Deux documents, pour le moins inédits dans la gestion des affaires publiques au Mali, indiquent une innovation de taille introduite par la Transition : le management de la sécurité nationale. Il s’agit de la Politique Nationale de Sécurité assortie de la Stratégie Nationale. Ils ont été validés à travers un atelier tenu à Koulouba le 6 février 2024 à Koulouba. A cette occasion, les acteurs clés de la Sécurité Nationale, venus de divers horizons de la vie nationale, ont échangé et adopté lesdits documents nationaux. Une étape essentielle dans le renforcement de la sécurité au Mali.
C’est la preuve, si besoin en était encore, que la Sécurité nationale est une préoccupation fondamentale des autorités de la Transition qui n’entendent plus donc, comme c’était le cas auparavant, faire dans l’improvisation. C’est une culture de management de la Sécurité qui prend ainsi forme et devra ainsi accroître les performances dans ce domaine qui a trop souffert de tâtonnement et d’à-peu-près.
Lors de l’atelier du 6 février dernier présidé par le ministre conseiller du président de la Transition en charge de la Sécurité, le très expérimenté Général Yamoussa Camara, les deux documents que sont les projets de politique nationale de sécurité et la stratégie nationale y associée – conçus par des experts nationaux – ont été passés en revue. A la fin des travaux qui ont réuni des membres du Secrétariat permanent du Conseil de Sécurité nationale, des représentants des ministères régaliens, des services de défense et de sécurité, ainsi que des personnes ressources, aucun point d’ombre ne subsiste et des contributions pertinentes ont été consignées, devant contribuer à la finalisation de ces projets de politique et de stratégies nationales.
Comme le faisait remarquer le Général Yamoussa Camara à l’ouverture de cet atelier, la politique nationale de sécurité est initiée pour vaincre l’incertitude. Cependant, elle requiert une opérationnalisation à travers une Stratégie nationale, constituant ainsi le seul document de référence pour la cohérence des stratégies sectorielles et spécifiques. Il précisait que la Stratégie de Sécurité Nationale détermine la répartition des rôles et responsabilités des acteurs principaux de la sécurité nationale pour l’atteinte des objectifs de la Politique de Sécurité Nationale. Avant d’ajouter qu’elle permet aussi d’organiser au niveau national les réponses permettant de faire face efficacement aux menaces et risques intérieurs et extérieurs, en mobilisant tous les moyens de l’État : forces armées et de sécurité, sécurité civile, moyens des collectivités.
Notons que cette étape d’adoption d’une Politique nationale de Sécurité et d’une Stratégie nationale de Sécurité couronne les efforts entrepris depuis quelques années pour reformer dans son intégralité le système sécuritaire national.
En effet, après avoir su remobiliser les troupes et doper leur engagement au front par des initiatives en leur faveur, notamment aux plans moral, financier et social, le Président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, a doté l’Armée malienne d’équipements de dernière génération pour mener à bien les opérations de sécurisation du territoire.
Dans la foulée de cet atelier, le Président de la Transition, Chef de l’Etat, en tant que le Chef suprême des Armées a reçu, le 19 février à Koulouba, les cadres de la Sécurité au Mali, tous corps confondus, pour leur réitérer son engagement affirmé au début de la Transition, notamment sa ferme volonté de faire du Mali un pays stable et sécurisé.
Le Président de la Transition a clairement défini des orientations prioritaires, plaçant la population au centre de toutes les opérations de sécurisation. Il exhorte à maintenir la pression sur les forces engagées sur le terrain, tant qu’il subsiste la moindre menace terroriste sur le territoire national et tant que les compatriotes ne peuvent pas jouir de leur liberté de mouvement. “Nous avons reçu ces directives claires de la part du Président de la Transition”, révélait le Ministre de la Défense et des anciens combattants, Sadio Camara.
Les Maliens sont, en tout cas, heureux de voir que la tendance est maintenant inversée sur le théâtre des opérations parce que la peur n’est plus du côté des populations jadis terrorisées mais elle s’est emparée de la centrale terroriste dont les membres groupes d’action adoptent la débandade comme mode d’action pour échapper à la puissance de feu des Forces armées et de sécurité.
Le Président de la Transition, Chef suprême des Armées, a donc renouvelé sa confiance aux acteurs de la Sécurité nationale tout en leur demandant de ne laisser aucun répit à tous les ennemis du Mali. En termes prosaïques, il faut les traquer et les mettre hors d’état de nuire. Telle est donc la mission des Forces armées maliennes (FAMa) requinquées à bloc et dont les actions sur le théâtre des opérations bénéficieront d’une meilleure préparation et d’une meilleure coordination de tous les acteurs, grâce à un management de la sécurité nationale porté par la mise en œuvre de la Stratégie de sécurité nationale inspirée de la Politique de Sécurité Nationale.
Amadou DIARRA