Après l’assassinat des deux journalistes de RFI, Laurent Fabius le ministre des Affaires étrangères a annoncé une “sécurisation accrue” de la région de Kidal. Sans entrer dans le détail. Difficile de dire déjà si cela va impliquer un renforcement de la force française présente au Mali.
Avant le double assassinat de Ghislaine Dupont et de Claude Verlon de RFI, le scénario semblait se dérouler comme prévu. Après la reconquête militaire de l’opération Serval, y compris de Kidal, et le retour à la démocratie, le nombre de soldats français devait passer de 3000 à environ 2000 à la fin de l’année, une fois le succès des élections législatives de novembre garanti. Puis un millier d’hommes devait rester dans le pays “pour une durée plus longue“.
Une “sécurisation accrue”
Il va donc peut-être falloir revoir cette feuille de route. Car l’enjeu c’est la sécurisation réelle et urgente du Nord-Mali et pas simplement le maintien d’une présence symbolique. Laurent Fabius a indiqué ce dimanche que “la sécurisation de l’ensemble de la zone et des zones voisines” allait être “accrue”. Il n’est pas entré dans le détail et le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian, qui entame ce lundi une visite au Pérou, ne s’est pas encore exprimé. Mais une source gouvernementale française explique qu’il s’agirait de rendre la présence française “plus visible“. Est-ce que cela peut se faire en réduisant les effectifs?
“Serval ne dispose pas des effectifs pour sécuriser la ville”
Selon le ministre malien de la Défense Soumeilou Boubeye Maïga qui s’exprimait sur France 24, “le contingent de la Minusma qui est là bas est plus ou moins cantonné, et Serval ne dispose pas des effectifs pour sécuriser la ville”.
Dès ce mercredi à l’Assemblée nationale, c’est à dire avant l’assassinat des deux journalistes, Le Drian avait affirmé que l’action militaire française au Mali relevait maintenant du “contre-terrorisme“.
La question est aussi de savoir si l’assassinat ciblé des deux journalistes de RFI est le prélude à des opérations terroristes de grande envergure contre les troupes françaises.
L’autre dossier crucial, c’est la formation accélérée de l’armée malienne qui devra prendre le relais des Français et de la MINUSMA, la force de l’ONU. Un processus qui prendra des années.
Tapis dans l’ombre, les terroristes, eux, ont montré qu’ils pouvaient frapper en plein coeur de Kidal.
Par Christian Chesnot, Sylvie Johnsson
Source: francetvinfo