Meetings à la Bourse du Travail : Le front de protestation se mobilise

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La situation semble incertaine. D’abord, depuis le jour du putsch jeudi 22 mars, tous les hauts gradés ont vidé les camps. Et puis le samedi et le lundi, ce sont toutes les grandes formations politiques, les associations et autres entités de la République qui se sont retrouvées à la bourse du travail pour demander au comité militaire son départ et avoir un calendrier de sortie de crise politique dans notre pays. Aussi, la CEDEAO et d’autres forces internationales tiennent, même si c’est par la force, à rétablir l’ordre constitutionnel.

Bourse du Travail incendiée

Quelques jours seulement après la prise du pouvoir par les armes, la junte militaire, si elle ne revient pas dans une disposition constitutionnelle, risque de mettre notre pays à feu et à sang. Pas par les Maliennes et les Maliens mais par la CEDEAO (Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) dirigée par le Président Ivoirien, un démocrate bon teint. Surtout que le vieux Me Abdoulaye Wade du Sénégal, malgré son entêtement pour un 3ème mandat, vient de donner une leçon de démocratie à la sous région. Il a, même, surpris son état major en appelant son ancien Premier ministre Macky Sall en le félicitant de sa victoire ce dimanche soir.
LES MALIENS S’INDIGNENT
Depuis la prise du pouvoir par la junte aucun Malien ne s’est manifesté pour affirmer son soutien. Alors que de tempérament, le Malien laisse toujours éclaté sa joie. Mais, depuis leur communiqué (CNRDRE), les uns et les autres ont attendu. Et puis, après des analyses approfondies, les déclarations qui s’en suivirent de la part de la majorité, rejettent le putsch. Pour preuve, ce manifeste issu du grand meeting organisé par l’UNTM, les partis politiques (Adéma Pasj, Urd, Parena, Mpr, Pdes, etc.), la jeunesse du Mali entre autres ce samedi à la bourse du travail. Dont voici le libellé :
“Manifeste du Front pour la sauvegarde de la démocratie et de la république (FDR)
Issue de la révolution démocratique de mars 1991 et de la Conférence Nationale de juillet et août 1991; la Constitution de la troisième République proclame solennellement que le fondement de tout pouvoir est la Constitution. Tout coup d’Etat, tout putsch est un crime contre le peuple malien.
Considérant que la Constitution de la troisième République est l’aboutissement de la longue lutte des patriotes et démocrates Maliens pour la liberté, la démocratie et la justice.
Considérant qu’aucun malien, qu’aucun groupe de maliens, quelque soit sa puissance, ne peut suspendre une Constitution adoptée par référendum par le peuple souverain du Mali.
Considérant que la Constitution autorise le peuple malien à la désobéissance civile comme forme de lutte.
Considérant que le 22 mars 2012 est intervenu un coup d’Etat militaire, rompant le processus démocratique en République du Mali.
Considérant que les auteurs du coup d’Etat ont décidé la suspension de la Constitution et la dissolution de toutes les Institutions de la République du Mali.
Considérant que les engagements internationaux et les instruments dûment ratifiés par la République du Mali, en vertu desquels les libertés publiques sont protégées et une justice indépendante est garantie.
Considérant qu’en prononçant la dissolution de la Constitution, qu’en perpétrant le coup d’Etat la junte militaire rompt avec la forme républicaine de l’Etat.
Considérant qu’en suspendant la Constitution, garant de l’intégrité territoire et de l’unité nationale, ce coup d’Etat prive le peuple malien de tout instrument de défense de cette intégrité territoriale, de cette unité nationale.
Considérant que le coup d’Etat du 22 mars accroît dangereusement les menaces qui pèsent sur l’intégrité du territoire national, l’unité et la cohésion sociale et que de ce fait il porte le germe de partition du pays et de la guerre civile.
Les partis politiques et les organisations de la société civile, représentant toutes les forces vives de la Nation, réunis à la Bourse du Travail le samedi 24 mars 2012, rejettent le coup et le condamnent avec la dernière énergie, ont décidé de créer le Front pour la sauvegarde de la Démocratie et la République (FDR).
Le FDR a pour objectifs :
1 -défense de la Constitution du 25 février 1992 ;
2 -la restauration de la légalité constitutionnelle ;
3 -le respect des libertés publiques et enfin le rétablissement de la paix de la sécurité au nord du Mali, en vue du retour de nos compatriotes déplacés à l’intérieur et à l’extérieur du pays et de l’organisation d’élections libres et transparente en République du Mali.
Fait à Bamako le 24 Mars 2012. ”
Notons que le Front Uni pour la défense de la République et de la démocratie est une alliance de plus de 38 partis politiques, de nombreuses associations, de la société civile, etc. Tous se sont réunis à la bourse du travail en décidant de mener une résistance contre la junte. Ils ont souligné de rencontrer le jeune putschiste afin de lui transmettre un seul message, son départ et un calendrier de sortie de crise politique. On pouvait alors entendre : “Capitaine Sanogo, dégage !, Non au coup d’Etat! ”
JOURNEE COMMEMORATIVE DU 26 MARS 1991 A LA BOURSE DU TRAVAIL
Ils étaient encore là, Siaka Diakité, Soumaïla Cissé, Iba N’Diaye, Tiébilé Dramé, Mme Touré Safiatou député de la CIII, Mme Konté Fatoumata Doumbia maire de la CI, entre autres pour appeler le Capitaine à rendre le pouvoir. Pour cette occasion, ils ont souligné que le Mali, cité en exemple pour sa démocratie, n’a pas besoin de coup d’Etat pour résoudre un quelconque problème. Car, il y a toutes les voies de recours pour régler un problème. Ils se sont engagés pour faire sortir notre pays de cette crise. Pour sa part Mme Touré Safiatou souligne : “J’aurais pu comprendre si après le coup d’Etat, M. Sanogo avait laissé le pouvoir aux civils pour se consacrer lui-même à la gestion de la crise du Nord. On n’en marre des pillages, des exactions des militaires à Bamako alors que Kidal est entouré par les rebelles. Le Mali ne peut pas et ne doit pas vivre isolé du monde.”
Dernier intervenant de ce meeting, le candidat de l’Urd Soumaïla Cissé, de retour de Kati où il avait été reçu par la junte, indique : “Je leur ai dit que je ne suis pas d’accord pour ce putsch.”
Déboussolés et déçus, les jeunes voulaient marcher sur l’ORTM. Il a fallu l’intervention des sages pour calmer leur ardeur.
CEDEAO – ORGANISATIONS INTERNATIONALES
C’est aujourd’hui que se tiendra la réunion extraordinaire de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest à Abidjan. Déjà, le ton est grave car de nombreux Chefs d’Etat prôneraient la force pour rétablir l’ordre constitutionnel. Après de nombreuses condamnations d’organisations, de rupture de coopération avec le Mali. Alors, que Dieu protège le Mali.
B. DABO

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2 COMMENTAIRES

  1. foroski, j respecte la liberté d’expression et suis hostile à tout égoïsme susceptible d conduire notre nation dans un avenir incertain, solitaire et dangereux, j vous suggère d revoir vos copies et d penser q l’histoire restera tjrs. soutenir c putsch est à coup sûr un acte qui plonge notre pays dans le chaos (avancée de la rébellion, scission d l’armée et du peuple, isolement, insécurité etc.), comment avec une telle foret on p s’entêter à encourager c coup d force. On n p plus revenir sur le putsch puisqu’il a déjà lieu, mais l bon sens voudrait qu’on limite les conséquences néfastes pour la nation. Arretez vous un instant et interrogez vous-meme sur c q p etre l futur d notre pays avec le dessein qui s présage pour du fait d la situation actuelle. il s’agit d notre nation, c pas un simple échange sur un forum, il faut vous y mettre davantage svp

  2. DECLARATION DU MOUVEMENT POPULAIRE DU 22 MARS 2012
    Nous, partis et mouvements politiques, associations et organisations de la société civile,
    réunis ce jour 23 mars 2012 à l’appel du parti SADI à son siège prenons acte du coup
    d’Etat 22 mars 2012 du Comité National de Redressement de la Démocratie et de la
    Restauration de l’Etat.
    Contrairement à toutes les voix pseudo-démocratiques qui crient au coup d’Etat qu’ils
    disent « inutile» ou « retardataire » et appellent en conséquence à rétablir l’ordre
    constitutionnel et tenir les élections dans les plus brefs délais, nous proclamons :
    – Le coup d’état du 22 mars 2012 est un courageux sursaut politique et militaire ;
    – Un sursaut national salutaire des forces saines et patriotiques de l’armée maliennes ;
    – nous réaffirmons que ce coup d’état est un sursaut salutaire pour débarrasser le Mali
    et sa démocratie de la gangrène des généraux capitulards et de l’élite politique
    corrompus qui ont conduit le pays à la faillite et vers sa partition.
    – Ce coup d’Etat est un sursaut salutaire pour annuler les projets illégaux et illégitimes
    de référendum constitutionnel et élections sous occupation et sans issues ;
    – Ce coup d’Etat est un sursaut salutaire pour engager toutes les forces vives du Mali à
    la lutte pour le redressement de la Démocratie et la restauration de l’Etat.
    Nous soulignons que compte tenue de la faillite des partis politiques consensuels, ce
    coup d’Etat est l’unique moyen dont dispose le peuple malien pour reconquérir sa
    dignité et son honneur perdu, rétablir son unité nationale, son intégrité territoriale, sa
    cohésion et sa prospérité sociale et rénover sa démocratie sur la base de ses intérêts.
    Notre peuple à travers la partie saine et patriotique de son armée a décidé de faire un
    sursaut historique pour la défense des valeurs liées à la révolution du 26 mars de 1991.
    A la faveur de cet évènement historique, un ensemble de partis et mouvements
    politiques, d’associations et organisations de la société civile, et de personnalités
    indépendantes ont décidé la mise en place d’un mouvement dénommé mouvement
    populaire du 22 mars 2012 (MP-22).
    Ce mouvement a pour objectifs :
    – Soutenir la dynamique de rupture et de changement déclenché par le CNRDRE ;
    – Veiller à l’approfondissement du processus démocratique ;
    – Appuyer le CNRDRE dans toutes ses actions d’assainissement de l’administration
    nationale ;
    – Appuyer le CNRDRE dans la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ;
    – Soutenir le CNRDRE dans la résolution du problème au nord du Mali ;
    La dynamique ainsi amorcée doit être claire pour tout le monde et permettre
    l’approfondissement qualitatif de la révolution du 26 Mars 1991 pour laquelle des centaines
    de maliens ont perdus leurs vies.
    Le mouvement populaire du 22 mars à cet effet attire l’attention du CNRDRE et le peuple
    malien contre la volte-face de ces mêmes forces qui ont accompagné le régime défunt
    jusqu’aux évènements du 22 mars 2012.
    Le MP22 attire l’attention du CNRDRE sur l’urgence de la résolution du problème du nord en
    général et la menace particulièrement imminente qui pèse sur la ville de Kidal en difficultés
    de stocks alimentaire et de la famine qui sévit dans le pays ;
    Le MP22 appelle en conséquence à sonner la mobilisation populaire générale pour la
    défense de la patrie et le renforcement des capacités opérationnelles de l’armée dans le
    respect de notre souveraineté.
    Le MP22 est convaincu de la nécessité historique d’une transition démocratique et
    révolutionnaire et luttera à cet effet.
    Le MP22 met en garde contre toute ingérence étrangère tendant à détourner le peuple
    malien de ses objectifs de développement politique, économique, social et culturel.
    Le MP22 lance un appel à tout le peuple malien de l’intérieur et de l’extérieur à s’organiser
    en Mouvement Populaire du 22 mars 2012.
    Vive le CNRDRE
    Vive la 4ieme République
    Vive le Mali, Indépendant, Souverain, Démocratique, UN et Indivisible dans une Afrique
    unie et solidaire.
    Fait à Bamako le 23 Mars 2012

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