Mali : Mahamadou Diouara, un chef de milice songhaï détenu au secret

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On ne connaît pas les motifs de l’arrestation du chef de milice Mahamadou Diouara.

Le chef de la milice d’auto-défense Bouyan Ba Hawi (“La mort vaut mieux que la honte” en langue songhaï) n’est pas réapparu depuis sa spectaculaire arrestation par les forces de sécurité, le 25 août dernier. À Bamako, les autorités restent muettes.

Pour arrêter Mahamadou Diouara, chef de la milice d’auto-défense Bouyan Ba Hawi, les forces d’intervention n’ont pas lésiné sur les moyens, cette nuit du 24 au 25 août. Trois pick-up, des cagoules et des kalachnikovs attendent le chef de milice devant sa porte. « Ils sont entrés en trombe dans l’appartement et ont braqué leurs armes de guerre sur nous. Ils n’ont pas dit qui ils étaient, ni ce qu’ils voulaient », se souvient un témoin de l’arrestation. Mahamadou Diouara est emmené manu militari à bord d’un pick-up et disparaît dans la nuit bamakoise. C’est la dernière fois qu’il a été vu.

Depuis, ni son lieu de détention, ni les charges retenues contre cet étudiant en sociologie n’ont été rendue publiques. Sa famille n’est pas autorisée à le voir. « Un seul appel téléphonique a été autorisé en trois semaines, s’alarme Cheick Diouara, l’un de ses frères. La Sécurité d’État a admis, au bout d’une semaine de relances, qu’elle détenait mon frère. Avant ça, on nous fermait la porte au nez. »

Toujours selon ses proches, aucun avocat n’a été pourvu à Mahamadou pour assurer sa défense. À la Sécurité d’État comme au ministère de la Sécurité intérieure, aucun élément ne filtre pouvant laisser présager un dénouement imminent de l’affaire.

Plus de trois semaines sans nouvelles

Cette détention est « totalement illégale », explique-t-on au siège de l’ordre des avocats du Mali. « La Sécurité d’Etat n’étant pas un auxiliaire de justice, elle n’est pas habilitée à détenir des civils. Même si l’affaire est suivie par un procureur, aucune garde à vue ne peut se prolonger au-delà de quatre jours. Cela fait plus de trois semaines aujourd’hui ! »

Selon un officier des Affaires publiques des Forces de sécurité maliennes, cité par plusieurs journaux de la capitale malienne, Mahamadou Diouara et ses miliciens détenaient un « arsenal de guerre ». « Faux » répondent plusieurs membres de la milice. « Nous n’avions que des bâtons, et un fusil pour 400 ! Qu’ils montrent à la presse les photos de cette prétendue saisie ! ».

Les quelque 400 membres revendiqués par Bouyan Ba Hawi attendaient de pouvoir rejoindre la « ligne de front » de Sévaré, à la limite du territoire sous contrôle de l’armée malienne. Deux autres milices y ont établi un campement et attendent avec impatience une offensive armée vers le Nord. En attendant, la Sécurité d’État peine à définir une politique ferme vis-à-vis de ces initiatives citoyennes vectrices d’instabilité politique.

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Par François Rihouay, à Bamako / Jeuneafrique.com

Commentaires via Facebook :

13 COMMENTAIRES

  1. On est un pays souverain et apparemment autosuffisant. On est fier, orgueilleux, descendant d’illustres guerriers. On ne demande rien à la CEDEAO. Puisque c’est la CEDEAO qui est le problème, on résout notre problème tout seul. MAIS VOUS NE POUVEZ RIEN FAIRE ET EN MEME TEMPS ACCUSER LA CEDEAO OU QUELQU’UN DAUTRE ! Ou la réalité simple, c’est qu’on s’en fiche du Nord (les faits militaires ne montrent rien pour le moment). Peut-être faut’il attendre calmement que les Djihadistes arrivent à Bamako…

    1. On aura tout vu avec les djihadistes : la colonisation et la réduction à l’esclavage au 21ème siècle. Des voleurs de véhicules qui coupent la main à d’autres voleurs, des gens qui volent des humains (pas leurs biens mais leur personne même : français d’AREVA et diplomates algériens), et tranchent la main à d’autres voleurs. Des violeurs de Gao qui fouettent d’autres violeurs. Des violeurs de tombes qui lapident d’autres violeurs. Des assassins d’AGUELHOC (et de l’un des diplomates algériens) qui ferment les yeux pour les leurs, ou tuent d’autres assassins (à Diré) selon une logique à toute épreuve.
    2. Sont HARAM : l’école laïque, les habits qui dépassent la cheville, le visage découvert des femmes, etc. Certains djihadistes soutiennent aussi que sont HARAM tout ce qui ne date pas de l’ère du prophète : l’eau de robinet, le téléphone, les engrais, les routes bitumées, etc. Mais sont HALLAL : le trafic de drogues, d’armes, de cigarettes, la prise d’otages, etc.
    3. Pendant ce temps au SUD MALI, nos braves soldats du CNDERRIERE se livrent aux intimidations et arrestations intempestives de leaders politiques, de journalistes, de jeunes se préparant à l’autodéfense et même de marabouts. Après les tentatives de liquidations d’hommes politiques et de tueries de bérets rouges maintenant ils tuent les barbus non armés. NATURELLEMENT, LES BANDITS ARMES DU NORD (DJIHADISTES) ET LES BANDITS ARMES DU SUD (CNDERRIERE) S’EVITENT PRECAUSIEUSEMENT ET S’OPPOSENT CHACUN, DE FAÇON TRES UNANIME, A L’ARRIVEE INCONDITIONNELLE DES TROUPES DE LA CEDEAO.
    4. Et la majorité silencieuse malienne laisse faire. Stoïquement. Ou Impassiblement. C’EST TOUJOURS LA TOUTE PETITE MINORITE D’ANARCHISTES ET DE REACTIONNAIRES QU’ON ENTEND LE PLUS. COMME CERTAINS TOUAREGS ONT COMPRIS QU’IL FAUT PRENDRE LES ARMES POUR OBTENIR DES POSTES JUTEUX, DE L’ARGENT, CERTAINS POLITICIENS ET SYNDICALISTES A BAMAKO ONT COMPRIS QU’ON EST RECOMPENSE EN FONCTION DE SON POUVOIR DE NUISANCE. ET LA SOCIETE CIVILE, POLITIQUE ET RELIGIEUSE MAJORITAIRE JOUE A L’INDIFFERENT: AUCUNE PROTESTATION COORDONNEE CONTRE LES INEPTIES DES MILITAIRES ET LA RECESSION AVEC SON CORTEGE DE CHOMAGE, DE CHOLERA, DE FERMETURE D’ENTREPRISES, DE CLASSES, DE CENTRES DE SANTE…

  2. Comment les centaines de villes et de villages de la ligne de front seront protégés contre LES EXACTIONS DES BANDITS ARMES qui ont choisi comme stratégie, le harcèlement de toutes les zones dégarnies, de Kayes à Ansongo et Kidal ? Bien sûr qu’il ne faut pas encourager les milices anarchiques, elles doivent simplement être encadrées, mais SUREMENT PAS ËTRE DETRUITES. TOUTES LES ARMEES DE LA CEDEAO REUNIES NE POURRONT PAS PROTEGER TOUS LES VILLAGES ET VILLES DE LA LIGNE DE FRONT. Les brigades d’autodéfense, utilisées avec succès par l’armée malienne dans un passé récent au Nord, sont régies par quelques règles simples :
    1. La brigade est initiée par l’armée ou dans tous les cas encouragée par elle, les membres y ont accès par un appel d’enregistrement. C’est dire que les membres sont connus, armés et désarmés par l’armée sans aucun problème.
    2. Les membres sont organisés en groupes ayant chacun un chef.
    3. Les membres sont armés et formés par l’armée.
    4. Les brigadiers ne sont jamais visiblement armés, ni en tenue. Leur force est la discrétion.
    5. Les membres sont positionnés autour des villes et villages la nuit avec un mot de passe et supervisés par l’armée.
    6. La brigade d’autodéfense comme son nom l’indique n’a pas de mandat offensif, MAIS UNIQUEMENT DEFENSIF.
    7. Les brigadiers jouent leur fonction à titre gratuit.
    BREF, IL EST PLUS QU’INDISPENSABLE D’AVOIR SUR LA LIGNE DE FRONT DES BRIGADES D’AUTODEFENSE DE FILLES ET DE GARCONS RECRUTES, ENCOURAGES, ARMES ET SUPERVISES PAR L’ARMEE MALIENNE. Et surtout ces malheureux six mois nous prouvent, s’il en est besoin, QU’IL FAILLE MAINTENANT PERENNISER LE SYSTEME DE BRIGADE D’AUTODEFENSE EN APPRENANT ET EN ARMANT SYSTEMATIQUEMENT TOUS LES JEUNES GARÇONS ET FILLES DE 18 ANS DE LA LIGNE DE FRONT.

  3. Pourquoi ne pas profiter du 22 septembre 2012 pour organiser une MARCHE COORDONNEE DE TOUS LES ACTEURS CONSCIENTS de la société civile, des religieux, des politiques, de Bamako aux capitales régionales et internationales pour dire de FACON UNIE et FORTE ? :
    – Non à la couardise déguisée en fausse fierté ;
    – Non aux mendiants qui posent des conditions pour être servis ;
    – Non au chantage de certains politiciens qui ne pensent qu’à eux-mêmes alors que le pays traverse ses pires turpitudes ;
    – Non à la fermeture des entreprises, industries et ONG au SUD MALI ;
    – Non à l’arrêt de tous les investissements au Nord Mali ;
    – Non aux intimidations, vexations et outrages des civils du SUD MALI par le CNDERIERRE ;
    – Non au double langage du CNDERRIERE, de certains politiques, des barbus, des indépendantistes ;
    – Non aux pantalons imposés à la cheville, non au voile imposé, non à la barbe imposée, non aux trafics de drogues, d’armes, de cigarettes et d’humains, non aux flagellations, amputations et lapidations imposées par des drogués, profanateurs, voleurs, violeurs et assassins.
    – Oui à l’implication de tous les acteurs CONSCIENTS à la reconstruction du Nord Mali ;
    – Oui à la PERENNISATION des brigades d’autodéfense encadrées par l’armée et la CEDEAO ;
    – Oui à la dignité tout simplement.

  4. Diouara est tout sauf un terroriste. Il aime son pays et s’entrainait avec ses camarades pour rejoindre le front. Leurs seules armes des bâtons et un vieux fusil sans chargeur. Nos amis, fuyards au Nord et héros à Kati veulent se faire de la gloire en brimant ces jeunes sans défense. Pour eux le Nord c’est MagnanCity et les terroristes ce sont Diouara et ses amis patriotes. Bandes de poltrons n’ayez pas de hakili mais ayez des kokili

  5. Le ministre de la justice avait demissionné ici de la magitrature parce qu’il disait que la justice était fausse au Mali.
    MAINTENANT ON NE LE RECONNAIS PLUS.
    le pouvoir semble être doux.

  6. WALAYE C’EST UN PATRIOTE COE SON PERE QUI OEUVRE POUR LES AIDES HUMANITAIRE A GAO.C EST PAS UN BANDIT NI DELINQUANT JUSTE UN BRAVE DE GAO. JE SUIS DE COEUR AVEC LA FAMILLE MON PERE SEYDOU ET MON FRERE SUPER NE PERDE PAS LE COURAGE SA IRA .

  7. Qu’est ce que vous pensez? l’armee malienne se moque bien du nord!!! Ils inventront toute raison pour ne pas aller au front. Qu’ils attendent qui sait, quand Mujo serait a Bamako on verra s’ils se battront or peut etre qu’ils feront un “replis strategique sur la Guinee”. lol, toute ce foutu mis en scene pour continuer a nous berner!!!!!

  8. Ils auraient arreté un chef rebelle ,cele serait comprehensible ,mais un digne fils du pays ça me laisse sans parole .On dit que les rebelles ne sont pas des Maliens je pose la question est-ce que les militaires Maliens sont des Maliens ?

  9. Peut être que Diouara était décidé de finir avec ces lâches de militaires qui sèment la panique au sud

  10. ou est le ministre de la justice mettez un d’ordre au mali en la mati-erre pourquoi?retenir se jeune sans jugement dans se pays des rumeurs ce patriote qui dit le nord puisqu’il est aussi originaire libérer le et récupérer les jeunes qu’il encadrais pour renforcé nos combattants pour la reconquête du nord qui doit commence des maintenant

  11. je suis etonné de voir ce mr enfermé pour rien,que veut la junte?ce mr est pour moi un patriote qui ressent la douleur de ses freres,il n a agressé personne,les gens qu il faut arreter sont a quelques jets de pierres de konna,liberez mr DIOUARA et montrez vous courageux envers les ennemis du mali qui vous narguent en commettant des exactions de toutes sortes.

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