La MINUSMA peine à s’acquitter de ses dettes, ses fournisseurs sont en colère

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un vehicule de la minusma - déminage
Un vehicule de la minusma

Combien la Mission des Nations Unies au Mali (MINUSMA) doit-elle à ses fournisseurs maliens et étrangers ? 100 millions CFA ? 20 milliards CFA ? Une certitude : la plupart d’entre eux sont sur le point de mettre la clé sous la porte, à cause du retard pris dans le paiement de leurs factures.

Certains fournisseurs attendent d’être payés depuis cinq mois ; d’autres, depuis huit, voire neuf longs mois. Au rang de ceux-ci : la multinationale TOTAL, qui fournit la MINUSMA en carburant. Celle-ci lui doit, selon nos informations, plus de 10 milliards CFA. Autre victime de la MINUSMA : un fournisseur de matériel informatique de la place, qui a requis l’anonymat. La MINUSMA lui doit plus de 35 millions CFA.

S’y ajoutent d’autres, comme les prestataires de services, les fournisseurs de biens de consommation, de meubles etc….

Tous courent, depuis plusieurs mois, derrière leurs dus. Sans succès. D’où leur colère. « Chaque fois que nous nous rendons à leur quartier général pour réclamer notre dû, on nous répète la même chose : vos factures sont dans le circuit », nous confie un opérateur économique tremblant de colère. Avant d’ajouter, avec des gestes hauts et forts : « Si nous ne sommes pas payés dans les jours à venir, nous nous ferons entendre en organisant des sit-in et des marches  ».

Les fournisseurs et prestataires de services ne sont pas les seuls à être bernés par la MINUSMA. Fin mai, début juin, la MINUSMA- encore elle – avait organisé, en collaboration avec des directeurs de publication , de radios et des Communicateurs traditionnels, un séminaire-atelier de quatre jours à Sélingué.

Selon le dossier de presse distribué aux participants, chacun devrait empocher 50.000 CFA par jour. Mais quelle ne fût leur surprise à la fin des travaux ? Chaque participant s’est vu proposer la modique somme de 6.000 CFA par jour. Ce que les journalistes et Communicateurs traditionnels ont refusé. A l’unanimité, ils ont demandé à la MINUSMA de garder son argent. Avant de reprendre le chemin de Bamako.

« Ce n’est, ni plus, ni moins, qu’une escroquerie en bande organisée ! », dénoncent certains confrères, les yeux rouges de colère.

Oumar Babi

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