Mort des élèves-officiers de l’EMIA / L’affaire sera jugée devant le tribunal

La mort le 3 Octobre des élèves officiers d’Active de l’Ecole militaire interarmes de Koulikoro, suite à des manœuvres, demeure le sujet d’actualité qui achoppe au Mali.

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Le Directeur de l’Information et des Relations Publiques des Armées, le Colonel Idrissa Traoré a rendu public le 9 Octobre, un communiqué du ministre de la Défense et des anciens combattants annonçant des sanctions de révocation du commandant du Centre d’Instruction Boubacar Sada Sy de Koulikoro, le Colonel Soungalo Coulibaly, du commandant de l’Ecole Militaire Interarmes, le Colonel Ousmane Garango et de l’ensemble du personnel d’encadrement de l’Ecole Militaire Interarmes. Ces sanctions constituent une réaction des hautes autorités du Mali, à l’issue des enquêtes qui ont permis d’établir les responsabilités individuelles et collectives.

Comme au camp Guantanamo  

Ce communiqué est une avancée en admettant que les « décès sont survenus suite à des sévices corporels infligées à l’occasion du traditionnel exercice de Bahutage ». Le 3 octobre 2011 à Koulikoro, officiellement « des sévices corporelles » ont entrainé la mort de cinq Elèves Officiers d’Active de l’Ecole Militaire Interarmes. On doit cette version officielle aux services spécialisés que sont l’Inspection Générale des Armées et Services, la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale, et la Direction de la Sécurité Militaire qui ont diligenté des enquêtes approfondies, à la demande du ministre de la Défense. C’est donc connu, sous le couvert de « manœuvres » qui est un exercice accepté dans l’armée, les cinq victimes auraient été battus torturés jusqu’à la mort. Les premiers signes de faiblesse physique chez les élèves laissés à eux-mêmes sans défense, par l’encadrement n’ont apparemment pas alerté les bourreaux qui étaient, si les dires se confirment, animés de haine viscérale et mortelle contre des personnes qu’ils sont sensés être en train de former.

La riposte des autorités en mal de prévoyance                                

Il est difficile pour un corps étranger de juger l’armée si l’on n’en maîtrise pas le fonctionnement. C’est la grande muette, mais nous avons toujours cru qu’une telle bévue ne pouvait se produire dans l’armée malienne. Les autorités ont réagi en prenant des sanctions. Mais rien ne peut plus réparer les pertes en vies humaines à l’occasion de ces manœuvres manipulées, ce détournement du pouvoir militaire. Rien ne rattrape point le gâchis commis. En plus des mesures administratives, il y a eu des sanctions disciplinaires : « soixante jours d’arrêt de forteresse avec traduction devant un conseil d’enquête des instructeurs permanents de l’Ecole Militaire Interarmes, présents sur le terrain ; radiation des Forces Armées de l’ensemble des Elèves Officiers d’Active de la 3ème année de l’Ecole Militaire Interarmes ; la mise à la disposition des juridictions compétentes, des Elèves Officiers d’Active de la 3ème année de l’Ecole Militaire Interarmes, au nombre de 24 dont 21 Maliens, un Burkinabé, un Sénégalais, un Togolais ; qui se sont rendus coupables de sévices corporels ayant entrainé la mort des cinq Elèves Officiers d’Active ».

Selon le communiqué du ministère de la Défense et des Anciens Combattants, les investigations se poursuivent pour situer toutes autres responsabilités. Selon des sources proches de l’EMIA, ce serait une sordide histoire d’amour qui aurait coûté la vie à des vaillants éléments des armées malienne et sénégalaise. Les enquêtes feront plus de lumière sur les faits. Ceux qui sont morts le sont pour la Nation et en martyrs. Ils méritent notre respect.

B. Daou

 

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