Au Mali, la procédure judiciaire menée contre Amadou Haya Sanogo, l’ex-capitaine promu général et meneur du coup d’Etat militaire du mars 2012, se poursuit. Depuis le mois de novembre dernier, Sanogo est détenu et poursuivi pour « complicité d’enlèvements » dans le cadre de l’affaire de la disparition des bérets rouges, ces militaires proches de l’ancien régime et dont une tentative de contre coup d’Etat avait été violemment réprimée en avril 2012 par la junte militaire. Hier, mardi 22 avril, les charges retenues contre Amadou Haya Sanogo ont été requalifiées et elles ont été alourdies.
Il ne s’agit plus de « complicité d’enlèvements » mais de « complicité d’assassinats ».
C’est ce qu’indique le juge d’instruction en charge de l’affaire, Yaya Karembé.
Le juge précise que cette requalification des charges pesant contre Amadou Haya Sanogo a été décidée à l’issue de son interrogatoire sur le fond et, par conséquent, en fonction des réponses données par l’inculpé. Aucun détail supplémentaire sur l’instruction en cours n’a été donné.
Cela faisait des mois que cette requalification était attendue. On la sentait imminente après la découverte, en décembre dernier, d’un premier charnier contenant 21 corps puis, il y a deux mois, de cinq nouveaux cadavres. Tous appartenant très vraisemblablement à des bérets rouges. Le résultat des analyses devant confirmer leur identité n’a toujours pas été versé au dossier.
L’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), qui s’est portée partie civile dans l’affaire, fait part de son « énorme satisfaction » après cette requalification des charges. « Nous attendions cela, nous l’avions demandé. Cela met en exergue la gravité des crimes commis. Les parties civiles ainsi que le parquet pourront donc demander une peine plus lourde », explique Me Moctar Maricko, président de l’AMDH.
par RFI