Le Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) : Cauchemar et scepticisme sur l’avenir de l’accord de paix

2
Des soldats se rassemblent près d'un pick-up après l'attaque kamikaze qui a ensanglanté un camp de Gao, au Mali, le 18 janvier 2017. © STRINGER / AFP

18 janvier 2017-18 janvier 2018. Cela fait un an, jour pour jour, qu’il y a eu  l’attentat suicide contre le camp du MOC à Gao. Le bilan est lourd. L’attaque avait été revendiquée par le groupe Al Mourabitoune, un allié à Alqaïda au Magrehb islamique. Un an après, la mise en application de l’accord traîne le pas et de sérieux doute plane sur l’avenir pour plusieurs raisons.

Tôt le matin de ce 18 janvier 2017, un pickup chargé de 500 kilos d’explosifs se fait exploser dans la cour du camp qui abrite la force mixte du MOC à Gao. Plus de 60 morts et des centaines de blessés sont enregistrés.

Cette force mixte à Gao était la phase d’expérimentation. Elle a pour mission : sécuriser la ville de Gao, ses  habitants et leurs biens. La force mixte  était prévue dans d’autres régions du nord. Elle devrait permettre, après identification, de regrouper les groupes armés signataires de l’accord afin de procéder ensuite au cantonnement et le désarmement.

Cette attaque vient agrémenter les critiques sur la façon précipitée de faire les choses. Aucune enquête sérieuse quant à la moralité des éléments fournis par les groupes armés,  manque de cohabitation, méfiance entre les éléments… aucun signe d’union au sein du groupe. Au-delà de ce constat, la population de Gao ne cessait de manifester son mécontentement devant l’insécurité qui a pris de l’ampleur avec la présence du MOC. Des attaques sont enregistrées quotidiennement, des véhicules et engins à deux roues sont enlevés, des citoyens sont assassinés à cause de leurs biens etc.

Gao était réticent à la présence du MOC sur son sol. Elle allait susciter la similitude de contiguïté. C’est-à-dire rappeler à la population les cauchemars vécus pendant l’occupation du nord par différents groupes armés. Mais aussi appeler les djihadistes et terroristes qui sont réticents à toutes initiatives de sortie de crise épaulées par la communauté internationale.

Aujourd’hui, à Gao, le MOC a du mal à battre les ailes suite à cette période de convalescence. Dans les autres villes où il est annoncé ou présent, son avenir est jugé incertain.

Entre les groupes armés qui le composent, chacun clame tout haut l’impréparation de cette étape du processus de paix, le manque de matériels adéquats afin de faire face à la mission.

Les éléments du MOC sont, aux yeux de plusieurs observateurs, soupçonnés d’être responsables de nombreuses forfaitures dans le nord. Aucune condition de détention d’arme n’est préalablement définie. Ils sont intégrés munis de leurs armes et ne sont pas prêts à y renoncer sans  la phase pratique du DDR et le cantonnement. A quand alors cette phase ? L’ancien ministre, Zabi chargé de la mission avait dit tout haut que cette phase sera opérationnelle dès le début de l’année 2018. Mais le climat sur le terrain ne présage rien de rassurant.

L’accord s’enlise. La crise malienne a enregistré de milliers de morts, plus de 500 écoles sont fermées et dans plusieurs localités, l’administration est absente.

L’actuel régime qui brandissait l’accord de paix comme trophée de guerre s’est montré incapable  à l’appliquer. Il est à quelques mois de la fin de son mandat. Pourra-t-il gagner le pari en si peu de temps ? L’hypothèse la mieux partagée, c’est l’impossible.

Kèlètigui Danioko

Commentaires via Facebook :

2 COMMENTAIRES

  1. Les autres font tout pour que celui qui échoue réussisse. Les maliens massacrent celui qui réussit jusqu’à ce qu’il échoue. dixit CHEICK HAROUNA SANKARE.

    C’est tout ce que j’ai à dire sur cette manière de voir l’échec à toutes actions sans proposer celles qui seront une réussite.

  2. Tant que les troupes françaises seront au Mali, il n’y aura pas de paix sur cette terre.
    Les allemands sont nos vrais amis en europe. Les français sont de vrais fascistes, nazistes et colonialistes qui ont jusque là, reussi à manipuler l’Europe pour servir de couverture à ses sales guerres d’invasion coloniale en Afrique. L’Allemagne ne peut pas continuer à financer les guerres colonialistes de la France en Afrique. La France crée le bordel partout en Afrique et quand les africains viennent en Europe, c’est surtout l’Allemagne, l’Italie et l’Espagne qui sont submergées par les migrants noirs africains. La France est la dernière d’Europe en terme d’accueil des réfugiers noirs africains. Elle manipule l’oppinion publique internationale avec des statistiques gonflés par les réfugiers albanais, roumains, moldaves, bulgares, ukréniens et autres pays de merde du continent européen. Mais en réalité, la France n’accueille jamais les refugiers noirs africains qu’elle appelle d’ailleurs “la misère du monde” !!!

    Boycottez tous les produits et services français et partagez sur vos réseaux sociaux:

    “#Comme les racistes français disent que la France ne peut pas accueillir toute la misère du monde, alors la jeunesse consciente d’Afrique leur répond que l’Afrique ne peut pas continuer à recevoir toute la merde produite par la France.”

Comments are closed.