Le Comité militaire de suivi de la réforme des forces de défense et de sécurité, que dirigeait l’ex-chef de la junte Capitaine Amadou Haya Sanogo et qui avait en charge la réforme de l’armée malienne, a été dissous par le Conseil des Ministres du vendredi dernier.
D’après le communiqué du Conseil des Ministres du vendredi 8 novembre 2013, “Sur le rapport du ministre de la Défense et des Anciens Combattant, le Conseil des Ministres a adopté un projet d’ordonnance portant abrogation de la Loi N° 2012-027 du 12 juillet 2012 portant création du Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité.
Le Mali a vécu en avril 2012 une crise institutionnelle sans précédent, doublée d’une rébellion armée dans son septentrion. Compte tenu de ces circonstances exceptionnelles qui ont affecté le fonctionnement régulier des institutions de la République, la Cedeao a appuyé les acteurs de la vie politique malienne dans l’organisation de la sortie de crise.
L’Accord Cadre de Mise en Œuvre de l’Engagement solennel du 1er Avril signé dans ce cadre, a prévu, au titre des mesures d’accompagnement de la période transitoire, la création d’un Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité.
La loi du 12 juillet 2012 prise en application de cette disposition, a créé le Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité et précisé que la mission dudit comité prend fin avec la transition politique.”
Le Capitaine Amadou Sanogo avait été nommé président de ce comité militaire de réforme par un décret daté du 8 août 2012, puis installé en grandes pompes dans ses fonctions en février 2013 par le président de la transition Dioncounda Traoré.
Le 28 août 2013, la nomination de Amadou Haya Sanogo, devenu deux semaines auparavant général, été annulée sans explication officielle. Cette annulation et la promotion au grade de général quatre (4) étoiles ont été décidées avant l’investiture du nouveau président de la République Ibrahim Boubacar Keïta.
Le communiqué du Conseil des Ministres précise qu’“après l’élection du Président de la République et son installation dans ses fonctions, il est apparu nécessaire de mettre fin à la mission du Comité Militaire de Suivi de la Réforme des Forces de Défense et de Sécurité.
L’adoption du présent projet d’ordonnance qui abroge la Loi du 12 juillet 2012 s’inscrit dans ce cadre.”
UN NOUVEAU CHEF D’ÉTAT-MAJOR DES ARMÉES
Le Conseil des Ministres a également nommé un nouveau chef d’état-major général des armées, le Général de division Mahamane Touré, qui remplace le Général Ibrahim Dahirou Dembélé.
Il faut préciser que le Général e général Ibrahim Dahirou Dembélé avait été nommé à cette fonction de chef d’État-major Général des armées par l’ex-chef de la junte, Amadou Haya Sanogo.
Le nouvel arrivant est un homme connu du grand public pour avoir été, par le passé, chef de l’unité de lutte contre la fraude douanière et directeur général des Douanes du Mali dans les années 90. Puis, il occupa des responsabilités entre la fin des années 1990 et la première moitié des années 2000 au Ministère de la Défense.
De 2006 à 2012, le Général de division Mahamane Touré a travaillé à Abuja au siège de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), dont il a été le commissaire chargé des Affaires Politiques, de la Paix et de la Sécurité.
Avant d’être nommé chef d’état-major général des armées, en remplacement du général Ibrahim Dahirou Dembélé, le le Général de division Mahamane Touré était directeur général de l’École de maintien de la paix Alioune Blondin Bèye de Bamako, un centre de formation dédié aux opérations de soutien à la paix.
Baba SANGARÉ