Nouveau Mandat de la MINUSMA : Peu de changement et beaucoup de flous

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Contrairement aux attentes, très peu de changements ont été apportés au nouveau mandat de la MINSUMA. C’est ce qu’on peut retenir des nouvelles descriptions de taches de la Mission onusienne à l’issue de la résolution 2164 du conseil de sécurité des Nations Unies.

 

MINUSMA Nord Mali
Minusma Mali

C’est à l’issue d’une conférence de presse à «l’Hôtel de l’Amitié», hier mercredi 02 juin, que les responsables de la mission onusienne ont donné des éclaircissements sur leur nouveau mandat. La conférence était animée par M. Koenders, représentant spécial du secrétaire Général des Nations Unies au Mali et chef de la MINUSMA. Les échanges ont été très fructueux.

 

L’on retiendra qu’avec l’ancien mandat, la MINUSMA avait en sa charge sept engagements à savoir : stabilisation dans les principales agglomérations et contribution au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans le pays ; veiller à l’application de la feuille de route pour la transition à savoir le dialogue national  et le processus électoral ; protéger les civils et personnel des Nations unies ; protéger et défendre les droits de l’homme ; soutenir l’action humanitaire ; sauvegarder le patrimoine culturel et entreprendre des actions en faveur de la justice nationale et internationale.

 

Etl’on retrouve, par point, chacune de ces taches dans l’actuel mandant. En clair peu de changement ont été apportés au nouveau mandat.

 

Au lieu de 7, on y enregistre trois grands chapitres que sont : le chapitre de la sécurité ; stabilisation et protection des civils ; Appui au dialogue politique national et à la réconciliation nationale et le dernier chapitre concerne l’appui au rétablissement de l’autorité de l’Etat dans tout le pays.

Seule et unique bonne perspective : avec le nouveau mandat la Minusma est désormais appelée, voire autorisée à coordonner ses actions avec les FAMA (armées maliennes). Toute chose qu’elle s’abstenait de faire jusqu’à ce jour. En somme, elle devra désormais effectuer des patrouilles mixtes avec l’armée malienne.

 

A-t-elle l’initiative du feu, en somme, est-elle habilitée à ouvrir le feu aux côtés des FAMA ? Oui, mais seulement, en une seule et unique condition : que la population civile soit gravement menacée et qu’il ya besoin imminente d’intervenir.

 

Dans le nouveau mandat la MINUSMA doit aussi étendre sa présence dans les milieux ruraux et diminuer ses effectifs dans les grandes villes.

 

 Djibi

 

 

Encore le flou !

Quand, au mois de mai dernier à Kidal, les militaires maliens en déroute se dirigèrent sur le camp de la MINUSMA, le commandement a presque ordonné la fermeture des portes. Ce sont les soldats tchadiens qui ont porté secours aux nôtres. L’initiative venait du président Idriss Deby lequel avait recommandé aux siens de soutenir l’armée malienne partout où besoin sera avec ou sans mandat de la MINUSMA. Les soldats nigériens ont reçu les mêmes consignes de leur président.

 

Question alors ? Le nouveau mandat permet-il à la MINUSMA de se battre aux côtés des FAMA ?

 

Même après relecture de son mandat, elle (MINUSMA) n’a pas encore reçu cet ordre quand même la même résolution de l’ONU assimile la quasi-totalité des assaillants, hormis le MNLA, à des groupes terroristes. Et s’agissant du groupe séparatiste, elle (la résolution 2164) l’invite à se démarquer des autres groupes jihadistes au risque de leur être assimilé.

 

Tout se passe comme si la MINUSMA encore moins SERVAL, ne doit prendre part à la lutte contre le terrorisme. Une mission visiblement dévolue aux FAMA comme l’ont prouvé les événements de Kidal où les militaires maliens avaient véritablement en face d’eux, non les seuls combattants du MNLA, mais tous les groupes narco-jihadistes de la région. Et ni MINUSMA, ni SERVAL, n’a pas levé le petit doigt. Et le nouveau mandat ne corrige pas cette anomalie.

 

Par ailleurs, le nouveau statut permettra-il d’éviter les mêmes couacs survenus lors de la visite du PM à Kidal ? En clair, le gouvernement du Mali pourra-t-il demander et obtenir une assistance logistique ou stratégique de la MINUSMA ? Le nouveau mandat ne le spécifie pas.

 

La coopération entre FAMA et MINUSMA n’interviendra donc que lorsque, et si seulement si, l’on estime que la population civile est gravement menacée et qu’il y a lieu d’intervenir. Mais qui diantre, doit évaluer ce risque ? L’armée malienne, la MINUSMA elle-même ou la population civile censée être sous la menace ? Le nouveau mandat ne pipe mot.

 

En définitive, l’on a très peu de lisibilité sur cette mission onusienne au Mali ; pas du fait des hommes et femmes qui l’animent sur le terrain, mais certainement depuis New York, siège de l’Institution onusienne où des mains invisibles tirent bel et bien des ficelles.

B.S. Diarra

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1 commentaire

  1. sincèrement les maliens doivent ouvrir leurs yeux, partout où on parle du Burkina Faso ou de la France, le Mali n'a pas sa place. Minusma ou Serval c'est la même chose, bonnet blanc blanc bonnet ça ne sert à rien. Tout le monde sait que le Mnla est= aux groupes narco trafiquants= au Burkina Faso= la France. Dans l'histoire de l'humanité il y a eu plus de pertes en vies humaines partout où les forces de l'ONU ont intervenues. je crois que c'est aux maliens eux mêmes de prendre leur responsabilité et cesser de compter sur qui ou quoi que ce soit.

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