WASHINGTON – Les Etats-Unis sont prêts à fournir à la France un appui logistique et une aide en matière de renseignement pour son intervention militaire contre des islamistes armés au Mali, dont ceux d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), a affirmé lundi le patron du Pentagone.
J’ai discuté avec le ministre (français) de la Défense et vais poursuivre ces conversations: l’effort va consister à leur fournir un soutien logistique limité et un appui en termes de renseignements, a déclaré à des journalistes le secrétaire à la Défense, Leon Panetta, à bord de son avion à destination de Lisbonne pour une tournée européenne.
Le ministre américain a ajouté que son pays fournirait à la France une aide en matière de transport aérien de troupes, sans plus de précision.
On savait déjà que Washington envisageait d’aider Paris, qui en a fait la demande pour son engagement au Mali, grâce à un appui logistique, l’intensification du partage des renseignements, des drones de surveillance et du transport de troupes vers l’Afrique.
Le chef de la diplomatie française Laurent Fabius avait déclaré dimanche que son pays bénéficiait de l’appui des Américains pour ce qui concerne les communications et le transport, sans être plus précis.
Mais aucune décision n’a été officiellement annoncée par Washington.
La porte-parole du département d’Etat Victoria Nuland a répété lundi que les Etats-Unis partage(aient) l’objectif français d’empêcher des terroristes de bénéficier d’un sanctuaire dans la région.
A l’instar de la lutte antiterroriste américaine contre Al-Qaïda au Pakistan, au Yémen ou en Somalie, nous avons la responsabilité d’aller chercher Al-Qaïda où qu’il se trouve, a dit M. Panetta.
Et nous avons la responsabilité de faire en sorte qu’Al-Qaïda ne mette pas sur pied une base pour ses opérations en Afrique du Nord et au Mali (…) Nous sommes très inquiets de ce que peut faire Aqmi dans cette zone, a ajouté le secrétaire à la Défense.
Il a félicité la France pour l’action qu’elle a menée, promettant à ses alliés de coopérer pour essayer de leur fournir toute l’assistance dans leur effort militaire.
Les jihadistes ont repris l’offensive au Mali, s’emparant lundi de la localité de Diabali, à 400 km au nord de Bamako, tout en menaçant de frapper le coeur de la France, qui bombarde depuis quatre jours leurs colonnes et leurs positions, leur occasionnant de lourdes pertes.
Cet engagement français, demandé par Bamako, se déroule alors que la Mission internationale de soutien au Mali (Misma) — une force internationale de plus de 3.300 hommes, essentiellement africaine et autorisée par la résolution 2085 de l’ONU du 20 décembre –, pourrait n’être déployée que dans plusieurs mois.
Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon a souligné l’urgence d’appliquer tous les aspects de cette résolution, y compris les efforts de médiation et de réconciliation politique au Mali.
(©AFP / 14 janvier 2013 23h11)