Nord Mali : Comment ATT a failli face aux rebelles

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Il est vrai que l’ère ATT est aujourd’hui finie. Mais, à cause de son refus d’attaquer le noyau dur de la rébellion lorsqu’il en était encore temps, la moitié de notre pays vit des heures impossibles.

 

ATT

Nous sommes fin novembre 2011, tout juste après la dernière mission des députés dans le Nord Mali, plus précisément à Zakak, où son basés les ex-combattants libyens acquis à la cause du salafiste Iyad Ag Aghaly
Dans la ville de Kidal se sont retrouvés ledit Iyad et tous les officiers des Unités Spéciales qui collaborent avec lui. C’est alors que le Colonel Major Alhaji Ag Gamou décide, avec l’aide des autorités administratives et des forces de sécurité et de défense, d’interpeller ceux qui, dans quelques semaines, embraseront le Nord Mali, et de détruire leur arsenal de guerre.
La première phase de l’opération, qui devait débuter en ville vers 22 heures, consistait à arrêter Iyad et les officiers Ifoghas qu’il avait sous son emprise. Vers 1heures 30, les combattants libyens basés à Taghalot et ayant prêté allégeance au Mali devaient faire route vers Zakak avec l’armée malienne. Au même moment, deux hélicoptères de combat devaient prendre place sur l’hélicodrome d’Anefif. Les opérations sur le terrain devaient alors débuter vers 4 heures, avec le bombardement de l’aviation et l’intervention des troupes au sol. Il faut noter qu’à cette période, toutes les enquêtes concordaient quant à la préparation des attaques rebelles et aux désertions en masse futures.
Début décembre, le Colonel Alhaji Ag Gamou décide de contacter le président de la République, Amadou Toumani Touré, afin qu’il lui donne le feu vert. «Monsieur le Président, suite aux enquêtes que nous avons menées, et malgré les nombreuses tentatives de médiation, nous sommes sûrs qu’Iyad et les hommes qui sont basés à Zakak vont attaquer dans peu de temps. Nous avons décidé d’interpeler Iyad et de détruire tout le matériel qui se trouve à Zakak».
A l’autre bout du fil, le Président de la République explose: «Non! Non! Gamou, il ne faut pas me mettre dans les problèmes. Je suis à la fin de mon mandat et tu veux me mettre dos à dos avec les Maliens. Tu penses un peu à ce que la communauté internationale nous dira? D’ailleurs, qui te dit que ces gens-là vont nous attaquer? Je suis en pourparlers très avancés avec Iyad pour qu’il essaye de convaincre ses parents d’accepter le dialogue. Toi, occupe-toi de tes gens à Taghalot. D’ailleurs, je crois qu’on va faire de notre mieux et que mon successeur va s’occuper du reste». Dans la salle où se trouvait Gamou et certains cadres de la ville de Kidal, l’atmosphère était à l’abattement.
Quelques jours plus tard, début janvier, ATT contacte Gamou pour lui demander de rallier Bamako. «Viens à Bamako et je crois que nous allons partir ensemble ensuite à Gao. Je voudrais organiser quelque chose de grandiose. Nous allons sortir tout l’arsenal que nous avons pour impressionner les uns et les autres». Trois jours avant le fatidique 20 janvier, alors que Gamou est à mi-chemin entre Gao et Kidal, il apprend que Ménaka a été attaquée. Il décide d’aller au front, mais l’Etat-major lui demander de retourner plutôt à Kidal.
Des actions qui vont à l’encontre de la préservation de l’intégrité territoriale du Mali comme celles-ci, il y en a eu  assez pour écrire un roman. Loin de nous la volonté de tirer sur une ambulance, mais les conséquences des actes posés par ATT seront vécues encore pendant plusieurs mois, voire de nombreuses années, par nos compatriotes résidant Nord. Et, partant, par tous les Maliens. Et dire qu’ATT nous a toujours bassiné les oreilles avec sa fameuse phrase «C’est parce que j’aime ce pays…». Jugez-en par vous-mêmes.
Paul Mben

Commentaires via Facebook :

21 COMMENTAIRES

  1. La junte ne doit pas être une partie prenante dans la gestion des affaires de l’Etat. Elle n’a aucune légitimité! Elle ne représente personne! Elle être dissoute maintenant.
    Stop à l’amateurisme et au népotisme!

  2. Pourquoi faire l’éloge de GAMOU? Je pense qu’il n’est pas claire dans cette histoire de rébellion!
    Ceux qui ont pu écouter le l’intervention télévisé en bambara de Sanogo, l’autre soir, peuvent se rendre compte qu’il compte pas s’effacer pour de bon!
    Apres la période d’intérim de Diougounda, c’est sur qu’il essayera de s’imposer!
    Que Dieu nous donne longue vie!juste 40 jours et on verra!

  3. Il faut reconnaçttre aussi q’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des oeufs.c’est à dire kon ne pe pas combattre la rebellion sans pretendre ne pas faire la guerre.un peu l’erreur dATT qui à fini par degenerer.

  4. les militaires ne connaissent pas les maliens; la patience n’est pas une faiblesse, attention quand ça se déclenche il n’y aura plus d’échappatoire, alors sanogo ressaisi toi et sort par la porte qui n’est plus grande mais pas trop petit encore

  5. c’est quoi cet article? Mr le journaliste, voudriez vous donner une raison à la debandade de nos forces armées? ATT, toujours ATT. Est que vous avez un enrégistrement sonore de ce que vous racontez?

  6. La loi est claire et il faut l’appliquer

    Il faudrait être très  clair avec la junte que le Mali ne toléra aucun autre manquement à la loi et une autre atteinte à sa constitution.

    La constitution de février 1992 est le résultat de la volonté du peuple malien à travers son oui au référendum constitutionnel.

    Le pouvoir déchu d’ATT est une autre émanation du peuple malien à travers son vote du premier tour des élections présidentielles de 2007.

    La constitution accorde un mandat de cinq ans et non un mandat de cinq ans moins deux moins au président élu au suffrage universel direct à deux tours.

    La constitution interdit toute prise de pouvoir par la force autre que par la voie des urnes.

    Si un dirigeant politique ou un homme d’état enfreint à la loi ou devient auteur d’une infraction pénale, c’est la justice qui doit lui sanctionner.

    Au Mali, le pouvoir judiciaire n’est pas assuré par l’armée parce qu’elle n’a ni le mandat constitutionnel ni la compétence juridique pour le faire.

    En s’attaquant à la république le 22 mars 2012, le CNRDRE a commis le pire crime qui puisse exister au Mali.

    Avec la médiation des pays frères du Burkina Fasso et de la Côte d’Ivoire, la représentation nationale à l’assemblée nationale a accordé une amnistie aux membres du CNDRE pour qu’ils s’écartent du pouvoir sans être inquiétés de leurs forfaits du 22 mars 2012.

    Leur mise à l’écart permet le retour à l’ordre constitutionnel normal  dont le Mali a besoin pour bénéficier de l’aide de la communauté internationale.

    Ce retour ce manifeste par une présidence intérimaire de 40 jours et au delà une éventuelle  transition.

    Cette transition doit regrouper les forces vives de la nation autour de la classe politique et dans le cas d’espèce elle sera ni plus ni moins qu’une prolongation de la présidence intérimaire du Pr Dioncounda.

    En clair, le Président Dioncounda Traoré conduit le Mali jusqu’à élection du futur président que ça soit avec un gouvernement  intérimaire ou en transition.

    Le CNRDR est une organisation illégale du point de vue de la constitution de février 1992.

    Pire il n’a aucune légitimité  ni auprès du peuple malien ni dans l’armée malienne.

    A ce titre il ne peut ni imposer au peuple malien sa participation aux instances intérimaires et transitoires du Mali, ni imposer son existence à la république du Mali.

    Dès l’investiture du président intérimaire il faut publier un décret d’interdiction du CNDRE purement et simplement.

    Le CNDRE n’a aucun pouvoir en dehors des actes où il terrorise de paisibles citoyens depuis le 22 mars 2012.

    Alors je dis, au président du CNDRE, dès, l’instant où le président intérimaire sera investi, il aura plein pouvoir pour appliquer la loi au Mali.

    Si par malheur les membres du CNDRE s’interfèrent aux affaires de la république en seconde violation de la loi malienne, le Mali n’aura aucun mal de lever leur amnistie et de les poursuivre devant les juridictions compétentes.

    A bon entendeur salut!

    • kassin, je suis de ton avis à tout point de vue. Quant à moi, cette junte ne mérite pas du tout une amnistie, plutôt la cour martiale.

      • et quelle cours pour ATT qui a toujours negocier avec les terroristes depuis 2005 au point que ceux-ci ont fini par installer leurs bases au nord mali au grand soulagement de l’Algerie qui ne savait quoi faire de ses brebis egarées. ensuite ATT a autorisé l’arrivée avec armes et munitions d’ex-rebelles combattants. au nom de quoi accepte-t-on le port illegal d’armes dans un pays souverain?
        A titre de rappel, ATT est en tant que chef d’etat, chef supreme des armées, il est le garant dde l’integrité territoriale du pays…. et vous voulez qu’on le blanchisse. pourquoi? arretez vos blabla!!!!

    • aucune de vos recommandations ne garantissent l’unité du pays, et pire elles ignorent les forces en presence. ne vous enfermez pas dans les textes: les realités du pays nous imposent pas mal d’elements à prendre en compte. si je vois le risque de somalisation auquel le pays a echappé pendant ces trois dernieres semaines, je ne peux que me rejouir qu’on soit sur le point de sortir du boubier.
      mais en saurait – il etre autrement. le democratie ne se mange pas, elle s’entretien et Dieu sait qu’au Mali elle etait mal entretenue, parce qu’elle avait été tué par le consensus. c’est ce consensus qui a ouvert la porte à une sorte de lethargie politique et meme institutionnelle. la suite, vous la connaissez.
      sans dedouaner les putschistes encore moins les soutenir je pense qu’il ne faut pas jetter de l’huile sur le feu. la sagesse veut que l’on s’achemine dans ce calme jusqu’à guerir de nos nombreux maux. une amnestie pour ces officiers ne tuerait personne

  7. Ouf bonjour l’operation seduction pour Gamou!!! Ces informationns viennent de Gamou, qu’il prouve qu’il veut se battre en allant au charbon sinon sa crédibilité a pris un gros coup avec ce volte-face!!!!

    • Salut KOUDIS, je te croyais au dessus de ces petits sentiments. Tu sais toi meme dans ton fort interieur que GAMOU et OULD MEHDOU se sont battu jusqu’a la derniere minute contre ces rebelles, et sans le soutien du reste de notre “vaillante” armee. Le gars a, a un moment donne fait un choix que moi je trouve bien raisonne pour sauver sa vie et celle de ces hommes. S’il veut remonter au front, tout le peuple malien doit se mettre derriere lui. Moi je suis entrain d’observer SANOGO et ses copains qui pretendent etre venu retablir l’integrite territoriale du Mali, mais j’ai l’impression qu’ils sont plutot entrain de compter sur la CEDEAO et les puissances occidentales pour le faire. Autant dire que cela ne se fera jamais. Mon propos ici est d’amener tous les maliens soucieux du devenir de ce pays a appuyer les milices gandakoye du Capitaine MAIGA et touareg du Colonel GAMOU. Organisons nous pour collecter des fonds a leur profit.

      • Angaran, je vais te surprendre mais je suis un fan de ce Gamou tu as peut être remarqué sur certains de mes posts!!! Le jour qu’il a parlé sur RFI j’ai failli piquer une crise de syncope tellement j’ai été surpris!!! J’ai rien dit de grave juste de l’aider à aller se battre s’il le veut et nous le soutenons en cela 😉 😉

        • Je m’excuse pour la confusion, et je pense sincerement que ce sont les touareg et les songhois qui peuvent faire la peau a ces bandits.

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