Mali : Minusma, revue de troupes

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Les casques bleus (photo archives)
Les casques bleus (photo archives)

Dans le nord du Mali, les attaques des derniers mois ont démontré la capacité de réorganisation et de nuisance des groupes jihadistes, tout en pointant les difficultés des forces militaires à remplir leur mission de sécurisation. État des lieux de la Mission internationale de soutien au Mali, la Minusma.

 

 

Les récentes attaques dans le nord du Mali – obus à Gao, attaque à Tessalit, voiture piégée à Tombouctou, mines à Ménaka, et l’assassinat de deux journalistes de RFI à Kidal -, ont incité la communauté internationale à davantage de prudence, rompant avec une rhétorique collective qui se voulait optimiste.

 

 

Annoncé lors du vote, le 25 avril dernier, de la résolution 2100 par le Conseil de Sécurité des Nations-Unies, l’objectif de 12 640 éléments reste lointain : moins de la moitié des forces prévues est actuellement sur pied : 5 069 militaires – 5 bataillons d’infanterie – sont actuellement déployés. Au Nord, 2 675 éléments sont répartis dans le secteur Est (Gao, Tessalit, Aguelhok, Kidal, Ménaka, Ansongo), et 1 823 dans le secteur Ouest (Tombouctou, Gossi, Douentza, Sévaré, Gounda, Diabaly). À Kidal, on dénombre 550 militaires et 114 policiers de la Minusma. Ils restent essentiellement cantonnés, pour l’heure, à la sécurisation des check-points et des axes de communication.

 

 

Hélicoptères

Le départ des troupes tchadiennes et nigérianes, qui ont largement participé aux combats, a affaibli les forces onusiennes dans leur objectif de sécurisation lors des prochaines élections législatives. “Ces troupes sont aujourd’hui soumises à leur propre agenda : contre Boko Haram, pour le Nigeria, et pour faire face à l’aggravation de la situation sécuritaire et humanitaire en république centrafricaine, en ce qui concerne le Tchad”, explique Emmanuel Dupuy, président de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE).

 

 

Le représentant spécial de la Mission internationale de soutien au Mali, Bert Koenders, a réclamé, mi-octobre devant le Conseil de Sécurité de Nations-Unies, davantage de moyens militaires. Il ne s’agit pas seulement d’aboutir au déploiement des 12 640 “personnels en uniforme” jugés nécessaires pour remplir leur mission de sécurisation : des moyens logistiques sont également attendus, notamment des hélicoptères.

 

 

Au 10 novembre, la composante police de la Minusma compte 951 effectifs. Là aussi, les contributeurs sont attendus, afin d’atteindre le chiffre autorisé par le Conseil de sécurité, à savoir 1 440 policiers.

 

 

Annonces

Les Pays-Bas ont annoncé, le 1er novembre, l’envoi de 380 militaires et quatre hélicoptères de combat. Les contributions de la Chine, du Bangladesh, du Cambodge et du Rwanda sont également attendues. La date de leur arrivée n’est pas encore définie ; “les pays contributeurs réalisent actuellement des visites de pré-déploiement, et finalisent les propositions des mémorandums d’accord”, explique le service de presse de la Minusma.

 

 

Pour autant, tout n’est pas qu’affaire de nombre, rappelle Emmanuel Dupuy. Selon lui, “les troupes – principalement issues de la Misma de la Cedeao qui a précédé la Minusma, n’ont pas les moyens opérationnels d’accomplir leur mission : ni moyens de projection suffisants, ni certaines compétences pourtant requises pour la sécurisation du Nord du Mali.”

 

 

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Par Dorothée Thiénot, à Bamako

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