Dans le nord du Mali, quatre militaires tchadiens de l’ONU avaient été tués, mercredi, lors d’un attentat à la voiture piégée à Aguelhok. Pour la première fois, quelques détails ont filtré sur le mode d’action des jihadistes qui révèlent une opération minutieusement préparée.
Dans le jargon des spécialistes, cela s’appelle « une attaque complexe ». Dans une première phase de l’opération, les jihadistes ont fait un repérage des lieux, notamment du camp militaire et des divers positions des forces armées à Aguelhok.
Dans une deuxième phase, des jihadistes ont ensuite lancé deux roquettes sur le camp militaire pour créer un mouvement de panique. Cinq minutes plus tard, le véhicule piégé s’est avancé pour se retrouver alors à 20 mètres de l’entrée du camp. Il est peint en blanc et porte le sigle de l’ONU, comme s’il s’agissait d’un véhicule allié, alors que, ce sont en réalité des islamistes armées qui sont à bord.
Un leurre qui ne fonctionne pas vraiment, car immédiatement les soldats tchadiens de la mission de l’ONU ont découvert la manœuvre. Ils ont rapidement ouvert le feu, mais de manière quasi simultanée, le ou les jihadistes à bord du véhicule ont déclenché un puissant explosif. Il y a ensuite eu une grande déflagration et beaucoup de dégâts.
Au moins, un jihadiste a été tué ainsi que quatre soldats tchadiens. Dix autres soldats tchadiens et maliens ont été blessés. Des complicités à l’intérieur de la localité Aguelhok sont aujourd’hui évoquées, et pour les besoins de l’enquête, les militaires tchadiens sur place ont confisqué une dizaine de téléphones portables.
par RFI