Nouvel affrontement entre bérets rouges et bérets verts : L’irréparable honte

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Depuis bientôt un an, les bérets rouges et les bérets verts de l’Armée malienne ne cessent de faire parler d’eux. Non pas au front contre les terroristes, mais à Bamako.

Se regardant en  chiens de faïence, ils s’affrontent à tous les coups.

Une attitude qui aura  terni l’image de notre Armée nationale déjà fortement éprouvée. Leur dernier «spectacle», ils l’ont livré vendredi dernier au Camp para de Bamako où ils se sont sauvagement affrontés.

Vendredi 8 Février 2013. Très tôt, les habitants de Bamako avaient pris d’assaut les rues et les ruelles, qui pour aller au travail, qui pour chercher sa pitance quotidienne, car les temps sont durs, très durs. Personne ne pouvait cependant  imaginer que par ces temps à Bamako ou dans les localités proches, l’on pouvait entendre des coups de feu.

Hélas, ce fut le cas au camp para de Djicoroni encerclé dès 7 heures du matin par des soldats bérets verts, des gendarmes et des policiers.

Ainsi, les habitants dans la panique totale se sont terrés chez eux et les voies adjacentes au camp para de Djicoroni étaient toutes bloquées.

Le secteur quadrillé par les soldats bérets verts a été pendant 4 heures d’horloge  interdis  d’accès.

« C’est une affaire familiale qui va se régler en famille » nous explique tout fébrile, un jeune béret vert.

Bilan du règlement « familial » : 2 morts et 6 blessés graves.

Aussi depuis ce douloureux vendredi, le Camp Para est occupé  par les bérets verts. Les rouges et leurs familles délogés des lieux sont éparpillés dans la ville de Bamako ou ailleurs.

« Je ne comprends pas comment, au moment où les forces françaises et africaines sont ici pour nous aider à combattre les terroristes, des soldats maliens, au lieu d’aller au front s’entretuent. Quelle honte!» nous lance indigné, un habitant du quartier.

«Rien ne peut justifier ce spectacle.  C’est vraiment désolant pour nos militaires » ajoute cet autre.

Pourquoi, en est-on venu là ?

Selon certaines sources, les soldats (bérets verts) auraient envahi le camp  pour empêcher un rassemblement des bérets rouges.  C’est alors que les femmes et les enfants des bérets rouges auraient brûlé un véhicule et des pneus.  Ce qui justifiait les coups de feu de sommation. Une version que les soldats bérets rouges démentent catégoriquement. Selon eux, aucune voiture n’a été brûlée et les militaires (bérets verts) seraient rentrés dans le camp spontanément.

D’autres sources nous indiquent que c’est l’intervention télévisée du Chef d’état-major général  des Armées qui aurait mis le feu aux poudres.

Intervenant en effet il ya quelques jours à la Télévision nationale, le général Dahirou Dembélé, chef d’état-major général des Armées avait expliqué que certains bérets rouges avaient refusé d’aller au front au motif que leur régiment de  para Commando a été disloqué. En plus, selon le général Dembélé, ceux-ci tenaient régulièrement des assemblées au sein du Camp para.

Ce qui pour le général Dembélé est une indiscipline inacceptable. Le général avait également indiqué prendre toutes les dispositions pour mettre fin à la situation. Toute chose qui explique en réalité ce qui s’est passé le vendredi 8 févier.

Derrière toutes ces  versions, en réalité le problème est plus profond. Cette affaire dite bérets rouges /bérets verts n’est qu’un règlement de compte entre le capitaine Sanogo (et ses hommes) et ses « ennemis » jurés auteurs de la tentative de coup d’Etat du 30 avril 2012.

En tous  les cas, les événements du 8 février dernier prouvent que l’Armée nationale est profondément divisée et vulnérable. Mais en plus,  aveuglés par la haine, certains n’ont de soucis aucun pour préserver l’image de l’Armée nationale.

Dommage pour nos populations qui, malgré la conjoncture économique très difficile mettent chaque jour qui passe des millions de nos francs à la disposition de l’Armée Nationale, mais aussi pour tous ces soldats français et Africains qui risquent quotidiennement leur vie dans notre pays afin de le voir libre et débarrassé des terroristes.

Dieudonné Tembely

Boubacar Sankaré

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