sécurité ;
Madame, monsieur les Inspecteurs Généraux des Armées et des Services de la Défense et de la Sécurité ;
Madame, messieurs les Officiers généraux ;
Madame, messieurs les Chefs d’Etat-major et Directeurs de Service ;
Mesdames, Messieurs,
Je sollicite votre indulgence en vous priant de bien vouloir observer une minute de silence en la mémoire de tous nos compagnons d’armes étrangers et maliens tombés sur le champ de l’honneur.
Je vous remercie !
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Armées,
L’avènement de la nouvelle année 2014, nous donne l’occasion de jeter un regard rétrospectif sur l’année écoulée. Cependant, je vous propose d’en faire l’économie, des voies mieux autorisées que la mienne, ayant déjà fait cette rétrospective avant moi. Je constate que l’éclaircie, voire l’embellie constatée en 2013, par rapport à 2012, est à mettre tout d’abord au crédit des maliennes et des maliens, dont la résilience a été soutenue par la Communauté internationale, motivée par l’intervention de l’armée française en janvier 2013, appuyée elle-même ses partenaires, en appui aux forces armées maliennes afin de consacrer la restauration de l’intégrité du territoire national.
Les Forces Armées et de sécurité, saluent en amont de cette action salvatrice le rôle pilote joué par notre Organisation régionale, la CEDEAO, qui a opportunément mis en œuvre son mécanisme de prévention, de gestion, de règlement des conflits, de maintien de la paix et de la sécurité, en réussissant à mobiliser la Communauté internationale à nos côtés.
C’est l’occasion pour moi, au nom des forces armées et de sécurité, de renouveler notre gratitude aux chefs d’Etat-major et les chefs de service de sécurité des Etats membres de la CEDEAO pour leur accompagnement. L’occasion me semble opportune pour rendre un hommage non moins mérité, à l’Armée tchadienne pour l’héroïsme et la bravoure dont ont fait montre ses troupes, de même qu’au Contingent français qui est intervenu de façon prompte et décisive lors de l’attaque de nos positions défensives à Kona et à Diabaly, se positionnant en tête de proue dans la reconquête des régions du Nord, en quelques semaines. Je souhaite m’incliner pieusement devant la mémoire de tous les morts, victimes civiles et militaires, et rappeler, ce faisant le pacte de sang qui nous lie désormais à ces armées et à leurs citoyens.
Je ne peux passer sous silence, les actions d’éclats menées par certaines de nos unités et de nos combattants qui restent dignes d’éloge.
Monsieur le Président,
La confiance que vous avez placée en notre équipe, nous engage à tirer tous les enseignements des insuffisances et fautes constatées, afin de les corriger, pour que plus jamais notre Nation ne plonge dans les ténèbres et dans le désespoir.
Excellence,
La réforme structurelle, mise en chantier sur vos instructions, ambitionne de restructurer les forces armées et les services de sécurité, en vue d’en faire des forces et services républicains, respectueux de l’Etat de droit, dédiés à la sécurité et à la protection du citoyen malien et de ses biens, contribuant ainsi à la consolidation du processus démocratique.
Notre armée et nos services de sécurité sont fondés sur des valeurs d’éthique et de déontologie que caractérise le sacerdoce. A titre d’illustration, vous me permettrez d’emprunter les propos d’un de mes illustres devanciers, le Capitaine Sékou Traoré, premier Chef d’Etat Major de l’armée, qui le 1er octobre 1960, huit jours après la proclamation de l’indépendance de la République du Mali posait quelques jalons des valeurs cardinales, qui doivent guider nos actions au quotidien.
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Armées,
Ces deux années critiques nous ont prouvé que nous sommes à la fois capables du meilleur autant que du pire, et malgré le fait que notre armée et nos n’aient jamais été au plus bas de leur forme, l’espoir est permis. Le moment nous semble opportun de procéder à un diagnostic sans complaisance des maux qui ont longtemps gangréné notre outil de défense et de sécurité. Des réformes majeures s’imposent qui couvriront l’amendement du corpus doctrinal, la réorganisation opérationnelle et territoriale des forces sous-tendus par la formation, l’instruction, la préparation opérationnelle des forces, assorties de l’élaboration et/ou de la relecture de différents manuels et textes subséquents. Ces ajustements ne produiront les effets escomptés que lorsqu’ils reposent sur un ambitieux plan d’équipement et de réalisation d’infrastructures afin d’optimiser la capacité opérationnelle des Forces et des services de sécurité, le tout sous-tendu par une gestion rationnelle et une meilleure appréhension des ressources humaines et des carrières, d’une gestion matérielle et financière vertueuses, au cœur desquelles se situent la redevabilité, la reddition des comptes affectant les ressources mises à disposition par le contribuable malien.
Nous espérons parvenir à formaliser cette dynamique au sein d’une loi de programmation militaire 2014-2018, permettant ainsi de consacrer la montée en puissance de notre outil de défense sur les cinq (5) prochaines années.
Nous vous proposons d’impulser cette dynamique par le renouveau d’un esprit de défense reposant sur l’élaboration d’une architecture de sécurité nationale, dont les principales articulations seront identifiées à travers une large concertation nationale impliquant la consultation des citoyens à la base en vue de les associer à la définition du rôle à jouer par les forces armées et de sécurité. Les missions subséquentes, les capacités à acquérir, de même que les ressources nécessaires, au prorata des possibilités du budget d’Etat, seront définies de commun accord et en complémentarité avec les rôles et les responsabilités des principaux acteurs engagés dans la provision de la sécurité.
En plaçant le citoyen au centre de cette quête, à savoir celle de la sécurité humaine, il devrait en découler une appropriation par celui-ci des termes et des contours de sa propre sécurité, de même qu’un engagement de tous les acteurs de contrôle, de supervision et d’accompagnement, notamment le Parlement et les autres institutions, les médias et les autres organisations de la société civile concernées.
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Armées,
Dores et déjà je ne peux passer sous silence les énormes sacrifices déjà consentis par l’Etat, notamment depuis le début de l’année 2013, et sur budget propre, qui ont permis de valoriser les initiatives de soutien aux Forces pleinement engagées dans les opérations de sécurisation dans le théâtre Nord de notre pays, mais aussi de réaliser ou de réhabiliter des équipements et des infrastructures indispensables.
Ces efforts ont permis de rehausser le moral des troupes, en améliorant à la fois leurs conditions de vie et de travail sur le terrain, tout en permettant la reconstitution et le renforcement d’une partie non négligeable des capacités opérationnelles des unités déployées, préparant du coup la montée en puissance de nouvelles unités de combat. Mais comme vous le savez du reste, il reste beaucoup à faire pour rendre une aptitude opérationnelle acceptable à nos Forces.
Excellence Monsieur le Président de la République, Chef Suprême des Armées,
En rétrospective, la désagrégation de notre outil de défense et de nos services de sécurité, ne peut être considérée que comme étant la résultante des décisions inappropriées ou malavisées des décideurs à différents niveaux de responsabilité, y compris celles de certains responsables des hiérarchies concernées.
L’attitude du Mali, notamment sa volonté et sa détermination à s’impliquer dans une lutte effective contre la menace terroriste opérant dans son septentrion ne peuvent plus être mises en doute.
A la fois les unités régulières reconstituées sur les ressources nationales que les groupements tactiques formés avec l’appui des vingt trois (23) Etats membres de l’Union européenne, sont déployées au quotidien et opèrent régulièrement en autonomie relative ou en conjonction avec des éléments Serval et ou de la MINUSMA.
Finalement, Monsieur le Président de la République, vous me permettrez, au nom de tous les Chefs d’Etat-major et directeurs des services, y compris de sécurité et paramilitaires, de m’acquitter de l’agréable devoir de formuler pour vous même, à l’endroit de votre famille, et à l’intention de tous ceux qui vous sont chers et à travers vous, à Monsieur le Premier Ministre, au Président de l’Assemblée Nationale, aux Présidents des Institutions, aux Membres du Gouvernement, et à leurs familles respectives nos vœux de bonne et heureuse année 2014.
QU’ ALLAH BENISSE le MALI !
Présidence de la République du Mali
Un discours éloquent qui ferait pleurer aux larmes nos illustres prédécesseurs depuis outre tombe où ils ont subi encore les errements de leurs enfants.
Mais pourquoi disculper les fautifs? pourquoi vouloir corriger si pas d’erreur?
un conseil:
demandez à tous les galonnés de sacrifier au nom de la patrie quelques années qui ne pèsent point sur les épaules;
un nécessaire reformatage de l’armée et des forces de sécurité;
un tamisage à grande eau pour évacuer les brebis galeuses qui n’ont d’autres ambitions que de sucer le simple citoyen.
http://d2q55mevlpufwx.cloudfront.net/wp-includes/images/smilies/icon_mrgreen.gif
Comments are closed.