Mutinerie à Kati, le 30 septembre dernier : Des “cas d’assassinats perpétrés” Amnesty dénonce une “purge” à l’intérieur de l’armée avec des “disparitions forcées”

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Camp_KatiL’affaire des mutins de Kati du 30 septembre dernier a connu un rebondissement, hier. En effet, depuis cette triste épisode de la vie des militaires de Kati, les autorités politiques et militaires s’étaient gardées de toutes déclarations sur les cas d’assassinats que la rumeur a colportés jusque dans les Rédactions des médias. Dans deux communiqués différents, le Ministère de la Défense s’était simplement contenté de dire que l’opération Saniya, qui a été lancée pour mater les mutins, s’était déroulée sans violence, que des militaires ont été dessaisis de leurs armements et mis aux arrêts, que l’arsenal du général Amadou Haya Sanogo a été saisi et sécurisé, et que l’état-major des forces armées contrôle désormais la caserne de Kati.

 

A suite de nombreuses informations recoupées ici et là à Kati et auprès des familles de militaires, notre confrère “Nouvel Horizon” publiait dans sa livraison du vendredi 11 octobre un article indiquant qu’au moins deux militaires proches du général Amadou Haya Sanogo ont été retrouvés morts. Leurs corps, portant des stigmates de tortures et des traces de balles, ont été trouvés à Kati et dans les environs de Kati. Il s’agissait du soldat Lansine Kéïta dit Rougeot (son corps a été retrouvé à Dougabougou, à une dizaine de kilomètres après la ville de Kati) et du Lieutenant Dramane Sissoko, chef de la sécurité du Général Amadou Haya Sanogo (son corps a été déposé avec un faux nom à la morgue de Kati).

 

D’autres confrères avaient également rapporté plusieurs cas de découvertes macabres de militaires tués dans des circonstances  nébuleuses.

 

 

Hier enfin, le Ministre de la Défense a reconnu qu’il y a eu des cas d’assasinats “au cours de ce triste évènement.” Dans un communiqué parvenu à notre Rédaction, le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants révèle que “suite à la mutinerie de certains militaires à Kati, le 30 septembre 2013, les services d’investigation ont procédé à des auditions et enquêtes relatives aux violences et cas d’assassinats perpétrés au cours de ce triste évènement. Les éléments de preuve qui ont été rassemblés à l’encontre de personnes impliquées dans les crimes constatés ont conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire depuis quelques jours.”

 

Ledit communiqué ajoute “que nul ne sera au dessus de la loi et que les enquêtes en cours seront conduites à leur terme en vue de rechercher et traduire en justice toutes les personnes concernées.”

 

 

UNE PURGE MENÉE PAR LES HOMMES DE AMADOU SANOGO

Si le Ministère de la Défense parle de “cas d’assassinats perpétrés”, l’organisation internationale de défense des droits de l’homme, Amnesty International, dénonce plutôt une purge au sein des forces armées maliennes.

 

Dans un communiqué rendu public, hier à Paris, Amnesty international déclare que “des informations récentes indiquent que des éléments de l’armée du Mali effectuent une purge de soldats qui ont pris part à une mutinerie le mois dernier dans une caserne située à l’extérieur de Bamako”. Amnesty précise que “les corps de quatre soldats ont été découverts au début du mois d’octobre près de la capitale et plusieurs autres, y compris un colonel, sont portés disparus. Ces exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées apparentes font craindre que les soldats fidèles au général Amadou Haya Sanogo, qui a organisé un coup d’État en mars 2012, ne soient en train de mener une purge dans leurs rangs pour étouffer toute dissidence”.

 

En commentant “ces exécutions extrajudiciaires et disparitions forcées apparentes ”, M. Gaëtan Mootoo, chercheur d’Amnesty International sur l’Afrique de l’Ouest, a déclaré que “ceci est le dernier exemple frappant de la manière dont un petit groupe de soldats qui semblent se considérer au-dessus de la loi continuent à s’accrocher au pouvoir au Mali”.

Amnesty estime que “malgré l’arrivée au pouvoir d’un président démocratiquement élu en août 2013, un petit groupe de soldats fidèles à l’ex-junte continue d’imposer, en toute impunité, la terreur à leurs opposants présumés”.

Évidemment, l’organisation appelle les autorités maliennes à ouvrir une enquête indépendante et impartiale.

“Assassinats” ou “purge”, le temps nous dira. Mais en fait, à regarder de près les évènements de Kati, les circonstances et les conditions dans lesquelles les militaires “assassinés” l’ont été, il est évident qu’une certaine logique “conduit” les actes et actions posés par les militaires de Kati. S’agit-il d’une logique de purge?

El Hadj Sinaly DIARRA

 

COMMUNIQUÉ

            Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants a l’honneur d’informer l’opinion nationale et internationale que suite à la mutinerie de certains militaires à Kati, le 30 septembre 2013, les services d’investigation ont procédé à des auditions et enquêtes relatives aux violences et cas d’assassinats perpétrés au cours de ce triste évènement.

            Les éléments de preuve qui ont été rassemblés à l’encontre de personnes impliquées dans les crimes constatés ont conduit à l’ouverture d’une procédure judiciaire depuis quelques jours.

Le Ministre de la Défense et des Anciens Combattants rassure les populations que nul ne sera au dessus de la loi et que les enquêtes en cours seront conduites à leur terme en vue de rechercher et traduire en justice toutes les personnes concernées.

Le Ministre présente ses condoléances aux familles des défunts et souhaite prompts rétablissements aux blessés.

Fait à Bamako, le 23 octobre 2013

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9 COMMENTAIRES

  1. vraiement je ne sais pas ce que cet amnisty machin nous veut ?
    pourquoi ne s interesse t il pas au massacre des soldats maliens a haguelhoq ?un massacre commis au vu et su de tout le monde , et personne n en parle , alors que les preuves materielles existes,ceux qui ont commis ces crimes sont belle et parmi nous et nous les connaissons , il faut bien reconnaitre que c est pas alqaida qui a commis ce massacre, alors c est qui ?? au lieu de nous distraire avec ce probleme de kati ,que notre armee et notre justice peut bien regler.

  2. Bonjour frère soldat…..

    Comme je le disait il y a un 6 mois , attendons la fin du film western. je suis convaincu que la fin qui sera intéressante lorsqu’il ne restera que le héros et le chef-bandit. Le temps est le meilleur juge, “il est l’autre nom de Dieu” comme le disait l’autre ivoirien qui se trouve à l’instant à la CPI. Allah ka tignè dèmè.

  3. D’ABORD MON NOUVEAU FILM … QUE J’ENCOURAGE À ALLER VOIR CE WEEK-END …

    http://flic.kr/p/gX2mnB

    IBK ET DIONKOUDA SONT TOUS LES DEUX SOUILLÉS DE SANG …

    LES RÉCENTS ÉVÉNEMENTS DE KATI … NE SONT QUE LE RÉSULTAT DE LEUR COMPLICITÉ … PROTECTION … ET PROMOTION D’UNE RACAILLE DE SOLDATS RATÉS … PUTSCHISTES … CAMBRIOLEURS … TORTIONNAIRES… ET ASSASSINS …

    CELA … SEULEMENT POUR LE POUVOIR ET L’ARGENT …

    LEURS IRRESPONSABILITÉ ET MANQUE D’INTÉGRITÉ … A COUTÉ LA VIE À D’AUTRES FILS DU PAYS … DE FAÇON LÂCHE ET ATROCE … DES PÈRES DE FAMILLES … DES FILS D’AUTRUI … DES AMIS D’AUTRUI …

    BIEN QUE PRÉSUMÉS ASSASSINS EUX MÊMES … ILS ONT DROIT À UN JUGEMENT JUSTE … COMME TOUT AUTRE ÊTRE HUMAINS …

    VOUS SUIVREZ VOTRE SANOGO EN ENFER … CAR VOTRE COMPLICITÉ PASSIVE ET ACTIVE … A COUTÉ DES VIES HUMAINES …

    Moussa Ag,… VOUS AVEZ SEMÉ LES GRAINS DE LA MERDE … ET NOUS RÉCOLTERONS TOUS LA MERDE …

    L’ASSOCIATION AVEC LE DIABLE A DES CONSÉQUENCES …

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